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Je relève la tête quand Taran et Livio font leur apparition devant ma cellule.

- Luc a pu se libérer plus tôt, lance mon Garde en me passant les menottes. On y va, maintenant.

- Je croyais que c'était la semaine prochaine.

- Je viens de te dire qu'il a pu se libérer plus tôt, grince-t-il. Dépêche-toi.

J'échange un regard avec Livio, et d'un mouvement presque imperceptible de la tête, il me fait signe qu'il est prêt malgré tout. Même s'il le cache très bien, je sens qu'il est anxieux. Taran lui, n'a visiblement rien remarqué. Alors que nous sortons de la cellule, je tourne vers la tête vers celle de Joris :

- Au cas où ça t'intéresse un jour, le blond aux cheveux longs et le brun aux yeux vert, toujours tout seul.

Taran m'adresse un regard confus alors que le détenu éclate de rire en me montrant du doigt :

- T'es la meilleure.

Mon Garde me pousse en avant, et je sors de mon couloir, un léger sourire au coin des lèvres. Nous progressons dans les couloirs menant à la sortie en silence, et lorsque nous arrivons devant la voiture, Livio lâche :

- On ne pourra pas l'assoir dans la voiture si ses mains sont attachées à l'arrière. Passe-moi les clefs, je lui fais passer devant.

Taran opine, lui lance les clefs, et se tourne vers l'autre homme qui nous attendait. Mon cœur augmente son rythme alors que Livio détache mes menottes. Je mets mes mains devant moi, et après avoir vérifié que ni l'un ni l'autre ne nous observe, il passe doucement dans mes mains le poignard qu'il garde dans sa ceinture depuis qu'il est venu me chercher. Je le coince dans mon pantalon, rabats mon t-shirt par-dessus, et mon ancien camarade repasse les menottes sur mes mains. Seulement, c'est volontairement qu'il ne les referme pas correctement.

Il prend une grande inspiration, de plus en plus anxieux, et avant qu'il ne se retourne, j'attrape son poignet. Il me jette un regard surprit, et je hoche la tête pour lui faire comprendre que tout se passera bien. Il opine à son tour et se retourne vers Taran pour lui rendre les clefs.

- Je conduis, Livio tu restes à l'avant avec moi, déclare alors mon Garde. GENCER sera à l'arrière avec SEMPEY.

- Tu es sûr que tu ne veux pas que je passe à l'arrière ? interroge Livio.

- Sûr, répond Taran, sec.

Il cherche encore à l'éloigner le plus de moi possible. Donc il ne se doute de rien. Livio me fait entrer à l'arrière de la voiture, et c'est avec surprise que je constate que l'avant et l'arrière sont séparés par une sorte de vitre.

- A quoi ça sert ?

- Empêcher de déconcentrer le conducteur, répond Taran avant de refermer la porte.

En l'occurrence, cela va surtout me faciliter la tâche. Le cœur battant et les mains moites, j'observe le Garde, GENCER, s'assoir à côté de moi, pistolet à la main. Si je rate mon coup, je suis morte. Taran s'installe au volant, Livio à côté de lui, et ils démarrent.

Nous roulons quelques secondes dans un couloir noir, mais je suis éblouie alors que l'habitacle en sort. Je me tourne vers la vitre, les yeux grands ouverts. Je n'ai pas vu le soleil en dehors de durant notre entraînement course depuis un an.

Un an que je n'ai pas vu un seul arbre.

Je me concentre pour garder une respiration régulière, tout en m'extasiant à moitié sur l'extérieur. Mais une dizaine de minutes plus tard, je me replace correctement sur mon siège. Nous n'avons qu'une demi-heure de trajet, c'est maintenant. Mon souffle accélère légèrement et je ferme les yeux. Ce que je m'apprête à faire, je ne l'ai fait qu'une fois. Sur Hugo.

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