Indécise

Chapitre 2

        En sortant du train, je cours comme une dératée pour arriver à l'heure au boulot. Je n'ai même pas le temps de passer par mon appartement pour déposer mes affaires. J'ai traîné sur le campus pour me familiariser avec les lieux pour demain matin, mais à cause de ça, j'ai pris le train trop tard, et maintenant, je risque d'être à la bourre.
Lorsque j'ai signé mon contrat d'embauche deux jours plus tôt, le DRH m'a bien dit qu'aujoud'hui n'était qu'une journée d'apprentissage, et que je ne serais en charge de rien. Je ne ferais que regarder pour mieux apprendre.

        En entrant dans le fast-food, je me fais toute petite en me rendant à mon casier. Mon chef d'équipe m'attends justement devant.

- Tu dois être la nouvelle ? Charlotte Delhommeau ?

        J'acquiesce d'un mouvement de tête avec un petit sourire. Il me tend la main :

- David Richard. Je serais ton supérieur. Mais ne t'inquiète pas, je suis pas du genre chiant. A partir du moment où tu fais ton boulot correctement et que t'es à l'heure, tout ce passera bien entre nous.

        Je lui souris de nouveau, un peu crispée. Il y a des fois où je risque d'être un peu juste au niveau des horaires, mais je préfère me taire.

        Pendant plus de deux heures, David me fait faire le tour du restaurant en m'expliquant les divers postes de travail. Ceux auxquels je vais être confrontée. J'ai déjà du mal à tout enregistrer, moi qui d'habitude n'ai pas de mal pour me souvenir de tout. Mais assez régulièrement, des yeux verts cachés par de petites lunettes rondes viennent s'imposer à mon esprit. Pourquoi le regard noir de Pierre m'a-t-il troublée à ce point ?

        Il est presque vint-trois heures lorsque David me montre ma carte de pointage afin que je n'oublie pas le lendemain Mon après-midi va m'être payé, mais dès le lendemain, je serais surveillée.

        Je le remercie et récupère mon sac avant de rentrer chez moi. Je n'habite pas qu'à deux pas de mon lieu de travail. En fait, mes parents ont réussi à me trouver un appartement qui ce situe pile poil entre la gare et mon travail. En plus, ce n'est pas forcément un quartier chaud, ce qui a rassuré mon père.

        Je pense à prendre mon courrier dans ma boîte aux lettres et monte chez moi. Je jette mon sac dans l'entrée, et vais jusqu'à la salle de bains pour me mettre à l'aise. je ne suis pas une fan de mode, mais malgré tout, je garde mon jogging informe et mon tee-shirt XXL pour chez moi. Une fois changée, je vais me faire réchauffer un plat que ma mère m'a préparé avant de partir et me jette sur mon canapé devant la télé pour me détendre. Je zappe à la recherche d'une chaîne intéressante, lorsque mon portable se met à sonner. je cours jusqu'à mon sac abandonné dans l'entrée et souris en voyant le numéro.

- Salut frangine !

        Ma soeur aînée rigole à l'autre bout du fil.

- Salut soeurette ! Alors cette première journée ? Comment s'était ?

- Quasiment parfait !

- Quasiment ? Qu'est-ce qui n'a pas été ?

        Je me mords la lèvre. Dois-je dire à ma soeur que j'ai la "chance" d'être avec les "sexy boys" cette année ? N'ayant qu'un an de plus que moi, elle aussi les connaît très bien. Même mieux que moi étant donné qu'elle est sortie avec Joseph. Et si mes souvenirs sont exacts, ils ne se sont pas quittés en très bons termes. Enfin, surtout du côté de Pauline.

- Tu ne devineras jamais qui j'ai retrouvé à la fac !

- Oh non ! Toi qui voulais tout reprendre de zéro. Me dit pas que c'est cette peste d'Isabelle !