Chapitre 31

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        Un peu tendue, je le vois fermer les yeux derrière ses petite lunettes rondes. Il est vraiment magnifique. Je crois que je ne me lasserais jamais de le regarder. Son visage dur mais tellement beau, aux formes parfaitement proportionné. Son torse musclé qui me fait gémir dès qu'il le découvre. Ses bras puissants qui savent si bien m'entourer. Ses cuisses musculeuses qui savent si bien me serrer lorsque nous faisons l'amour. Et ses mains merveilleuses qui me donnent tant de plaisir. 

        Même après tout ce qu'il m'a fait, je l'aime de tout mon coeur. Je crois que jamais je n'aimerais un homme autant que lui. 

        Soudain, il relève la tête et prend une grande inspiration. 

- Je crois que tout débute lorsque nous avons commencé le lycée. Je me rappelle de ce premier jour comme si c'était hier. On était à l'arrêt de bus avec Nicolas et Joseph à attendre Cédric qui devait pas tarder à arriver, lorsque je t'ai vu sortir d'un bus de l'autre côté de la rue. Je suis resté subjugué. Tu étais tellement belle avec ton jean qui moulait tes hanches généreuses, ton tee-shirt noir qui ne montrait rien mais nous promettait monts et merveilles, tes cheveux négligemment relevé dans un chignon lâche, et tes petits yeux de lapin effrayé. J'ai tout de suite ressenti comme une envie de te protéger. Et je crois que je t'ai aimé dès ce moment. 

        Mon souffle c'est bloqué dans ma gorge à partir du moment où il a commencé à parler. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'il s'intéressait à moi depuis tout ce temps. Je n'ai jamais rien soupçonné. 

- Pendant plusieurs mois, je n'ai cessé d'essayer de t'apercevoir, mais tu n'étais pas dans le même bâtiment que nous, et à part à la cantine, je n'avais pas beaucoup d'occasions. J'ai alors découvert que tu étais une adepte du CDI, et j'y allais uniquement pour pouvoir t'admirer. Je faisais croire aux gars que je voulais travailler, mais je pense qu'ils ne me croyaient qu'à moitié. 

        Un petit sourire attendri dessine ses magnifiques lèvres et je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour. Maintenant qu'il m'en parle, c'est vrai que j'avais remarqué que comme moi, il se rendait beaucoup à la bibliothèque du lycée. Je pensais qu'il voulait tout autant réussir ses études que moi. Jamais il ne m'était venu à l'esprit qu'il y allait uniquement pour me voir. 

- Et puis un jour, Joseph nous a apprit qu'il sortait avec une fille. Lorsqu'il nous l'a présentée, j'en suis resté baba. J'avais enfin une chance de t'approcher. Alors dès qu'on allait à une fête, je demandais à ta soeur si elle comptait venir avec toi. Mais à chaque fois, elle répondait par la négative. Elle me disait que ça ne t'intéressait pas et qu'elle ne voulait pas que sa petite soeur vienne s'immiscer dans sa vie. Elle devait déjà te supporter à la maison, ça lui suffisait. Je crois que j'ai un peu perdu espoir à partir de ce moment là. Jamais je n'arriverais à t'approcher. 

- Pourquoi n'es-tu pas venu me voir directement ? Ça aurait été beaucoup plus simple. 

- J'étais trop timide. 

- Toi ? Timide ? Laisse-moi rire ! Tu es l'assurance personnifiée. 

        Il me fait un doux sourire, mais je vois de la peine dans ses yeux. 

- Ça ce voit que tu ne me connais pas tant que ça finalement. 

- À qui la faute ? Lui dis-je avec une mimique. 

        Je l'entends rire doucement, et ce son me fait du bien. Cela faisait si longtemps. 

        Un peu fatiguée, je m'apprête à reposer mon fils dans son berceau lorsque Pierre me tend les bras avec dans les yeux une question muette. Un peu surprise qu'il veuille le prendre, je lui fais un doux sourire en lui posant son fils dans les bras. Cette image me fait monter les larmes aux yeux. Ils sont tellement beaux tous les deux. Je tends la main vers la table de chevet et récupère l'appareil photo. J'en prends une rapidement avant qu'il ne se rende compte de mon geste. Je veux garder une trace de ce moment. 

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