"Ton Étoile..." [Bakudeku]

"Ce type n'est pas net"

Il faisait chaud, peut être un peu trop à mon goût, lorsque je déverrouilais la porte d'entrée de la maison. L'ambiance était chaleureuse et réchauffait mes joues rosies par le froid mordant de la saison. Des éclats de voix et parfois de rire résonnaient à travers les murs. J'esquissais un maigre sourire tandis que je retirais mes chaussures et que j'entrais dans la maison. Le petit couloir qui menait à la cuisine était sombre mais la pièce où j'allais était, quant à elle, illuminé et vivante. Mes parents étaient assis à table, deux assiettes sous leurs yeux et une troisième attendait son heureux propriétaire.

- Katsuki ! Me fit mon père lorsqu'il m'aperçut.

Ma mère se retourna, étant dos à moi et nos regards se croisèrent, le sien vifs et joyeux.

- Le repas est servit, on t'attendais justement. Me dit-elle d'une voix enjouée.

C'était l'un de ces jours où l'ambiance se détendait le temps d'une soirée, de quelques heures que nous passions à discuter de tout et de rien et quelques heures que nous prenions pour s'amuser tous les trois. Parce que mes parents n'avaient pas toujours le temps, parce que je n'étais pas l'enfant le plus bavard, parce que c'était comme ça. Mais lorsque ce genre de soirées arrivaient, on était heureux, parce que le fait qu'elles soient rares ne les rendait que plus précieuses encore, un cadeau que je prenais le temps de savourer.

- J'arrive.

Je déposai mon sac dans l'entrée et j'allai m'asseoir à côté de mon père, face à ma mère.

- Alors, comment était ta journée ?

C'était mon père qui commençait à parler, c'était toujours comme ça ce genre de moments.

- La fac, c'est comme d'hab, les profs sont chiants mais ils se débrouillent pas trop mal pour les cours alors ça va. L'hôpital, c'était rasoir.

- Rasoir ?

C'était ma mère qui avait répondu, un sourire hausser et un sourire aux coins de ses lèvres. Mon père profita de ce court instant de pause pour prendre une bouchée de son plat, j'en fis de même, prenant mon temps pour répondre.

- Ouais, en plus Fridg à un stagiaire, il m'énerve.

- Un stagiaire ? De ton âge ?

- J'crois qu'il a un an de moins que moi, mais il m'emmerde, il me provoque.

Mes parents pouffèrent, sans que je ne comprenne pourquoi.

- Je me demande bien pourquoi.

Finit par répondre mon père.

- En voilà un qui ne se laisse pas marcher dessus, c'est bien ! Renchérit ma mère.

Je grognais, prenais une nouvelle bouchée de mon plat et jetai un regard en coin à mon géniteur qui remontait ses lunettes au dessus de son nez.

- Enfin, il est plus net que Fridg.

Les mots étaient sortis tout seul mais je ne les regrettais pas, je n'avais pas peur de dire ce que je pensais de Fridg à mes parents.

- Katsuki !

- Quoi ?

- Fridg est un honnête médecin, il fait simplement son travail, arrête de te méfier de lui comme ça ! En plus, ça commence à faire un certain temps que vous vous fréquentez !

- Et alors ? J'ai jamais demandé à le rencontrer, ni même le cotoyer.

La femme soupira, écarta son bol vide du revers de la main et planta ses profonds yeux rouges dans les miens. Elle ne cherchait pas à demander de l'aide à son mari comme beaucoup de mères l'aurait fait. Non, Mitsuki savait assumer son rôle et savait se faire respecter de tous, y compris par son fils turbulent.