"Appel à l'aide"

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J'ouvris un œil, le refermait aussitôt, ébloui. Je pus sentir mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine, tandis que mon souffle se bloquait contre une surface extrêmement désagréable. Je fronçais les sourcils, ouvrant une nouvelle fois les yeux. La première chose que je pus voir était le mur blanc au dessus de ma tête. Des rayons lumineux éclairaient la surface claire et, en tournant la tête, j'aperçus le soleil qui commençait lentement à se coucher à l'horizon.
"Quelle heure est-il ?"
Je levai une main vers mon visage. Mes doigts rencontrèrent une surface froide et mes yeux s'écarquillèrent.
"C'est quoi ça ?"
Jurant intérieurement, je me redressai doucement, le coeur battant violemment la chamade dans ma poitrine. Je fis de mon mieux pour prendre une grande inspiration, et, d'un geste sec, je retirai ce que j'avais deviné être un masque à oxygène.
"Je m'étais pas trompé... Mais qu'est-ce qu'il s'est passé déjà ?"
Je secouai la tête, réfléchissant à la question. Pourtant, aucune réponse ne me vint sur le moment et je dus bientôt me résoudre à abandonner mes réflexions, me reportant mon attention sur la chambre autour de moi. C'était la même que la fois précédente. Un lit trop grand avec des draps trop épais. Une armoire vide qui ne me servirait à rien. Un tabouret près de la porte et de larges fenêtres à peine masquées par les rideaux lavandes. Et, par dessous tout, il régnait toujours dans la pièce une horrible odeur de désinfectant. C'était un peu comme si quelqu'un était mort l'instant d'avant, qu'il avait été évacué en quatrième vitesse, et que l'on avait aspergé la chambre de javel pour effacer l'odeur infâme de la mort.
Je grimaçai, passant quelques secondes une main sur mon nez pour fuir l'odeur.
"Pourvu que je sorte vite d'ici."
Aussi m'apprêtai-je à descendre du lit lorsqu'une violente douleur au coeur me prit. Je me bloquais, penché en avant, posant une main sur ma poitrine et ouvrant la bouche, surpris par cette douleur brusque et vive.
"Putain..! Ça fait un mal de chien !"
Je serrai les dents, enfonçant les ongles de ma main libre sur le matelas du lit. La position n'était adéquate pour apaiser la douleur mais je ne pus bouger, de peur de réveiller de nouveaux maux.

- Je vais aller le voir, ne vous en faites pas !

Je sursautai, redressant la tête vers la porte légèrement transparente. Des formes floues m'apparurent, deux silhouettes familières.
Couche toi. Me dicta une petite voix au fond de mon être.

M'obéissant à moi-même, je me recouchai dans le lit, ignorant la douleur lancinante qui me prit. Aussi vite que je le pus, j'enfilai ensuite le masque à oxygène et fermais les yeux.

L'instant d'après, la porte coulissante s'ouvrit et des pas retentirent sur le sol glacial de l'hôpital.

- Il ne s'est pas encore réveillé...

Je reconnus sans difficulté la voix de Izuku, et je pus sentir mes muscles se crisper sous l'effet de la tension. Que cherchai-je à faire ?
"J'ai...peur ?"
Je fis un effort monumental pour ne pas froncer les sourcils, sentant une goutte de sueur perler mon front. Il faisait trop chaud ici. Où alors étais-ce du à mon coeur qui venait brusquement d'accélérer ?
"Mais qu'est-ce qu'il m'arrive à la fin ?!"

- Hum... Ses parents ne passeront pas aujourd'hui, sa mère m'avait dit qu'ils étaient un peu débordés par le travail ces derniers temps...

"Papa et maman ne passeront pas me chercher ? Ça ne fait quelques heures pourtant !"
Mon coeur s'emballa une fois de plus et mon souffle forma un épais panache blanc sur mon masque.
"Garde le contrôle...!"
Cela commençait à être une mission impossible et je serrai les poings sous la couette.

- Katsuki ? Demanda brusquement le vert.

Cette fois-ci, s'en fut trop et je ne pus retenir le sursaut qui s'échappa de ma gorge. Sursaut qui fut suivit par celui du jeune médecin.

"Ton Étoile..." [Bakudeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant