Virago

17-

- J'ai hâte de te voir en robe de soirée, Lou', se moque Ejlan avant de porter sa gourde à ses lèvres.

Je souris en secouant négativement la tête. Naïm leur a expliqué les détails du plan, mais visiblement, la seule chose que le brun a retenu, c'est le côté vestimentaire.

- Moi, je ne comprends toujours pas pourquoi nous, intervient Nathanaël, les sourcils légèrement froncés.

- Parce que Livio et moi sommes les plus aptes à anticiper les réactions des Enfants, je réponds, comme une évidence.

Ma réponse est d'ailleurs approuvée par le châtain clair d'un signe de la tête. Ces derniers jours, j'ai remarqué qu'il s'est beaucoup détendu, et paraît plus à l'aise qu'au début, spécialement avec Owen.

- Oui, mais nous, qu'est-ce qu'on fout là ? interroge Alary.

- Je suppose que mieux on s'entend, mieux ça va marcher.

- Sûrement.

Je plisse les yeux alors qu'Amal ouvre la porte menant à l'extérieur. Malgré que nous soyons en mars, le ciel est totalement dégagé, et le soleil est éclatant. Notre entraîneur nous conduit jusqu'à une voiture banalisée, et indique :

- C'est avec ça que vous vous rendrez là-bas. La voiture a sept places, et au cas où, le moteur a été renforcé, ce qui vous permet d'atteindre des vitesse plus hautes que ce dont le modèle est normalement capable. Dans le coffre, vous avez toutes vos munitions, armes, gilets pare-balle et matériel.

- Comment ça, matériel ?

- Eh bien, des vêtements de rechanges, des oreillettes, un téléphone pour contacter le QG, et quelques explosifs il me semble.

- Dément... marmonne Ejlan en s'avançant.

- Naïm ne vient même pas pour le départ ? m'étonné-je en regardant autour de nous.

L'entraîneur aux yeux gris secoue négativement la tête.

- Il a été retenu au dernier moment, mais il m'a demandé de vous dire bon courage. Vous en aurez besoin, c'est certain. Et surtout, restez discrets.

J'opine en m'avançant vers la voiture.

- Promis. On vous contactera régulièrement pour vous tenir au courant de nos avancées.

- Parfait. Toutes les informations concernant le lieu sont sur le tableau de bord.

Je réitère mon geste précédent, échange un regard avec Owen, avant de prendre une inspiration et me forcer à demander d'un ton que je voudrais joviale :

- Alors, qui conduit ?

Voyant qu'ils commencent à hésiter, je reprends :

- J'ai déjà vu les talents de conducteur de trois d'entre vous, alors je peux d'ores et déjà affirmer qu'il est hors de question que Nathanaël et Owen touchent au volant.

- Quoi ? s'indignent les deux d'une même voix, ce qui me fait sourire.

- Alary est une sous-merde en conduite, ricane Ejlan.

Le garçon métis lui donne un coup de coude.

- Tu n'es pas meilleur que moi, connard.

Avant qu'ils ne partent en débat, je tranche :

- Donc c'est soit moi, soit Livio.

- Tu conduis, déclare aussitôt Owen en se dirigeant vers la portière passager. Hors de question que je mette ma vie entre ses mains.