Chapitre 5

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        La porte de ma chambre et grande ouverte, et je vois Pierre allongé sur mon lit presque nu. Il a un corps parfait. Pas un gramme de graisse superflus, des muscles dessinés à la perfection. Et ses yeux qui me fixent m'hypnotisent. J'ai l'impression qu'ils me disent que je ne risque rien, qu'il ne me fera pas de mal, que je peux lui faire confiance.  

        Je jette un coup d'oeil vers la cuisine dont la porte est toujours fermée. Malgré cela, j'entends les halètements de plaisir de mon amie, et les râles plus sourd de Cédric. De toute évidence, ils sont bien occupés tous les deux. 

        Je me retourne vers ma chambre où Pierre me signe d'avancer. J'hésite ! Je sais très bien ce qui va se passer si je le rejoins. On va finir par faire une bêtise ! Malgré tout, j'avance jusqu'à lui et m'arrête à l'entrée de la chambre. 

- Pourquoi tu ne viens pas ? Je sais que tu en as autant envie que moi. 

        Je mords ma lèvre inférieure. Je sais qu'il a raison et cela me rends dingue. 

- L'envie n'est pas le problème. 

- Alors, quel est le problème ? 

        Allongé comme il est sur le côté, on dirait la statue d'un dieu grec. Magnifique ! 

- Eh bien, le problème, c'est que en dehors de cette soirée, tu n'as pas passé une seule journée sans me jeter des insultes à la figure. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de coucher ensemble. 

        Avec une grâce de félin, Pierre se lève de mon lit et s'approche doucement de moi. Comme s'il voulait approcher une proie sans lui faire peur. Il me caresse tendrement la joue avant de déposer un baiser léger sur mes lèvres. Encore une fois, ce simple contact me donne des frissons dans tout le corps. 

- Je n'ai pas parlé de coucher ensemble, mais au moins de se faire du bien. Je suis persuadé que tu sais y faire pour donner du plaisir à un homme. 

        Totalement déstabilisée par ses paroles je ne réagis pas tout de suite. Insinue-t-il que je suis une pro ? Que j'en ai fait mon métier ? 

- Que veux-tu dire exactement par là ? 

        Il a dû sentir mon changement d'humeur, car sa main s'écarte de mon dos qu'il était en train de caresser. Il plonge son regard dans le mien. 

- Eh bien, Cédric nous a expliqué que tu travaillais assez tard, et que tu rentrais épuisée chez toi. Et vu la taille de ton appart, il n'y a qu'une seule explication ! 

        Totalement hors de moi, je le giffle et ramasse le tee-shirt qu'il a abandonné par terre pour lui jeter à la figure. Ainsi donc, voilà comment ils me voient tous ! Comme une vulgaire pute ! 

- Fou le camp de chez moi ! Je ne veux plus jamais te voir. N'essaye même pas de m'approcher. Je crois que la prochaine fois que tu croiseras mon chemin, je t'arracherais les yeux. 

- Attends ! Dis-moi ce qui ce passe ! Pourquoi tu réagis comme ça ? 

        Sans prendre le temps de réfléchir, je secoue Nicolas et Joseph en les faisant presque tomber du canapé. 

- Prends tes ivrognes avec toi, et casse-toi de chez moi ! 

        Je ramasse les affaires qu'ils ont laissé traîner et leur jette à la figure. Toujours en furie, je me rue sur la porte d'entrée et l'ouvre en grand pour bien leur faire comprendre mon message. 

        Pierre me regarde avec des yeux ronds, ne comprenant visiblement pas ce qu'il se passe. C'est ce moment que choisissent Héloïse et Cédric pour sortir de la cuisine. Je me tourne vers eux, le visage rouge de colère. 

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