chapitre 30

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        Une femme d'une cinquantaine d'année m'ordonne d'une voix ferme de rester assise dans ce foutu fauteuil roulant. J'ai beau essayer de me relever, d'une main ferme, elle me maintient en place. Je grogne fortement avant de perdre ma voix lorsqu'une contraction plus forte que les autres me bloque la respiration. 

        La femme, que je découvre être une sage-femme, me pousse jusqu'à une salle blanche et immaculée. Elle me fait me lever et m'allonge quasiment de force sur la table d'examen. 

- Je sais que ce n'est pas agréable mademoiselle, mais je dois vérifier votre col. Savoir où vous en êtes. 

        Elle me fait retirer le bas, et je la vois enfiler des gants en plastiques. Je tourne la tête vers la porte, espérant voir ma mère arriver. Je ferme les yeux lorsque la sage-femme commence à m'examiner. Je déteste ces examens, fait il faut en passer par là. 

- Je suppose que c'est votre premier enfant. 

        Je hoche la tête, et me plie de nouveau en deux alors qu'une nouvelle contraction me tord le ventre. Une multitude de gros mots que je ne savais même pas connaître sortent de ma bouche comme une litanie. 

        La femme sort subitement de la salle, me laissant seule. Je me mets en boule pour soulager la douleur qui me vrille les entrailles. Pourquoi personne ne nous préviens que ça fait aussi mal lorsque l'on fait l'amour ? On devrait faire ressentir cette douleur aux jeunes filles ! Elles resteraient vierges beaucoup plus longtemps ! 

        La porte s'ouvre de nouveau et la même sage-femme entre. 

- Nous avons un problème jeune fille ! En fait, je dirais qu'on en a deux. Le premier, c'est que dans le couloir, il y a deux jeunes hommes qui se battent pour être à vos côtés avec votre mère, qui elle aussi voudrait vous accompagner. Lequel à le droit de vous aider ? 

- Maman ! 

        Je la vois qui me sourit et me prend la main. 

- Le deuxième soucis, c'est que vous êtes déjà quasiment dilatée, et qu'on va s'installer tout de suite parce que ce bébé est pressé de sortir. 

        Une des ses collègues entre à son tour dans la pièce poussant un berceau en plastique avec les vêtements que j'ai choisi pour mon fils dedans, et m'aide à retirer mon tee-shirt pour me me faire enfiler une de ses horribles blouses d'hôpital. 

- Et la péridurale ? 

- C'est trop tard mademoiselle. Il aurait fallu venir plus tôt pour ça. 

        Je gémis de douleur et de détresse. Je n'y arriverais jamais. 

- Charlie. Tout va bien ma chérie. 

        Je sers la main de ma mère en pleurant toutes les larmes de mon corps. Bon Dieu ! Que ça fait mal ! 

- J'ai mal maman. 

- Je sais ma puce. Mais tu vas voir, ça ira mieux après, et le pire, c'est que tu ne te souviendras même pas avoir aussi mal. Je te jure ! 

        Je prends la main de ma mère et la serre autant que je peux. Je vois maman serrer les dents, mais elle ne dit rien. Je l'admire. J'aurais crier très fort si j'avais été à sa place. 

        Finalement, un cri m'échappe tout de même lorsque je ressens une sorte de pression à l'intérieur de mes cuisses. Je vois la sage femme enfiler un masque et me placer les pieds dans des étriers. C'est quoi ces instruments de torture ? 

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