"Ton Étoile..." [Bakudeku]

"Derniers pas"

Je n'ai jamais eu de relation "amoureuse", parce que je n'ai jamais aimé personne, tout simplement. Plusieurs fois pourtant, lorsque j'étais ados, j'ai cru que je l'étais, j'ai eu l'infime certitude que ce sentiment qui m'habitait était de l'amour. Ce n'était jamais le cas, mais de toute façon, la personne en face de moi ne voulait pas de mon affection. Alors je n'ai jamais eu de relation amoureuse. Je me suis retranché dans mes études, je me suis concentré sur ce que j'avais autour de moi et qui valait bien plus que de l'amour : mes amis. Et ma mère aussi, j'ai tout fait pour l'aider, elle qui était seule depuis longtemps sans mon père.
Aujourd'hui cependant, je sens que c'est différent, que quelque chose a changé. Je ne saurai expliquer ce que je ressens exactement, mais c'est comme-ci, à chaque seconde qui passe, mon corps me brûlait de l'intérieur. Comme-ci j'eus été au coeur d'un brasier qui ne s'éteint jamais, qui ne daigne même pas s'apaiser. Il s'accentue toujours plus lorsque je me retrouve face à lui. Et dans ces moments-là, j'ai l'impression de tomber dans ce brasier, j'ai la sensation d'être dévorer tout entier par les flammes, celles à l'intérieur de moi, mais surtout, celles de son regard. Le brasier qu'il a dans les yeux est encore plus flamboyant que celui qui m'habite, et les regards qu'il me lance parfois suffisent à me paralyser à l'endroit où je me trouve. C'est un regard tellement profond, que je n'ai jamais vraiment réussi à percevoir, que je n'ai jamais vraiment réussi à comprendre. Katsuki a toujours été un mystère pour les gens autour de lui, moi le premier, mais ce jour-là, quand il se redressa et se tourna face à moi, lorsque ses yeux croisèrent les miens, je crus enfin comprendre quelque chose. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine, ma gorge se serra brutalement. Ce n'était pas de peur. Enfin, peut-être que si ? Peut-être, j'avais peur de ce regard sérieux et déterminé, ce regard enfin illuminé d'un éclat de vie. Cet éclat que j'avais attendu désespérément, et qui, à présent, faisait briller ces yeux embrasés.

- Izuku.

Entendre mon nom être prononcé aussi soudainement, sans passer par le diminutif qu'il aimait tant, me fit sursauter, et je n'eus pas le courage de répondre. Katsuki me dévisageai en silence, et je pus apercevoir ses mains se liées l'une à l'autre, comme tendu. L'homme devant moi semblait tendu.

- Katsuki ? Répondis-je finalement au bout d'une petite minute de silence.

Ma voix fut hésitante, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Sans doute parlai-je avec appréhension. Mais pourquoi ?
Qu'est-ce qu'il m'arrive à la fin ? Y'a rien là, y'a juste Kacchan !
J'essayai de me convaincre que tout allait bien, mais je ne pus apaiser les battements violents de mon coeur qui me faisaient presque suffoquer.

- Je dois te dire un truc.. important.

- Quoi ?

Katsuki détourna enfin le regard, passa une main dans ses cheveux ébouriffés. Sa bouche émettait des sons sans qu'il ne prononce pour autant des mots distincts.

- Bon. C'est galère ok ? Mais ce que je voulais te dire, c'est qu'avec tout ce qui s'est passé ces dernières semaines, tu m'as vraiment aidé à aller mieux. On peut dire que t'as gagné ton pari... Marmonna-t-il dans sa barbe.

Je sentis mes yeux s'écarquiller.

- C'est vrai ?

Il hocha la tête, et son visage se fendit d'un sourire rieur quand il vit la tête que je faisais. En fait, je pense qu'au fond de moi, j'avais toujours été convaincu que j'avais gagné, mais l'entendre de sa bouche, lui qui avait tant de mal à admettre qu'il avait tort, était tellement agréable. Les battements de mon coeur s'apaisèrent un instant, mais le brasier qui me consumait ne fit que grandir.

- Enfin, c'est pas ça que je voulais te dire. C'est un peu plus compliqué que ça.

Cette fois-ci, je haussai un sourcil.