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- Nous sommes arrivés, m'informe Abel en se tournant vers moi.

Je hoche la tête et me détache alors que le jeune garçon et son père sortent de la voiture. Lorsque je sors à mon tour, Abel se détourne de son père en soupirant, visiblement énervé. Il s'approche de moi alors que nous nous dirigeons vers le portail, et annonce d'une voix ennuyée :

- Je suis désolé, mon père tient à te faire passer sous son détecteur de je ne sais trop quoi... il est déjà parano d'habitude, mais alors là...

- C'est normal, le coupé-je.

Nous avançons jusqu'à la machine. Un vigile me fait signe de montrer mon sac, que je lui tends. Il l'inspecte soigneusement, avant de me le rendre en hochant la tête. Mon cœur accélère l'allure alors qu'on me fait signe de m'avancer. Je prends une inspiration, et passe, une main dans mes cheveux pour les glisser derrière mon oreille. D'un même mouvement, je décroche mon oreillette, et la glisse discrètement dans mon sac. Soulagée, je me tourne vers Abel et interroge :

- Tu peux me le tenir ?

Il hoche la tête et attrape mon sac alors que je m'engage dans la machine. A ce moment, je me bénis d'avoir insisté auprès d'Owen pour venir désarmée. Je n'aurais pas réussi à dissimuler un pistolet. Rien n'est détecté, et je peux ressortir. Abel me rend mon sac en s'excusant des précautions de son père, et nous pénétrons dans le jardin de la maison. Je remets discrètement mon oreillette en retenant un soupir de soulagement.

Il fait nuit noire, et je n'ai donc pas l'occasion de voir distinctement l'extérieur de la maison. Mais les quelques lampadaires allumés dans le jardin et sur la façade avant m'indiquent que Bill n'a peut-être pas dépensé son argent que dans sa voiture, finalement.

Nous pénétrons donc à l'intérieur, et c'est sans surprise que je découvre que tout est immense. Bill donne quelques ordres aux vigiles de l'extérieur et je reçois la voix de Nathanaël :

- On vient d'arriver sur place. On va rester non loin de là, appelle-nous si tu as besoin d'une diversion. –

Je suis dans l'incapacité de répondre, mais je sais qu'ils sont au courant. Bill se tourne vers nous et lance :

- Abel, je te laisse présenter rapidement la maison à la demoiselle et lui trouver une chambre.

Son fils acquiesce et me fait signe de le suivre. J'obtempère et il me conduit dans cette immense demeure, majoritairement peinte en blanc, décorée avec sobriété. Nous arrivons devant un couloir sombre, et Abel m'indique :

- Là, ce sont les appartements de mon père. Tu n'as... en théorie pas le droit d'y accéder.

- En théorie ?

- Je veux dire que la maison est tellement grande que je ne t'en voudrais pas si tu te perds et que tu te retrouves ici. Au pire des cas, je dirai à mon père que j'ai oublié de te prévenir que l'accès est interdit.

- D'accord...

Il continue jusqu'à un autre couloir, où il ouvre la porte du fond en grand tout en déclarant :

- Là, c'est ma chambre. Et toi, tu vas dormir...

Il se décale de quelques pas pour ouvrir une porte à quelques mètres de là.

- Ici.

Je hoche la tête en m'avançant. La chambre est grande, vide, mais parfaitement propre.

- Le seul défaut de cette chambre, reprend Abel, c'est que la salle de bain n'est pas intégrée. Je suppose que tu aimerais te doucher.

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