Virago

21-

Il est dix-neuf heures, et notre voiture est de nouveau garée au même endroit que ce matin. Je glisse mon oreillette dans mon oreille, et interroge :

- Il y a un moyen de l'activer ?

- Tu appuies dessus, me répond Nathanaël.

Je pose mon doigt sur mon oreillette, et sonde :

- Vous m'entendez ?

- Très bien ! crient Alary et Ejlan d'une même voix.

- Oui, ça marche, me confirme à son tour Livio, approuvé par Owen et Nathanaël.

- OK, super. Vous vous êtes organisés sur les postes ?

Owen opine et m'informe :

- Livio et moi surveillerons l'entrée, Nathanaël sera sur la face droite du bâtiment en le prenant de devant, Ejlan sur la face gauche, et Alary à l'arrière.

Je hoche la tête et ouvre ma portière.

- Alors allons-y.

J'ai revêtu mes talons, pris mon sac, mais pas changé d'avis quant à l'absence d'arme. Comme prévu, je prends de l'avance, et arrive devant le lieu de rendez-vous en avance. Quelques personnes sont déjà là, et discutent allègrement. La pluie s'est arrêtée, seul le sol en porte encore les traces.

Dans mon sac se trouve également une fausse carte d'identité, et d'après Naïm, le nom inscrit sur la carte l'est également sur la liste des invités. Afin de ne pas paraître trop seule, je me joins à un petit groupe de jeunes, qui m'accueillent avec le sourire. Nous discutons ainsi durant de longues minutes, jusqu'à ce que les portes s'ouvrent. Un vigile, effectivement armé, s'avance, un papier dans les mains. Les personnes déjà présentes s'avancent pour faire la queue. Je fais de même, et lorsque le vigile hausse les sourcils pour me demander mon nom, je déclare :

- Clara FRENGE.

Je lui montre ma carte d'identité, et il hoche la tête avant d'interroger :

- Et vos parents ?

- Ils ont pris un petit peu de retard, ils ne devraient pas tarder.

Alors, le grand homme chauve s'écarte pour me laisser passer, et je me laisse entraîner par la petite file de personnes en direction de la salle principale.

- C'est sympa, comme endroit, commente un garçon avec qui j'ai discuté en observant la pièce.

- Ça avait l'air moins grand de l'extérieur, confirmé-je.

Nous nous dirigeons vers le centre de la salle, quand la voix de Nathanaël me parvient :

- Je suis en place. –

- Nous aussi – lui répond Owen.

Ejlan confirme à son tour, et Alary informe qu'il y est presque. Je hoche la tête pour moi-même et me mêle à la foule. La salle se remplit petit à petit, je rencontre l'organisateur, qui me salue chaleureusement sans même savoir qui je suis, et je me mets alors à la recherche d'Abel HOAREAU. C'est de son biais que je dois m'infiltrer, et il vaut mieux que je sympathise avec lui le plus tôt possible.

Ainsi, je papillonne de groupe en groupe, à la recherche du jeune homme. Les minutes passent, je fais de mon mieux pour rester patiente, quand je l'identifie parmi la foule. Il discute avec deux jeunes, dont un de ceux avec qui j'ai discuté à l'entrée. Comme ils sont à côté de l'immense table apportée par les ouvriers ce matin, je m'approche d'eux l'air de rien, et je suis surprise lorsque le garçon, William si j'ai bien retenu, me hèle :