Chapitre 25

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        Nous sommes restés plus de trois heures assis sur la mousse dans les bras l'un de l'autre. Nous n'avons par parlé, ni même fait l'amour. Nous sommes juste restés ensemble, collés, et cela m'a fait un bien fou. 

        Alors que le soir commence à tomber, le froid me pénètre et je frissonne contre Pierre. 

- On devrait rentrer princesse. Tu es à peine couverte et tu vas finir par prendre froid. Surtout assise par terre. 

        Il se lève et me tend la main pour m'aider à en faire de même. Nous rejoignons la voiture main dans la main. Tout n'a pas été dit, mais on a au moins réussi à communiquer. 

        Avec étonnement, je m'aperçois que Pierre se dirige vers chez moi. Je pensais qu'il allait me ramener chez lui après la scène que lui a fait ma mère. Pourtant il gare sa voiture devant la maison de mes parents et détache sa ceinture. 

- Je pense que je me dois de présenter mes excuses à ta mère après le foutoir que j'ai foutu ce matin. 

        Je hoche la tête avec un sourire crispé. Je crois que depuis le début, ma mère n'apprécie vraiment pas mon petit-ami, et que notre fuite de ce matin ne va pas arranger les choses. 

        Pierre fait le tour de la voiture et me prend la main. Nous avançons collés l'un à l'autre jusqu'à la porte d'entrée, qui s'ouvre sur ma mère. Elle a le regard dur et les lèvres pincées. Je la connais assez bien pour savoir que mon petit ami n'est pas le bienvenu. 

        Je sens Pierre serrer brièvement ma main, peut-être pour se donner du courage. 

- Je tenais à m'excuser pour la scène que j'ai faite ce matin. Je n'avais pas à vous crier après comme je l'ai fait. Cependant, pour ma défense, vous refusiez d'informer Charlotte que j'étais là et que je désirais lui parler. Pour une raison que je ne m'explique pas, vous me détestez et à cause de cette haine, vous m'empêchez d'approcher votre fille. Je tiens juste à vous préciser que rien ni personne ne pourra m'éloigner de Charlotte. 

        Il passe un bras sur mes épaules et m'attire à lui, faisant comprendre à ma mère qu'il ne plaisante pas. Et je dois avouer que cela me plait qu'il tienne tête à ma mère. Je pense que personne n'a jamais osé. Jusqu'à maintenant ! 

- Puisqu'on en est à ce dire nos quatre vérités, sachez jeune homme que je n'aime pas les personnes qui font du mal à mes enfants. Hier, ce n'était pas la première fois que vous faisiez pleurer ma fille, et j'ai malheureusement peur que ce ne soit pas la dernière. Je sais bien que je ne peux rien faire contre les choix de ma fille, comme vous me l'avez si bien dit ce matin, mais je suis sa mère, et je sais que si je choisis bien mes mots avec elle, elle m'écoutera. Alors, faites en sorte de la rendre heureuse et vous serez le bienvenu dans cette maison. Faites-lui mal encore une fois et je fais de vous un eunuque. J'espère que je me suis bien fait comprendre. 

- Absolument, et encore toutes mes excuses. 

        Ma mère reste encore quelques secondes sur le pas de la porte avant de se pousser pour nous laisser rentrer. Elle m'arrête dans le hall d'entrée. 

- Toi tu files dans la cuisine pour manger. Tu n'as pas pris de petit déjeuner et je pense que vous n'avez pas mangé ce midi. Tu es déjà assez rachitique comme ça. 

- Mais arrête avec ça, maman. Je suis loin d'être rachitique. 

- Ta mère et moi somme rarement d'accord, mais pas sur ce coup-là. Tu vas me faire le plaisir de manger. 

        Pierre me prend la main et m'entraîne de force dans la cuisine. Comme la veille, ma mère sort deux assiettes du four et les pose sur la table. Avant qu'elle ne sorte de la cuisine, je l'arrête : 

IndéciseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant