Chapitre 51

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Le poignet de Levi fut brutalement capturé, mais cela lui importa peu, car pour la première fois depuis trop longtemps à son goût, sa compagne arborait un sourire sincère. Les yeux de la femme accrochèrent les siens pendant un instant, captivé par la lueur envoutante de ses prunelle, cela lui sembla durer un éternité. Soudain, une forte pression sur son bras le poussa à sortir de l'état contemplatif dans lequel il s'était plongé: Hange le tirait pour le forcer à se lever.

" Est-ce que tu peux me prêter un peu d'argent s'il te plaît shorty ?"

A la vue du regard suppliant qu'elle lui lança, Levi, le cœur gonflé de bonheur, su qu'il ne pourrait rien lui refuser.

La porte d'entrée claqua suite à la sortie fracassante des deux amoureux. La main toujours serré autour du poignet son amant, Hange commença à trottiner dans les ruelles mal famés. Un immense sourire, non feint, éclairant encore son visage. 

L'homme ravi par cette vision commença à courir lui aussi. Petit à petit, la scientifique, sentant qu'il la suivrait, le lâcha pour zigzaguer entre les flaques. La crasse s'accrochait à leurs chaussures mais ils ne s'en soucièrent plus, trop content de se retrouver. Plus rien d'autre ne leur importait, ni le chat famélique qui les regardait d'un air goguenard, ni l'ivrogne se tenant au mur sale d'un bâtiment sur le point de s'effondrer. Pour la première fois depuis longtemps, ils étaient enfin sur la même longueur d'onde. Un bref éclat de tristesse pointa cependant dans le cœur du Caporal chef: à s'amuser ainsi avec sa bien aimée, il avait l'impression d'être un adolescent, période d'insouciance qu'il n'avait jamais vraiment connu. 

" Par ici"

D'un coup, sa petite amie dévia, empruntant alors une ruelle encore plus salle et étroite. D'une fenêtre, une femme fumait une cigarette en les regardant, l'odeur désagréable ne dérangea même plus Levi. Ce dernier ne voyait qu'une seule personne: Hange. Au bout de quelques longues minutes qui leur parut une seconde, ils s'arrêtèrent essoufflés. Elle se retourna vers son compagnon, qui, sans la prévenir, encore poussé par la dose d'adrénaline qui lui battait les veines, lui attrapa le col et colla ses lèvres contre les siennes. Le baiser ne dura pas longtemps, deux secondes tout au plus, mais il fit battre à la chamades leurs deux cœurs. 

"- Montres moi ce que tu voulais me montrer."

Elle l'amena alors vers un vieil immeuble si étroit qu'il n'avait, au premier abord, pas remarqué sa présence. La clé fut rapidement mise dans la serrure et la porte ouverte. Devant eux se profilait un ancien escalier en bois sombre. L'odeur du tabac les accueillit alors qu'ils grimpaient les marches dans un vacarme qui avait dû mettre tout le quartier au courant de leur présence. Quatrième étage, une porte fût ouverte à nouveau sur un petit appartement deux pièces. Immédiatement quelques têtes féminines apparurent, intriguée par la présence d'un inconnu dans le lieu de vie.

" Ne vous inquiétez pas, c'est mon mec. Il va vous dépanner un peu là."

Levi tiqua à la suite de la dernière phrase.

"- Comment ça ? Je pensais que je devait t'aider toi !

- C'est ce que tu fait en leur donnant l'argent."

Avec un petit soupir de désespoir, l'homme sortit sa bourse dont il sépara en deux le contenu avant de le passer à une des femme présente. Celle-ci, une étrange créature qui semblait avoir 16 ans mais qui possédait cependant des cheveux noirs grisonnant, arracha l'argent de ces mains avec une maigre révérence polie.

" A quoi il servira ?"

Une femme plus âgée aux cheveux blonds lui répondit d'une voix voilé par la cigarette.

" - Alcool de contrebande, on croirait pas mais ça rapporte.

- Pourquoi faire ?

- Tu sais, mon petit, on ne vit pas d'amour et d'eau fraiche. Il faut pouvoir se payer de quoi manger et payer le loyer. Malheureusement, la dernière fois Ludwig s'est barré avec le fric et la marchandise. Argumenta t'elle avant de se tourner vers Hange. Si seulement Madame m'avait écouté quand je lui disait qu'il ne fallait pas lui faire confiance."

L'intéressée ne lui répondit pas, esquissant simplement une mine boudeuse.

"- Tu  comptes nous faire des prélèvements aujourd'hui ? Tu n'est pas venu pour les derniers que tu devais faire...

- Oui, si ça ne vous dérange pas."

La femme blonde se dirigea aussitôt vers la deuxième pièce qu'elle ouvrit sans ménagement avant d'appeler une troisième personne. 

" Fais les maintenant comme ça ce sera fait."

Hange acquiesça doucement avant de se diriger vers une des armoires d'où elle tira son matériel qu'elle stérilisa avant de s'enfermer dans la seconde salle qui devait servir de cuisine. Elle appela les trois femmes présentes une à une, laissant Levi seul dans ce qui devait servir de dortoir à tout les sujets de tests de sa compagne.

En effet, ça et là était éparpillés des matelas éventrés, posés à même le sol. Sur une vieille table branlante posé dans un coin était posé un cendrier remplit à ras bord, le nombre de mégots était si important que certains avait dû tomber pour s'écraser autour du pot en terre cuite. Les armoires, mal fermés et rangés, laissaient s'échapper leurs contenus sur le sol, où se mêlait les chainses, les robes et les chausses. Enfin libéré de l'emprise que la scientifique avait su lui, le caporal chef se demanda ce qu'il était venu faire dans un endroit si sale. D'un coup, l'horreur de ces sujets de tests humain éclata dans son cerveau. Comment avait-elle pu ? Un haut le cœur le saisit, prenant sur lui, il ferma simplement les yeux. Des explications concrètes valaient mieux qu'une fuite vers l'ignorance. 

Ce ne fut que quelques dizaine de minutes plus tard que sa petite amie sortie de la pièce attenante en ordonnant ses fioles d'échantillons. La gorge serrée par la désillusion, l'homme aux yeux noirs lui attrapa le bras et lui lança d'une voix suppliante:

" Hange, je veux que tu m'explique, me réexplique pourquoi tu as décidé de contaminer ces pauvres femmes."

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Ce chapitre n'est absolument pas relu ni corrigé mais je n'en aurais pas la force d'ici ce soir. Grosse bise à vous. 

(ps: les questions FAQ sont toujours là. Si quelque chose vous viens n'hésitez pas.) 

Nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant