"Retrouvailles"

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L'enseigne de l'hôpital était toujours aussi obscur, avec ses murs blancs et ses rideaux délavés qui laissaient à peine voir les chambres des patients. Remarque, il valait mieux que ce soit ainsi. Je pris un instant à attendre devant l'entrée de l'allée. Finalement, je passai le grand portail et me dirigeai vers le bâtiment. Mes pas émettaient un désagréable bruit de crissements sur le sol de graviers et je grognai, enfonçant mes mains dans le fond de mes poches. J'entrai dans la bâtisse avec nonchalance et je pris directement la direction du bureau d'accueil où une femme me sourit, mains posées sur son clavier d'ordinateur. Elle me regardait avec gentillesse.

- Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ?

- J'ai un rendez-vous avec le docteur Fridg, prévu à 16h.

Elle hocha la tête et son regard dériva sur l'ordinateur. Ses doigts pianotèrent sur son clavier tandis qu'elle remontait un instant ses lunettes sur son nez.

- Vous êtres monsieur Bakugo ?

- Oui.

Elle acquiesça une nouvelle fois, sortit une feuille d'un tiroir qu'elle me tendit ensuite.

- Le docteur devrait vous attendre dans son bureau, si tout va bien. Vous pouvez y aller.

- Très bien, merci.

Je me détournai, marchant d'un pas rapide vers l'ascenseur. Je n'aimais pas être poli, c'était quelque chose qui cachait mon caractère mais c'était la moindre des choses lorsque l'on vous aide.
L'ascenseur s'arrêta comme prévu au quatrième étage et je sortis de l'engin, les jambes frémissantes. Je sortis enfin mes mains de mes poches et mes doigts jouèrent nerveusement avec le bout des manches de mon manteau. Je pris la direction du bureau de Fridg, jetant des coups d'oeil autour de moi. Des patients discutaient de tout et de rien avec leurs proches, ayant préféré quitter l'abri de leur chambre pour le couloir. Celui-ci était particulièrement éveillé ce jour là et j'eus un mal fou à le traverser. Finalement, je parvins à m'arrêter devant la porte que je détestais plus que tout au monde. La peinture blanche ne s'était pas écaillée depuis les quelques jours où je n'étais pas venu et la poignée me faisait toujours très peu envie. Néanmoins, je soupirai et toquai à la porte. Il y eut tout d'abord un long silence pesant durant lequel je ne bougeai pas, attendant une quelconque réaction.

- J'arrive ! Tonna quelqu'un au bout de plusieurs longues secondes.

Des bruits de pas se firent entendre et, bientôt, la porte s'ouvrit sur Fridg. Même yeux hypnotisant, même blouse blanche, même sourire hypocrite et énigmatique. Je frissonnai, ne reculais pas. Son visage se fendit d'un énième sourire lorsqu'il m'apperçut et il s'écarta pour me laisser entrer.

- Katsuki ! J'allais justement libérer mon stagiaire pour te recevoir !

Alors il est là.
Je n'avais pas vraiment écouté ce que Fridg m'avait dit. Mes yeux s'étaient automatiquement portés sur le garçon assis sur l'un des sièges du bureau. Il était penché sur un dossier de grosse taille, les yeux plissés de concentration. Des mèches sombres lui tombaient sur le front.
Il a l'air de péter la forme.
Hormis d'imposantes cernes noires, le garçon semblait se porter bien, sachant qu'il avait tout de même recommencer à travailler.

- Izuku, tu veux rester où non ?

Il sembla prendre conscience qu'il n'était plus tout seul dans la pièce et son regard se posa sur moi. Ses yeux brillaient d'une certaine appréhension que je ne lui avait pas souvent vu dans le regard.
Alors c'est là qu'il cache sa peur.
Je ne lâchai pas de remarques cinglantes, je restais debout, silencieux. Fridg passa à côté de moi, et sa main vint me donner une légère claque dans le dos.

"Ton Étoile..." [Bakudeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant