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Cette petite nuit m'a tout de même permis de me remettre des évènements de la veille et d'éclaircir mes pensées. Je sais désormais exactement ce que je dois faire, même si Naïm m'en voudra peut-être d'allonger mon séjour à Paris. J'ai revêtu ma robe d'hier, n'ayant que ça sous le bras, je me suis efforcée de me maquiller légèrement de nouveau, et après avoir partagé le petit déjeuner avec la famille HOAREAU et eu la confirmation que les routes de Paris sont de nouveau ouvertes, me voilà sur le perron de la porte à les remercier chaleureusement pour tout ce qu'ils ont fait pour moi.

Et ce n'est pas peu dire.

Un garde m'escorte jusqu'au portail, où il me fouille, oubliant bêtement de regarder mes oreilles, avant de m'ouvrir la porte de sortie en me saluant poliment. Prétextant avoir pris un taxi arrivé une rue plus loin mais après avoir refusé qu'on m'y conduise, je me hâte de quitter la maison de monsieur HOAREAU.

Une fois hors de portée, j'appuie sur mon oreillette et indique :

- C'est bon, je suis sortie. J'ai la clef avec moi, l'opération est exécutée avec succès.

Des cris de victoire me répondent de l'autre côté, et Owen m'informe que la voiture est un peu plus loin, au coin de la rue. Je me hâte de les rejoindre, et en arrivant dans l'habitacle, je m'effondre sur le siège.

- J'ai des nouvelles, soupiré-je en laissant ma tête aller contre le dossier. Et possiblement une idée derrière la tête mais je ne suis pas sûre qu'elle plaise à tout le monde, ajouté-je en jetant un coup d'œil à Owen, qui lève aussitôt les yeux au ciel.

- A quoi est-ce que tu penses, encore ?

Je souris en retirant mes lentilles.

- Passez-moi mes affaires les garçons, s'il vous plaît.

- Tout de suite ! me crie Ejlan. Attention la tête !

Mes affaires volent dans la voiture, et Livio jure alors que mon pistolet lui tombe sur la tête.

- J'avais prévenu, se moque pourtant le brun.

- Merci, Ejlan, lancé-je en retirant ma robe du mieux que je peux, et Owen lève de nouveau les yeux au ciel devant mon manque de pudeur.

Je me change aussi rapidement qu'on puisse le faire dans une voiture, glisse mon pistolet dans ma ceinture, retire mon maquillage alors qu'Owen démarre, et j'annonce, tout en enlevant mon oreillette :

- J'ai vaguement identifié la nature du document que Naïm voulait. J'ignore s'il est pour que je vous en parle, mais de toute façon, c'est vous qui avez pris les risques pour l'obtenir, pas lui.

Nathanaël ricane et je reprends :

- D'après ce que j'ai eu le temps de voir, les Enfants ont identifié un groupe de Résistants, si on veut.

- De Résistants ? répète Alary. Comment ça ?

Je me tourne vers eux, on ne peut plus sérieuse.

- Il semblerait que l'attaque à la fête provienne d'eux.

Livio et Nathanaël froncent les sourcils d'un même mouvement.

- Qu'est-ce qu'ils voulaient, au juste ? s'enquiert alors le châtain clair.

- Ils cherchaient les hommes armés. Ils en ont trouvé trois et les ont enlevés. Mais à ce moment-là j'étais déjà avec Bill HOAREAU, qui, vous vous doutez bien, était armé, et j'ai réussi à le convaincre de me donner son arme.

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