Chapitre 29

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        Je m'étire lentement en ouvrant les yeux et sourit en reconnaissant mon environnement. Avec Théo, nous sommes arrivés la veille chez mes parents pour fêter mon anniversaire. Nous sommes fin août, et je vais enfin avoir mes vingt ans. 

        Je me retourne difficilement à cause de mon gros ventre et me colle contre le dos de Théo. Finalement, j'ai craqué ! Je n'ai pas réussi à lui résister. Il m'a eu à l'usure et à la gentillesse. Et j'avais besoin de quelqu'un à mes côtés. Je me sentais trop seule, j'avais besoin d'affection. 

        Je passe lentement ma main dans ses cheveux tandis que le bébé donne des coups dans mon ventre. Comme si lui aussi voulait le réveiller. 

        Théo retombe sur le dos et ouvre doucement les yeux. Il a conduit tout l'après-midi de la veille. Le médecin m'avait fortement déconseillé de faire ce voyage si proche de mon terme, mais je ne me voyais pas fêter mon anniversaire dans mon petit appartement alors que mes parents nous attendaient. Le gynéco avait donc conseillé de faire le voyage en voiture, en faisant des pauses régulières. Le trajet est déjà long en temps normal, mais il avait fallu que je m'arrête au moins six fois pour faire pipi et décontracter mes muscles pris par des crampes. 

- Salut mon beau. Tu as bien dormi ? 

        Il me sourit tendrement et se redresse afin de déposer un baiser sur mes lèvres. Je cale ma tête sur son épaule et instinctivement, Théo pose sa main sur mon ventre. C'est toujours une des premières choses qu'il fait le matin. Comme un rituel. Vérifier que le bébé bouge toujours. Lorsqu'un coup atterrit dans sa paume, je le sens qui se détend à côté de moi. 

- Comme un loir. Et toi ma belle, bien dormi ? Le petit monstre ne t'a pas trop embêté ? 

- Ça été ! Mais il bouge de moins en moins en ce moment. J'aurais pensé que le voyage l'aurait énervé, mais pas du tout. 

        Le jeune homme me sert contre lui et je respire son odeur à plein poumon. J'adore son parfum. 

        En baissant légèrement les yeux, je peux voir un mat se dresser sous les draps. Depuis bientôt un mois que l'on s'est remit ensemble, nous n'avons pas encore sauté le pas. Nous nous contentons de nous caresser légèrement. 

        J'avoue que je ne me sens pas à l'aise avec mon corps de baleine, et j'aimerais que notre première fois ne se passe qu'entre nous. Et je pense que Théo non plus n'est pas très à l'aise. Dès qu'il commence à me caresser et que le bébé bouge, il s'arrête automatiquement. J'ai l'impression qu'il a peur de faire du mal à l'enfant. 

- On se lève la marmotte ? 

        Je lui donne une tape sur la cuisse avant de rouler sur le dos pour essayer de m'extraire du lit. Je l'entends qui rigole derrière moi et lui jette un oreiller à la tête. Il le rattrape d'une main et le laisse tomber parterre avant de s'abattre sur moi. Ses lèvres prennent violemment possession des miennes et je ne peux empêcher un gémissement de m'échapper. 

- J'ai bien envie de rester au lit ma belle, mais tes parents vont se poser des questions si on reste trop longtemps. 

        Malgré ses paroles, sa main descend lentement le long de mes côtes et s'arrêtent sur le haut de mes cuisses. Sa langue joue avec la mienne. Je cambre les reins. La chaleur monte insidieusement dans mon corps. 

        Une douleur soudaine au niveau de mon ventre me fait me crisper contre Théo. J'attrape son tee-shirt à deux mains et sert les dents pour ne pas crier. Au bout de plusieurs secondes, qui me semblent durer des heures, je le relâche avec un soupir. 

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