"Ton Étoile..." [Bakudeku]

"Parlons de toi"

Un monde lumineux, trop lumineux pour mes yeux fatigués. Je les fermais aussitôt, fronçant les sourcils. Ma gorge était sèche, si sèche. Mes doigts couraient nerveusement sur une couette que je ne connaissais pas, qui ne m'appartenait pas. Un frisson se propagea de ma nuque jusqu'à la base de ma nuque lorsque mes pupilles s'habituèrent à la lumière environnante.
Je ne savais pas où j'étais. Le mur au dessus de ma tête était d'une blancheur inquiétante, le ciel était d'une pâleur spectrale et quelques rayons de soleil traversaient des fenêtres transparentes. Mes jambes frémirent, je me redressai tant bien que mal contre le dossier du lit. Ma nuque me faisait souffrir, mon dos protestait à chacun de mes mouvements. Je claquai des dents, serrant mes bras dans mes mains. Il n'y avait rien dans la pièce, si ce n'était un lit aux draps lavandes. Je grimaçais. Je n'avais jamais aimé cette couleur, elle me rappelait trop de mauvais souvenirs. J'avais froid, mon coeur battait vite, un peu trop vite à mon goût.
Calme toi Izuku, regarde, tu n'es qu'à l'hôpital. Me murmura alors une petite voix au fond de moi.
Je soupirai longuement, courbant mon dos vers l'avant et expirant un bon coup. La peur s'estompa le temps d'un instant, puis elle revint brutalement, me prenant à revers.
L'hôpital ?! Mais qu'est-ce que je fais ici ?! Et pourquoi je suis ici ?!
Ma tête frémissait d'idées sans queues ni têtes mais je ne parvenais pas à me calmer. Peut être le ciel entendit mon appel au secours car si la porte ne s'était pas ouverte à ce moment, je n'aurai sans doute jamais réussi à apaiser la terreur qui montait dans ma gorge.
C'était un médecin au teint basané et qui arborait un joli sourire, qui creusait de petites fossettes dans le coin de ses joues. Il me regarda quelques secondes, sembla comprendre le fruit de mon inquiétude et il alla s'asseoir sur une chaise qui traînait là, que je n'avais pas remarqué.

- Bonjour. Commença-t-il.

Sa voix était douce et agréable à entendre, mon coeur s'apaisa aussitôt et je soupirai à nouveau.

- Bonjour monsieur... Répondai-je d'une petite voix.

Mes yeux s'écarquillèrent d'eux même. Depuis quand parlais-je si bas ? J'aurai moi-même eu du mal à m'entendre mais le docteur n'en eut aucun problème.

- Comment vas-tu ?

Il me tutoyais, ça me changeait un peu des médecins habituels et je répondis de bon coeur.

- Eh bien, j'ai atrocement mal au cou et au dos...mais sinon, je crois que je vais bien.

Son visage se creusa d'un autre sourire, un sourire rieur qui fit briller le fond de ses yeux sombres.

- C'est normal, tu as fait une chute durant ta crise.

Quoi ? Quelle crise ? Une chute ? Mais de quoi il parle ?
Je haussai un sourcil, posant alors une main dans mes cheveux ébouriffés.

- Euh.. pardonnez-moi monsieur... Mais je ne vois pas de ce dont vous parlez...où du moins, je ne m'en souviens plus.

Il leva les mains devant lui, un peu comme je l'aurai fait si j'avais été embarrassé.

- Pardon, c'était prévisible mais ne t'en fais pas, ça va te revenir. Si je devais résumer un peu tout ça, je dirai que tu as eu une crise d'angoisse, une grosse crise d'angoisse. Durant cette dernière, tu as basculé vers l'avant et tu as percuté le dossier des sièges de la rangée devant la tienne. Ce sont les paroles de ton amie, je n'étais pas là alors je ne peux pas vraiment confirmer les faits.

Je secouais un instant la tête.

- Eh bien.. je me souviens être aller au cinéma avec une amie à moi, sans doute celle dont vous parlez. Elle s'appelle Ochako ?