PDV Thomas :
La sonnette me fait sursauter. Je détourne les yeux de mon téléphone une demi-seconde. Mon regard passe sur un cadre. Mon cœur se serre. Je n'ai jamais eu le courage de l'enlever. Je soupire, et laisse ma tête retomber contre mon oreiller.
- Comment on a pu en arriver là, hein ? marmonné-je.
Pourtant, je sais très bien comment j'en suis arrivé là. Tout est ma faute. J'ai été lâche.
- Diego ! crie ma mère depuis le palier.
Je me pince les lèvres, puis je crie :
- Quoi ?
- Il y a quelqu'un pour toi !
Mes sourcils se froncent, et je me redresse. Quelqu'un pour moi ? Personne ne vient jamais toquer pour moi. Je ne donne jamais mon adresse. Mon cœur augmente la cadence alors que je saute de mon lit, et ouvre la porte de ma chambre. Je tombe nez-à-nez avec Liam. Son regard croise le mien. Je donne un coup de menton dans sa direction.
- C'est qui ?
Mon grand frère soutient mon regard, et je fronce les sourcils. Il passe son chemin sans me répondre, et cela ne fait qu'accroître la pointe d'inquiétude qui me chatouille l'estomac. Liam ne m'ignore jamais.
Curieux, je m'engage dans les escaliers. Lorsque mes yeux se posent sur l'encadrement de la porte, je me fige à mi-chemin, mon cœur rate un battement, et mes yeux s'écarquillent d'eux-même.
Bordel de merde.
Elle est là. Devant chez moi. Son regard se plante dans le mien, et je suis incapable de faire le moindre mouvement. Je suis surpris de voir que l'un de ses yeux est si clair qu'avec le soleil qui brille dehors, je n'en vois pas la couleur. Le deuxième est brun. Plus foncé qu'avant. Quelque chose dans son regard a changé.
Lou' est devant chez moi.
Il me faut fournir un effort presque surhumain pour parvenir à sortir de ma torpeur, et descendre les dernières marches qui me séparent du palier. Ma mère m'observe, les mains jointes. J'ignore si elle l'a reconnue. Mes mains tremblent.
Son visage est complètement inexpressif. Toutefois, je remarque une cicatrice qui n'était pas là avant. Je me crispe. Qu'est-ce que Naïm lui a fait ?
- Je vais vous laisser, lâche finalement ma mère en reculant face au silence de la blonde.
J'ai envie de lui dire de rester, mais ma voix reste bloquée au fond de ma gorge. Alors, je la regarde partir. Lorsqu'elle a disparu de notre champ de vision, Lou' se décide à prendre la parole :
- Mes condoléances.
Je baisse les yeux, incapable de soutenir son regard. Elle sait ?
- Est-ce que je peux entrer ? demande-t-elle finalement, et j'acquiesce en m'avançant pour refermer la porte derrière elle.
Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'elle peut l'entendre, et je suis incapable de contrôler le tremblement de mes mains. Ses yeux balaient la pièce.
- Est-ce que tes parents sont au courant ? lâche-t-elle finalement.
Ma gorge se serre.
- Au courant de quoi ?
Ses yeux vairons se plantent dans les miens, et j'ai envie de reculer d'un pas tant son regard est glacial.
- Que tu es encore en vie, Thomas.
J'ai l'impression que mon cœur s'arrête. Elle sait. Je jette un coup d'œil affolé dans la direction où ma mère est partie, et, comprenant que Lou' attend des explications, je secoue négativement la tête :
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Virago
ActionVirago [n.] : une femme forte, courageuse, guerrière. Ceci est le tome II de Solivagant, si vous ne voulez pas être spoilé, je vous invite à lire le tome I ! "C'est terminé. CIRILLO pense avoir gagné la bataille. En réalité, j'ai gagné la guerre."...