Chapitre 13

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        Le lundi matin, j'avale rapidement un café pendant que Pauline végète sur une chaise dans la cuisine, avant de partir précipitamment. Encore une fois, je me suis levée trop tard, et je suis super à la bourre ! 

        J'entre au même moment que le professeur dans l'amphi, et je cours parmi les bancs pour trouver une place de libre. Je vois Héloïse qui me fait de petits gestes pour m'indiquer qu'elle m'a gardé une place. Je soupire de soulagement et vais m'asseoir rapidement à côté d'elle et de Cédric. Ils sont vraiment inséparables tous les deux. 

        Alors que le prof commence son cours magistral, j'en suis encore à sortir mes affaires. 

        Et merde ! 

        Je savais que j'aurais dû préparer mon sac la veille. J'ai oublié la moitié de mes affaires. Je ne trouve pas un seul crayon. Soudain, un stylo bleu apparaît comme par enchantement devant mes yeux. Je souris et béni ma meilleure amie. Je relève la tête prête à me confondre en remerciements, lorsque les mots se bloquent dans ma gorge. Ce n'est pas Héloïse qui me tend un crayon, mais Pierre. 

        En m'asseyant, je n'avais même pas vu qu'il était là. 

        Il me fait un sourire timide et pose le stylo en face de moi. Je hoche la tête à titre de remerciement, un peu déstabilisée. J'essaye de me concentrer sur le discours du professeur, mais l'attitude de Pierre me met mal à l'aise. C'est la première fois qu'il ne se comporte pas comme un connard arrogant avec moi. 

        Je lui jette un coup d'œil discret, et suis prise en flagrant délit de voyeurisme. Mes joues me brûlent sous l'afflux du sang. Il me donne un petit coup d'épaule avec un sourire si charmeur que je me sens fondre. Que lui est-il arrivé ce week-end pour qu'il change à ce point ? Je ne sais pas comment réagir face à ce Pierre ! Il est totalement différent de celui que j'ai connu il y a seulement quelques mois. 

        Je tressaille violemment lorsque sa cuisse touche accidentellement la mienne, sa chaleur se propageant à mon corps tout entier. Ce mec me fait décidément un drôle d'effet. Je me passe une main fébrile sur le front pour évacuer les images salaces qui ont envahi mon esprit. 

        À cet instant, je comprends mieux ce qu'à voulu me dire Théo. Jamais je n'aurais pu me passer de le voir. Il est comme une drogue pour moi. Les réactions qu'il déclenche en moi sont addictives. Même si une partie de mon cerveau essaye de me raisonner en me disant que de toute façon il n'y aura jamais rien de durable, mon côté fleur bleue reprend toujours le dessus, et je me vois vivant avec lui, me mariant avec lui, avoir des enfants avec lui. 

        Je secoue la tête pour me sortir de ma rêverie, et essaye encore une fois de reporter mon attention sur le professeur. Pour la première fois de ma vie, je ne comprends rien à ce qu'il raconte. J'ai toujours eu un esprit vif, et je pige dès le premier coup. Mais la cuisse de Pierre est de nouveau collée à la mienne, et la chaleur remonte dans mon ventre. Des frissons me parcourent l'échine lorsque je devine sa main se poser sur ma jambe. Mon ventre se tord de plaisir lorsqu'il commence à faire de petits cercles avec son ongle sur la toile de mon jean. Il ne fait pourtant pas grand-chose, mais je suis déjà en ébullition. Mes joues me brûlent tellement elles sont rouges. Et j'ai l'impression que tous le monde peut voir ce qu'il me fait sous la table. 

        Sa main remonte lentement le long de ma cuisse pour s'arrêter à l'aine. Mon souffle se bloque dans ma gorge, et je suffoque doucement. À côté de moi, je l'entends qui rigole faiblement. À ce son, je me mords la lèvre inférieure pour ne pas gémir. Je crois que c'est la première fois que je l'entends rire, et c'est un son très agréable. 

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