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- Allez dépêche-toi, râle Taran en me poussant en avant.

- Où est PENACINI ? j'interroge distraitement.

- Occupé pour le moment. Il nous rejoindra plus tard.

- Très bien. Il y a une rencontre spéciale avec les autres détenus, ou nous les découvrirons ce midi ?

- Tu les apercevras à l'entraînement, on leur accorde une visite du bâtiment, lâche-t-il avec dédain.

- En leur indiquant bien toutes les portes de sorties...

Taran ne répond pas, sachant pertinemment que je me fiche de lui. Il me conduit jusqu'à la cour d'entraînements, où on me place un bracelet qui m'enverra une décharge au moindre manquement aux règles, et je me mêle aux détenus, qui ont déjà commencé leur heure de course habituelle.

Et après environ une demi-heure à courir, un détenu pointe quelque chose du doigt, sur une passerelle de l'étage. Instinctivement, je lève la tête, pour observer ceux qui doivent être les nouveaux détenus passer lentement sur la passerelle de verre, tête tournée vers nous. Nous apercevant, l'un d'eux s'arrête et s'écrit :

- Plus vite, grosses merdes !

Aussitôt, l'un des coureurs répond :

- Viens répéter ça, si t'as des couilles !

L'autre en haut, cherche aussitôt une descente du regard, mais les Gardes le rappellent à l'ordre. Seulement, il ne semble pas décidé à avancer, puisqu'il met une droite au premier. Cette action fait pouffer bon nombre des coureurs.

- S'il savait qui ils sont... ricane une femme à côté de moi.

Et comme l'autre semble acharné, le Garde lui donne un coup de poing à son tour avant de le prendre à la gorge. S'ensuit un combat, qui intéresse tant les autres coureurs que devant moi, un homme trébuche et s'effondre sur le sol. Je l'évite en levant les yeux au ciel, et un autre hurle :

- Allez, vas-y, nique-le !

Je lève les yeux vers la passerelle. Les autres rient de nouveau, sachant pertinemment que cet encouragement ne s'adresse pas au détenu mais au Garde.

Bientôt, le rebelle est maîtrisé, et emmené en dehors de la passerelle. Alors, nous continuons à courir, certains discutant allègrement, d'autres concentrés. Lorsque le gong de fin sonne, je reviens me placer aux côtés de Taran. Tout en me balançant une bouteille d'eau, il interroge :

- Alors, comment tu comptes t'y prendre pour identifier les criminels ?

- Ce sont tous, des criminels, Taran.

- Oui, mais les bons.

Je hausse les épaules en vidant la moitié de la bouteille.

- J'attendrais qu'ils viennent à moi.

- Qu'est-ce qui te fait croire qu'ils viendront ? s'enquiert-il en m'indiquant le chemin à prendre.

- Si ce sont de vrais criminels, ils iront automatiquement vers les plus faibles. Soit les Réconforts, qui ne sont pas difficiles à identifier. Et comme je suis bien partie sur cette voie...

Taran ne relève pas mon cheminement de pensées et m'invite à frapper dans des sacs, comme tous les jours.

- Ils vont descendre, m'avertit-il alors que je râle contre un sac qui s'est décroché.

ViragoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant