chapitre 20

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        Cela fait maintenant deux semaines que les cours ont repris, et cela fait deux semaines de plus que je n'ai pas eu de nouvelles de Pierre. Ce qui m'énerve le plus, c'est que de toute évidence, les garçons eux en ont. Ce qui veut dire qu'à eux, il leur parle ! 

        Ce qui veut dire aussi, que cela fait deux semaines que je communique avec Théo par messages. J'avoue que ça me fait du bien de pouvoir discuter avec quelqu'un. Je peux difficilement en discuter avec Héloïse étant donné que son copain et le meilleur ami du mien. Et c'est la même chose pour mon autre ami. Maintenant que David sort avec Nicolas, je me sens mal à l'aise de discuter de Pierre avec eux. 

        Lorsque je rentre à la maison après le travail, je file sous la douche. Je déteste toujours autant l'odeur de graillon qui imprègne mes vêtements, mais j'ai vraiment besoin de ce boulot. 

        J'avoue que je suis un peu de mauvaise humeur aujourd'hui. Mais j'ai l'impression de n'avoir eu que des clients chiants. Ils voulaient tous quelque chose de particulier. Une femme qui devait peser dans les cent quarante kilos a fait tout un plat parce que j'avais mis du coca normal et non pas du coca light. À côté de ça, elle se prend un maxi menu avec frites et hamburger géants. Un peu plus tard, un homme est venu commander un hamburger sans oignons (ce qui est impossible), une boisson sans glaçons (le truc chiant à faire), et des frites non salées (comme si c'était normal). Au bout de deux heures, j'étais prête à péter un plomb. David a bien mon humeur et m'a fait changer de poste. Je suis donc aller à cuisson des frites. Au moins, on n'était plus au contact des clients ma mauvaise humeur et moi. 

        L'eau chaude qui coule sur mes muscles endoloris me fait un bien fou. Je me frotte vigoureusement pour retirer cette odeur insupportable et je me rince à fond. J'ai beau faire, je n'arrive jamais à me rincer correctement les cheveux. Il reste toujours de la mousse quelque part. C'est pour ça qu'ils graissent super vite. 

        Je sors de la baignoire et commence à m'essuyer devant le lavabo. Je jette un coup d'œil dans le miroir accrocher au-dessus et sursaute en voyant mon reflet. J'avais bien remarqué que mes vêtements pendaient sur mes hanches, mais la fille que je vois dans le miroir est bien plus mince que moi. J'ai du mal à me dire que c'est moi. 

        Je laisse tomber la serviette par terre et tourne sur moi-même pour m'inspecter sous toutes les coutures. Mon ventre est beaucoup plus plat, mes fesses semblent plus rebondies, mes cuisses non plus cet aspect flasque d'avant. 

        Je ne suis toujours pas dans les normes actuelles, mais j'ai facilement perdu une taille de pantalon. 

        Mes yeux remontent doucement vers mon buste, pleins d'espoir. Je déteste ma poitrine énorme. Peut-être que j'ai aussi perdu de là. Malheureusement pour moi, mes seins sont toujours aussi gros. Ça me fait penser qu'il va falloir que j'aille dans un magasin de lingerie, j'ai un de mes soutiens gorge qui ne va pas tarder à me lâcher. Et Pierre m'en a détruit un que je n'ai toujours pas remplacé. Ça va encore me coûter une fortune. 

        Je mets mon éternel big tee-shirt avec mon jogging et essaye de m'essuyer les cheveux du mieux que je peux. De toute façon, ils seront toujours trempés lorsque j'irais me coucher. Je me les brosse et examine mon reflet. Il faudrait peut-être que je les coupe. Ça me ferait peut-être du bien de changer de tête. Je prends la masse de mes cheveux dans une main et les relève au-dessus de ma tête. Dans cette position, on pourrait croire que j'ai un carré. Ça m'irait pas trop mal ! Mais c'est peut-être un peu extrême. Il faut que j'y réfléchisse. 

        Alors que je suis allongée sur mon canapé en train de manger et de faire mes devoirs en même temps, la sonnerie de la porte retentit. Je regarde l'heure et fronce les sourcils. Qui pourrait venir me voir à vingt et une heure ? 

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