"Ton Étoile..." [Bakudeku]

"Inquiétude"

C'était peut-être la vingtième fois que je faisais le tour de ma chambre, croisant les bras pour ne pas frapper les murs avoisinants. Au premier étage, j'entendais des éclats de voix que je connaissais. Ce n'était pas la voix que je voulais entendre, ce n'était pas ces nouvelles que j'attendais.
Ça fait deux jours. Aucune nouvelle. Je ne sais même pas si sa mère a pu aller le voir. Qu'est-ce que je suis censé faire maintenant ? Attendre ?
Mes dents claquèrent violemment à cette pensée, et je ne pus retenir mon poing qui alla s'enfoncer dans la couette de mon lit. Heureusement, j'avais encore un peu de contenance pour ne pas aller me blesser inutilement.
Putain, j'en ai marre d'attendre !
Je tombais à genoux près du lit, posant ma tête sur la couette avec rage. Fermant les yeux, je me remémorai avec horreur la visite de la demeure de Fridg, puis la découverte de celui-ci et de Deku.
Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ? Qu'est-ce qui est arrivé à Fridg ? Comment Deku a-t-il pu finir dans cet état ?
Trop de questions qui me prenaient de court, qui ne trouvaient pas de réponses. Énervé, je donnais un nouveau coup de poing dans la couette, fronçant les sourcils.
Donnez moi des réponses merde !
Le souvenir ténu du dernier message de Deku me revint en mémoire, et la colère s'envola, tandis que je soupirais. Je me retournais, m'adossais aux poutres qui accueillaient le matelas.
Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Et surtout... Est-ce que Deku va bien ?
C'était bien l'unique question qui restait floue dans ma tête, et celle dont je voulais le plus la réponse. Deux jours. Deux jours que je l'avais trouvé, convulsant après m'avoir appelé à l'aide. Deux jours qu'il avait été emmené à l'hôpital avec Fridg. Deux jours que je n'avais aucune nouvelle.
Ce nerd a gagné son pari finalement...
Malgré l'inquiétude qui me nouait la gorge, je pus sentir un sourire se former au coin de mes lèvres.

- Je peux entrer Katsuki ?

Je sursautai, et les questions revinrent immédiatement prendre possession de mon esprit. Je grognai, me redressai légèrement.

- Entre...! Dis-je finalement d'une voix morne.

Je pus entendre un soupir, puis la porte s'ouvrit sur ma mère. Ses yeux rouges se posèrent sur moi dès qu'elle entra, et elle poussa un nouveau soupir, venant s'adosser contre mon lit, près de moi.

- Pas de nouvelles ? Lui demandai-je alors.

Elle secoua négativement la tête, posant une main sur mon épaule. Je ne la repoussai pas.

- Sa mère n'a pas encore appelé.

Elle se tut ensuite, et je ne cherchai pas à continuer la discussion. Mes pensées revenaient sans cesse vers ce qu'il s'était produit deux jours plutôt.

- Katsuki ?

- Hmm..?

- Est-ce que ça va ?

Je haussai les sourcils, tournant la tête vers la femme. Celle-ci me regardait avec insistance, attendant une réponse.

- J'attends, comme tout le monde.

- D'accord, mais sincèrement ?

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Elle détourna enfin le regard, allant regarder le plafond beige.

- Je ne sais pas, mais depuis deux jours, tu es silencieux, tu passes beaucoup de temps dans ta chambre, et j'ai du t'entendre soupirer au moins cents fois depuis le début de la journée !

Je ne répondis pas. Que devrais-je répondre ?

- Comment tu vis tout ça Katsuki ? Qu'est-ce que tu as vu là-bas ? Tu ne nous as rien dit quand tu es rentré.