Chapitre 11

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        Glacée jusqu'aux os, je reconnais la voix grave de Joseph. Apeurée qu'il ne soit pas venu seul, je me lève d'un bond et fonce vers l'entrée, en priant. Malheureusement, ma prière n'est pas entendue. Dans le hall se trouvent Joseph, Nicolas et Pierre. Décidément, ils ne peuvent pas se déplacer les uns sans les autres. 

        Joseph rentre sans qu'on l'ait invité, et est suivi par les deux autres. Je ne sais pas comment réagir. Je suis pourtant chez moi. C'est moi qui décide s'ils ont le droit de rentrer ou pas. 

        Mais mes yeux sont braqués sur Pierre, qui me regarde intensément. Immédiatement, ma chaleur corporelle monte de plusieurs degrés. Mon souffle se fait plus rapide, et je sens que mes joues commencent à me brûler. 

        Il doit se rendre compte de mon trouble, car il s'avance lentement vers moi en se passant la langue sur les lèvres. Comme s'il était devant l'assiette d'un grand restaurant qui le ferait saliver, et qu'il était mort de faim. 

        Aussitôt, le désir enflamme mon ventre, et la boule de désir revient derechef. Comment arrive-t-il à faire ça ? Un simple regard et je flambe ! Un pas vers moi, et je me liquéfie ! Cet homme est dangereux pour moi. 

- Tu n'as pas changé Pauline. Toujours aussi magnifique. 

        Je me tourne vers ma sœur qui a perdu de sa superbe. Celle que je connais si enjouée, rieuse et insouciante, à laissé la place à une petite fille craintive. Les couleurs ont déserté son visage, et je la vois trembler. 

- Comment ...? Mais pourquoi ...? 

        Ma sœur qui ne trouve pas ses mots ? Événement exceptionnel ! Je crois que c'est la première fois que je la vois dans cet état. 

        Je me place à côté d'elle et passe mon bras sur ses épaules pour lui montrer que je la soutiens. Je sais que sa rupture avec Joseph il y a bientôt un an l'a détruite. Elle a pleuré pendant plusieurs jours, voir des semaines. Il était son premier amour et son premier amant. C'est d'ailleurs depuis cette époque qu'elle s'est transformée en vamp, draguant tout ce qui bouge. Je pense qu'elle voulait se prouver à elle-même qu'elle pouvait toujours plaire. 

- On a appris par Cédric que tu étais des nôtres depuis quelques jours. Je voulais juste vérifier par moi-même qu'il ne mentait pas. 

- Et tu n'as pas pensé que je ne voudrais pas te revoir ? 

        Ça me fait mal au cœur d'entendre sa voix qui chevrote comme ça. 

- Me dit pas que tu m'en veux encore ? Charlotte a du te dire que j'ignorais que c'était des cracks qu'on m'avait racontés. 

- Et alors ? Tu crois que ça te dédouane ? 

- J'ai au moins des circonstances atténuantes. 

        Je vois ma sœur secouer la tête en signe de dénégation. Elle a les larmes aux yeux, et est à deux doigts de rompre les vannes. 

- Écoutez les garçons, je pense que le mieux serait de rentrer chez vous. Vous ne faites qu'aggraver les choses. 

- Je croyais qu'on était devenus amis depuis la dernière fois ? 

        Cette voix grave coule sur moi et s'enfonce au plus profond de mon âme. Pierre à beau être à plusieurs pas de moi, j'ai l'impression qu'il est juste à mes côtés, et qu'il m'a susurré ses mots à l'oreille. 

        Incapable de formuler la moindre phrase, je secoue la tête. Je ne sais même pas moi-même si c'est pour acquiescer, ou dire non. Lorsqu'il est proche de moi comme là, mon cerveau disjoncte totalement. 

IndéciseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant