Chapitre 22

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        Le mois d'avril est déjà là, et je n'ai toujours pas revu Pierre. Heureusement que mes amis sont là pour me remonter le moral. Ils prennent grand soin de moi, me laissant rarement seule. 

        Ce qui d'un autre côté m'embête un peu. Je ne peux pas voir Théo. 

        Je n'ai pas dit à mes amis que j'avais repris contact avec lui. C'est tous les jours que nous nous envoyons des messages, et au moins deux fois par semaine que nous nous parlons au téléphone. 

        Parfois, ma conscience se réveille, et je me sens mal vis-à-vis de Pierre. Mais à d'autres moments, j'ai l'impression que j'ai le droit d'être amie avec lui. Après tout, je ne fais rien de mal. Je ne fais que discuter avec lui. 

        Il est vrai que nous ne nous sommes pas revus depuis le fameux soir où tout à failli partir en sucette. Mais je crois que aussi bien lui que moi, préférons rester loin l'un de l'autre pour éviter tout dérapage. 

        Je sais qu'il me désire. Il me l'a dit sans détours. C'est plutôt de mon côté que c'est ambigu. Je suis amoureuse de Pierre, mais une petite partie de moi aimerait être avec Théo. Surtout depuis ma dernière conversation avec Pierre. 

        Je discutais avec lui de la possibilité d'aller le voir pendant les prochaines vacances, mais je ne le sentais pas très chaud pour me revoir. Il me sortait tout un tas de raisons pour que j'oublie ce voyage. 

« Je ne serais quasiment jamais là ! » 

« Je ne pense pas que ce soit le bon moment pour te présenter à ma famille ! » 

« Toute la famille de mon père est à la maison en ce moment, et je ne saurais pas où te loger ! » 

        Je pense que c'est cette dernière excuse qui m'a le plus énervée. N'étions-nous pas censés être en couple ? Et donc dormir dans le même lit ? 

        Je crois que je n'y crois plus du tout. Même au téléphone, il est distant. Le plus long de nos échanges à dû durer à peine quinze minutes. Soit disant que sa mère avait de toute urgence besoin de lui. Mais il me semble qu'il a un frère et une sœur, ils ne pouvaient pas l'aider sa mère ? 

        C'est pour toutes ses raisons que je me retrouve sur le quai de la gare à attendre un taxi pour aller le voir et mettre les choses au clair. J'en ai assez d'avoir le cul entre deux chaises. Je ne sais pas si je suis toujours avec Pierre, ce qui fait que je ne sais pas si je peux aller plus loin avec Théo. J'ai donc décidé de lui faire la surprise. 

        Enfin le taxi arrive et je monte en lui donnant l'adresse des parents de mon petit-ami. Je suis très stressée, car je n'ai pas voulu me rendre chez mes parents pour laisser ma valise avant d'aller chez lui. Quelque part en moi, il y a toujours une petite lueur d'espoir. 

        J'ai l'impression que le trajet jusque chez Pierre ne dure que quelques secondes et mon appréhension ne fait qu'augmenter lorsque la voiture s'arrête devant le magnifique manoir. 

        J'ignorais totalement que les parents de Pierre étaient si riches. Il ne m'en a jamais parlé. 

        Encore plus apeurée, je demande au chauffeur de m'attendre. Je sens que je ne vais pas rester très longtemps dans cette maison. À mon avis ils vont me foutre dehors très rapidement. 

        Le chauffeur accepte sans problèmes, après m'avoir quand même informé que je devrais payer le temps où il allait m'attendre. Je hausse les épaules, un peu défaitiste. Je m'y attendais de toute façon. 

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