Indécise

Chapitre 15

        J'ai tellement mal dormi, que ce matin, je suis en avance sur mon horaire habituel. Après être rentrée de chez David, j'ai passé quasiment une heure nue devant mon miroir a m'examiner sous toutes les coutures. J'ai essayé de voir ce que pouvait voir mon chef, mais malgré tout, je continue à voir des bourrelets partout sur mon ventre, des cuisses énormes. Il n'y a vraiment que sur mes cheveux et mes seins qu'il a réussi à me faire changer d'avis. C'est peut-être pour ça que ce matin, j'ai osé enfilé un débardeur au décolleté très prononcé. Même Pauline à ouvert grand les yeux en me voyant sortir de la salle de bains. 

        Je suis en train de boire mon énième café en me rendant dans mon amphi lorsque je croise Nicolas tout seul. Un peu surprise, je lui fait un petit geste de la main pour le saluer. Avec un grand sourire, il s'approche de moi. 

- Merci Charlotte ! 

- De rien. Mais pourquoi ? 

- De m'avoir fait rencontrer David. 

        Il glisse son bras sous le mien et ensemble nous nous rendons en cours. Nous discutons gaiement tous les deux. Je ne pensais pas que je pourrais un jour être aussi à l'aise avec lui. Mais le fait qu'il ne me fasse aucun effet y est peut-être pour quelque chose. Et aussi qu'il préfère les hommes ! 

        Nous sommes les premiers à arriver devant la salle de classe. Nous choisissons les meilleurs places et continuons de discuter. Je ne pensais pas qu'il était aussi intéressant. Nous avons pas mal de points communs finalement. 

- Salut ! 

        Je me retourne et fait un grand sourire à ma meilleure amie, et hausse les sourcils de surprise en voyant qu'elle est seule. Je cherche un peu partout dans la salle, mais ne voit pas son jumeau. 

- Il est pas avec toi Cédric ? 

        Elle s'assoit à côté de moi avec un grand sourire et sort ses affaires avant de se tourner vers moi. 

- Il avait un tas de choses à faire ce matin. Il m'a proposé de venir avec lui, mais pour une fois, je me suis dit que je pouvais rester seule quelques heures. 

- C'est vrai qu'on ne vous voit plus l'un sans l'autre ses derniers temps. Et ça me fait plaisir de pouvoir enfin discuter tranquillement avec toi. 

- Je sais, mais c'est tellement intense entre nous. Jamais je n'aurais imaginé un tel déferlement de sensations. 

        J'acquiesce lentement. Je vois tout à fait de quoi elle parle. C'est exactement ce qu'il m'arrive lorsque je suis proche de Pierre. Elle me raconte quasiment tout ce qui c'est passé depuis qu'ils sont sortis ensemble avec Cédric. Je l'écoute d'une oreille distraite. Pas que son récit est inintéressant, mais je suis un peu jalouse. J'aurais aimé vivre la même relation. 

        Nicolas fait discrètement glisser un bout de papier jusqu'à moi. Je baisse la tête et rigole doucement lorsque je vois le dessin qu'il a fait. Il a dessiné un homme pendu au bout d'une corde, la langue pendante dans le vide. Il a très bien compris mon état d'esprit. 

        Je soupire de désespoir lorsque la sonnerie tinte. Je n'ai encore rien suivit du cours. Je ne suis pas prête d'avoir mon diplôme à ce rythme là. Deux jours d'affilés que je ne suis rien ! Je pense que je vais passer dans un magasin pour acheter un dictaphone. Au moins, je serais sûre d'avoir le cours en entier. 

        Je range doucement mes affaires et suis Héloïse qui continue de me raconter son incroyable histoire d'amour. Ça me fait penser que je n'ai pas vu Pierre. Il aurait dû être dans le même cours que nous. Je me tourne dans tous les sens pour voir s'il était là, mais je ne le vois nul part. Un peu déçue, je file à mon cours suivant. Je fais un bisous à Héloïse qui a décidé de rejoindre Cédric et m'installe à une place libre. Le cours à commencé depuis au moins vingt minutes, lorsque je vois Pierre se faufiler discrètement dans la salle. Malheureusement pour lui, il n'a pas su être assez discret. Le prof le voit et s'arrête dans son cours pour le laisser s'installer tranquillement. Les autres élèves rigolent doucement alors qu'il s'assoit à côté de moi. Il me fait un sourire éblouissant qui aussitôt me fait fondre.