Chapitre 10

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Les murs étaient trempés d'eau savonneuse, et celle-ci dégoulinait jusqu'à former de grandes flaques sur le sol auparavant impeccable.  Le savon rose se trouvait dans un coin de la pièce au total opposé de la bassine. Au centre de la salle de bain, se trouvait Hange totalement mouillée, à quatre pattes dans une flaque immense. Ce fut ce que Levi vit en entrant dans la salle de bain. Il demeura plusieurs secondes totalement interdit sur le seuil de la pièce avant d'exploser:

" Mais bordel tu as foutu quoi ?! "

Hange leva la tête dans sa direction avant de se lever. Elle fit quelques pas, peu assurés, vers lui en tendant les mains vers l'avant.

" Aide moi à trouver mes lunettes et le savon"

Levi soupira avant d'attraper les deux objets. Il lui mit les lunettes sur le nez puis lui passa le savon avant de sortir en criant:

" Tout à intérêt à être impeccable quand tu sors."

La femme termina de prendre son bain avant de s'essuyer et d'éponger l'eau qui avait coulé tout au long des murs. Cependant la serviette se trouva rapidement au maximum de sa capacité d'absorption et Hange dut fouiller dans les tiroirs afin d'en trouver une autre. Cette dernière dénichée, elle continua son travail avant de vider la bassine et d'essuyer le sol. De l'autre coté de la porte, Levi peinait à se concentrer sur ses dossiers, son esprit toujours tourné vers les images qu'il avait vu tantôt. Il ne l'avait jamais vu comme désirable pourtant cette vision venait de changer brutalement son point de vue. Absorbé par ses pensées, il n'entendit pas la femme sortir de la salle de bain et ne sentit sa présence que quand celle-ci s'appuya sur la table pour lire ce qu'il faisait. Elle faisait souvent cela, mais Levi n'avait encore jamais remarqué jusqu'alors que cette position mettait sa poitrine en valeur. Ses yeux refusait de se détacher de cette image merveilleuse, et l'homme dut mettre toute sa volonté pour s'y arracher, rougissant.

"- Arrête de venir lire ce que fais. C'est gênant.

- Pourquoi ?

- Puisque j'aime pas ça. Allez dégage espèce de binoclarde!"

Cette dernière partit s'assoir sur le lit d'un geste théâtral avant de s'exclamer:

" Mais je me fais chier moi !

- Pas mon problème, grogna l'homme dans sa barbe.

- Tu pourrais au moins compatir ! Je me mets en retard dans mes recherches pour me retrouver ici à cause de toi ! Je me fais chier ! Je tourne en rond dans ta foutu chambre ! Je crève d'envie d'avoir un seul petit cachet ! Ça me rend malade ! Et toi ? C'est pas mon problème ! "

Levi pour toute réponse se leva, prit ses dossiers, sortit de la chambre et la ferma à clé, laissant la femme seule avec ses blessures qu'elle s'était elle même infligé. Il déposa ses paquets de feuilles dans le bureau d'Erwin puis se dirigea vers le réfectoire déjà bruyant. Il essaya de manger le plus lentement possible, mâchant chaque aliment jusqu'à ce qu'il soit obligé de l'avaler. Il ne voulait pas subir le charme de la scientifique nouvellement découvert. Quand il eût enfin terminé son assiette, il subtilisa un bout de pain puis contrairement à son habitude, il se rendit à l'écurie. L'homme fit enfiler un licol à son cheval avant de l'emmener courir en liberté dans la carrière. Il resta accoudé à la barrière jusqu'à ce que le soleil se couche et que la nuit recouvre totalement les bâtiment qui formaient le QG du bataillon. A ce moment là, l'homme dut se résoudre à rappeler son cheval pour le remettre dans son box puis prit la direction de sa chambre. Une fois à l'intérieur, il lança le morceau de pain sur la table.

" - Tiens si tu as faim.

- Pas faim.

- Ok. Je vais prendre une douche."

Cette conversation s'était faite sans un regard vers sa partenaire de chambre. L'homme attrapa une chemise et un pantalon propre avant de se diriger vers la salle de bain. Une fois celle-ci fermé à clé, il colla son dos à la porte avant de descendre doucement jusqu'à se trouver assis au sol toujours collée à elle. Il avait vraiment réagit comme une merde. Les dix prochains jours allait être long s'il ne savait pas comment contrôler ses pulsions. Il resta dans cette position une dizaine de minutes, démoralisé. Quand le flot de ses pensées se calma, Levi se releva doucement, se déshabilla avant de se glisser sous l'eau chaude. Il l'avait réglé beaucoup trop chaude, vraiment très chaude, et il la sentait lui brûler la peau du dos. Pourtant, il ne changea pas la température et se perdit dans la contemplation des nuages de fumée qui d'échappait des torrents d'eau dévalant son corps. Cela lui faisait du bien. L'esprit vide. Il resta longtemps sous l'eau avant de commencer à se savonner. Il se rinça rapidement avant de s'habiller. Décidé à s'excuser pour son comportement, et c'est ce qu'il fit. Assis sur la chaise, en face de la binoclarde qui le regardait blessé par son comportement de tantôt, Levi commença:

"Tu sais...je tiens à m'excuser pour mon comportement de tout à l'heure..."

Aucune réponse. 

" J'étais stressé par le fait de rendre les dossiers..."

Aucune réponse. 

" Je m'excuse aussi de t'avoir assommé..."

Toujours pas de réponse.

"- Bon ! Je me fais chier à m'excuser ! Tu pourrais me répondre quand je te parle ?

- Va chier, espèce de nain! Ca te va comme réponse ? "

L'homme repris sa chaise et s'installa à la table, dos à elle, blessé dans sa fierté. Il tentait de calmer la colère provoqué par les mots de la binoclarde. Maudissant le fait d'avoir fini toute sa paperasse l'après-midi même, il n'avait plus rien à faire sur cette immense table vide. Pendant plusieurs heures, la chambre resta silencieuse, chacun était trop buté pour parler. Personne ne bougea non plus. Au milieu de la nuit, comme à son habitude, Hange commença à faire de violents cauchemars et ce n'est qu'à ce moment là que Levi se décida à la rejoindre.

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Il n'y a que le début de ce chapitre qui est corrigé. ( Je pense que vous l'avez remarqué )

Nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant