Après le long discours de Levi, Hange l'avait simplement regardé pendant plusieurs secondes sans rien dire, provoquant une angoisse assez importante dans le cœur de l'homme. Puis, enfin réveillée de la torpeur dans laquelle elle s'était plongée, elle énonça simplement:
" On a chacun nos faiblesse, tu connais les miennes et maintenant je connais les tiennes. La meilleure chose que l'on puisse faire maintenant, c'est lutter de toute nos force pour ne pas y tomber... Elle se stoppa pendant plusieurs secondes, pensive, avant de reprendre. Je pense que si tu était de la même espèce que le tavernier de ton enfance, tu n'aurais ni peur ni regret par rapport à ça. Tu es quelqu'un de foncièrement bien, Levi. Lutte contre cette violence, je lutterai contre mon addiction."
Son compagnon eut un faible sourire, peu certain que cela soit une bonne chose qu'elle soit si compréhensive, mais il ne s'en plaignit pas.
" Viens, on sort, l'eau commence à être froide."
La femme acquiesça avant de sortir de la bassine et de s'enrouler dans une des serviette que le caporal chef avait préparé à l'avance. Après en avoir fait de même, Levi vida le contenant qui leur avait servi de bain à tout les deux. Derrière lui, Hange avait enfilé rapidement une nouvelle chemise et était en train d'accrocher un à un les boutons. Un frisson naquit à la base du dos de l'homme et se propagea rapidement le long de sa colonne vertébrale. Il n'avait vu cette scène que du coin de l'œil, pourtant, il commençait déjà à sentir dans son bas-ventre les prémices d'une excitation naissante. Un désir fou de se jeter sur les lèvres de sa compagne le prit, mais la partie encore raisonnable de son cerveau l'en empêcha. En effet, un regard plus appuyé lui avait permis de se rendre compte que la femme avait à nouveau repris l'expression vide, qu'elle portait quand elle ne se sentait pas observée. Ce n'était pas le moment. L'inquiétude ralentit fortement la progression de son problème, mais ne l'annula pas. Résigné, il lança alors à sa compagne :
"Part d'abord. Prends le lit, je te rejoindrais après. J'ai un petit coup de chiffon à passer avant. Si je ne le fait pas maintenant, le calcaire va s'incruster sur les murs."
Opinant de la tête, Hange sortit et s'allongea entre les draps propres de son compagnon. La somnolence l'y prit, mais cela ne dura pas longtemps. Une partie des paroles et confessions échangés tantôt lui avait laissé un goût amer dans la bouche. Une pensée encore non-formulée, et pourtant si dérangeante et obsédante, qu'elle culpabilisait déjà de ne pas s'être confié elle aussi, tentait de prendre possession de son esprit. Doucement son rythme cardiaque augmenta alors que sa conscience se tordait sous l'impulsion d'une idée qu'elle avait refoulée pendant tant d'année.
D'un coup, tout explosa dans son esprit. Les femmes qui avaient accepté son projet d'expérience n'avait pas eu d'autre choix que de lui dire oui. Elles, qui se mourraient dans la misère la plus totale, n'osant même pas faire la manche de peur de se faire repérer, avaient dû choisir entre la certitude de mourir prochainement ou repousser cette mort encore un peu. L'aspect immorale de ses expériences la saisit: elle avait profitée de la faiblesse d'êtres humains afin de mieux parvenir à ses fins. Sans qu'elle puisse la retenir une larme roula sur sa joue jusqu'à aller se déposer sur l'oreiller où sa tête était posée.
Quelques minutes plus tard, Levi entra à son tour dans la pièce plongée dans la pénombre. Sans remarquer les pleurs silencieux de la femme, il s'installa sur la chaise avant de murmurer doucement:
" Tu as intérêt à dormir les quelques heures qu'il reste, Four-Eyes."
Malgré la menace sous jacente que comportait cette phrase, quelque chose dans ces paroles toucha la scientifique qui ne pu s'empêcher de lâcher un gros sanglot. Tout dans cet acte électrisa le corps de l'homme. L'espèce de râle étranglé, mélangé au mouvement presque convulsif du corps en face de lui, lui provoquèrent une montée d'adrénaline si puissante que tout son être s'élança en avant. Ses bras enserrèrent bientôt le corps de sa compagne, qui s'étant laissé allé à l'étreinte, continuait de pleurer.
"- Qu'est ce qui fait le plus de moi un monstre, Levi ? Mes cobayes humains ? Mon égoïsme énorme ? Le fait de les avoir rendu malade sans certitudes de trouver un remède ? Ou le semi-consentement que je leur ai quasi imposé ?
- Rien Hange, répondit le concerné qui avait sentit son cœur rater quelques battements à la suite des questionnements de la femme. Rien. On as tous une part de monstre en nous, c'est ce qui nous rends humain d'une certaine manière. La seule chose qui nous fait paraître meilleurs, c'est le choix de la laisser sortir au bon moment, pour faire avancer les choses."
La scientifique se retourna pour lui faire face, un maigre sourire aux lèvres. Ses yeux étaient rouges et gonflés mais elle ne pleurait plus. Quelques secondes passèrent, puis avisant que son compagnon était à genoux, à côté du lit, elle l'invita à s'installer à ses côtés. Chose qu'il fit sans rechigner, content de pouvoir coller son corps à celui de la femme, qui, même s'il ne voulait pas l'avouer, lui avait manqué.
" Pour les expériences, ce n'est pas si insensé finalement... Avec le recul je te comprends maintenant. Si Isabel et Furlan..."
Sa voix se brisa à la suite de ces deux noms. Signe, que la blessure dû à leur absence, était loin d'être refermée. Des larmes lui montèrent aux yeux, mais il les repoussa. Ce n'était pas le moment.
" Si Isabel et Furlan avaient été déclaré malade d'une chose dont on ne connais rien, je crois que j'aurais été capable de tuer pour les sauver."
Enfin rassurée d'avoir le soutien de quelqu'un par rapport à ce qu'elle avait entrepris, Hange ferma les yeux et s'endormi. Mettant de côté, pendant au moins quelques heures ses soucis.
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Oui je n'ai pas posté mercredi soir mais j'ai une bonne excuse ! J'ai eu une énorme migraine mercredi et comme la lumière me mettait au supplice, je ne pouvais pas ouvrir l'ordi pour terminer ce chapitre. Du coup j'ai dormi un bon 16/17h... ( de 12h45 le mercredi au lendemain matin... C'est même plus du sommeil ça mdrr, c'est du coma ! )
Je ne l'ai pas posté non plus les jours après car j'était grave à la bourre dans mon DM de grammaire paléo-babylonienne.
Finalement je laisse encore la F.A.Q ouverte car il me faut encore un chapitre pour terminer la partie (erreur de calcul haha).
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Nuit tombée
FanfictionChaque soir, une fois la nuit tombée, une ombre se ballade dans le quartier général du bataillon d'exploration.