- Ça ne va pas du tout là Katsuki, c'est déjà la troisième fois cette semaine !Je ne répondis pas à la remarque de Eijiro, m'assis sur le banc. Je fis de mon mieux pour prendre de grandes inspirations. Sous les vêtements et la peau, mon coeur battait la chamade, me faisait mal. Ce n'était pas là première fois ces derniers jours, je sentais très bien que mon état empirait.
- En plus, ça t'arrive totalement aléatoirement. Imagine que tu piques une crise alors que t'es seul ! Comment est-ce que tu te débrouilleras ?
- Je demanderai aux passants...
Parler me demanda un effort supplémentaire, et je me tus dès que j'eus prononcé mes mots, préférant ensuite me concentrer sur mon souffle et mon coeur malade.
- Katsuki...
Eijiro avait les yeux brillants d'inquiétude, et il s'assit à côté de moi en soupirant. Il alla basculer sa tête vers l'avant, reposant ses bras sur ses genoux.
- Est-ce que tes parents et toi avez au moins prévu quelque chose ? Je veux dire, quand tes crises deviendront trop fortes ?
Je haussai les épaules, l'air désintéressé. Ma réponse fut pourtant sérieuse et importante.
- J'ai un rendez-vous avec un cardiologue la semaine prochaine. En fonction de mon état...
Je marquai une brève pause, respirai doucement.
- En fonction de mon état... Il décidera si oui ou non je dois me faire opérer...
Je me tus sur ces paroles, et celles-ci semblèrent alors faire effet sur Eijiro qui commençait lentement à comprendre.
- Attends... T'es bien en train de me dire que ta maladie arrive au point où tu pourrais bien être opéré ? T'es au courant des risques que tu prends actuellement à bouger comme pas possible, à courir dans tous les sens, à t'épuiser ?! A tout moment, tu peux tomber et ne jamais te relever, tu es conscient de cela Katsuki ?
Ses yeux brillaient à présent de peur et de peine. C'était comme ci ma seule présence près de lui l'effrayait. Il n'y avait aucun doute là-dessus, Eijiro ne voulait que mon bonheur et mon bien-être, et à cet instant, je me sentis emplie de reconnaissance envers cet ami que je n'avais jamais vraiment remercier auparavant. Il n'était pas le seul, mais il avait été le premier à me tendre la main.
- J'en suis conscient Eijiro... Et quoi qu'il arrive la semaine prochaine... Quoi qu'il arrive, je ferai ce que l'on me demande de faire. Je me suis assez battu contre l'hôpital et les traitements, regarde où ça m'a mené... Je n'avais pas goût à la vie, c'est un fait, mais quelque chose à changé maintenant... Et je n'en peux plus de cette maladie... Je n'en plus, je me lève tous les matins tout en sachant que je pourrai tomber à tout instant, j'ai mal, constamment, j'ai sans cesse l'impression d'étouffer... Rien ne s'arrange avec Deku à l'hôpital...
Je détournai mon regard de Eijiro pour le porter vers l'arbre près de nous. Les faibles rayons de soleil passaient au travers des branches noueuses et illuminaient la surface du banc, donnait au lieu alentours une sensation de chaleur, de bienveillance.
- Je ne comprends même plus ce qu'il se passe pour être honnête... Y'a même pas quelques semaines, je me fichais de savoir si j'allais mourir ou non, je n'attendais que cela en fait... Et maintenant... Maintenant, j'ai peur, tout le temps. J'angoisse lorsque les temps deviennent plus durs... J'ai peur de savoir que je vais peut-être mourir... Je ne comprends pas... Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?
Eijiro laissa échapper un sourire triste.
- Parce que tu as trouvé quelque chose que tu ne veux pas perdre Katsuki, parce que les bonnes personnes ont su t'ouvrir les yeux sur l'importance de la vie. T'es-tu rendu compte, ne serait-ce qu'une fois, de ce que la vie peut apporter ? Du bonheur qu'elle procure ? Certes, elle n'est pas toujours facile, mais on ne peut rien y changer, la vie ne se construit pas sans douleur.
- Sauf que moi, je n'ai jamais voulu voir le bonheur autour de moi.
- Jusqu'à récemment peut-être, mais ici, on a tous bien vu à quel point tu semblais plus investi dans ce que tu faisais ces derniers temps. Je ne sais pas, il y a quelque chose qui a changé, ne serait-ce que ton regard. Tu sembles... Plus déterminé, plus épanoui, plus heureux ? C'est incroyable Katsuki, et tu ne te rends pas compte de la joie que cela nous procure à nous, tes amis. On a enfin l'impression d'avoir réussi à t'aider, on a le sentiment d'avoir ramené un peu de couleurs dans ta vie... Et certes, nous n'avons pas fait grand chose, mais on a essayé.
- Vous avez fait plus que tous ce que vous pouviez faire Eijiro, tous.
- Je suis heureux de l'entendre. Maintenant, tu n'es pas entré dans une bonne phase. Je sais que tu vas à l'hôpital tous les soirs, tu vas rendre visite à Izuku n'est-ce pas ?
Je hochai la tête, et le souvenir d'un visage malheureux me revint en mémoire, raviva une colère animale envers Fridg. Celui-ci venait enfin de recevoir sa peine, et personne n'était prêt à le revoir avant un long moment.
- Peut-être que tu devrais prendre un peu de temps pour toi aussi. Pas que j'ai envie que tu laisses Izuku, au contraire, mais tu sembles oublier que tu as droit au repos toi aussi, et que tu as le droit de respirer un peu. Profite un peu de ta vie, le temps d'une soirée au moins.
- J'aimerai vraiment Eijiro, mais c'est compliqué. Tu n'as pas vu à quel point Deku semble vouloir de l'aide... Et j'ai pas envie de le laisser comme ça. C'est lui qui m'a donné des claques quand j'étais prêt à en finir, et maintenant, c'est un peu comme ci les rôles étaient inversés...
- Dis-moi Katsuki ?
Surpris, je levais les yeux vers le rouge. Ses yeux s'étaient allumés d'une certaine malice, et je haussai un sourcil.
- Hmm ?
- Est-ce que, par grand hasard, tu n'aurais pas des sentiments pour Izuku ?
Sur le coup, et ne m'y attendant tout simplement pas, je ne répondis pas à la question, choqué par celle-ci.
Est-ce que j'ai des sentiments pour Deku ?
À dire vrai, je ne m'étais jamais posé la question, et j'avais toujours vu en Deku un ami un peu collant mais attachant.- Je prends ta réponse pour un "oui", ou un "non" ?
- Je ne me suis jamais posé la question pour être honnête.
Il soupira.
- Je m'y attendais un peu. Au moins maintenant, tu pourras y réfléchir. Ce n'est peut-être qu'une imagination de ma part, mais j'ai l'impression que la relation que vous avez noué, Izuku et toi, est un peu différente que de l'amitié.
Encore une fois, je ne répondis pas. Sa question m'avait tout bonnement perturbé, et je ne sentis même pas sa main sur mon épaule lorsqu'il me rappela que nous devions retourner chez moi.
Est-ce que j'ai des sentiments pour Deku ?
Ce fut la seule et unique question que je me posais sur le chemin du retour, et celui-ci me parut aussi court que long. C'est à peine si je répondis lorsque Eijiro me laissa devant chez moi, et je restais planté là plusieurs minutes avant de me décider à rentrer.____________________________________________
Heyo heyo tout le monde ! Voici le nouveau chapitre intitulé "Fatigue et confession". Ici, j'ai enfin réussi à intercaler la discussion que je voulais écrire entre Eijiro et Katsuki !
Et enfin, enfin ! Les mots sont tombés, bien qu'il ne soit pas encore concrétisés ! On parle enfin de sentiments amoureux ! 😂Enfin bref, j'espère que vous vous portez bien, et puis on se retrouve une prochaine fois pour un nouveau chapitre ! 🙏💪✌️
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"Ton Étoile..." [Bakudeku]
Fanfic"Ma vie est un échec, de ma naissance jusqu'à maintenant..." Katsuki à 23 ans et peu d'espoirs dans la vie. Sa seule consolation est de se dire qu'il mourra bientôt. Pourtant, un médecin qu'il pensait détester va changer sa vue sur le monde, sa vue...