"Hange, je veux que tu m'explique, me réexplique pourquoi tu as décidé de contaminer ces pauvres femmes."
A ces mots, la scientifique, qui était toujours en train d'organiser ses échantillons, leva les yeux vers son amant. Sa bouche s'assécha soudain. De l'autre coté de la pièce sombre, Levi la regardait, attendant une réponse qu'Hange était incapable de lui donner. En effet, cette dernière, encore choqué par la violence des mots de son interlocuteur, ne pouvait plus rien articuler.
"-Alors ?"
L'intéressée baissa la tête. De longue secondes passèrent sans qu'aucun mot ne sortit de sa bouche. Le regard brûlant du caporal chef la transperçait et agrandissait son malaise. Désespéré de s'être trouvée dans une situation si peu confortable, Hange espérait que ses amies qui étaient restée dans la pièce d'à côté allaient en sortir pour la tirer d'une situation si délicate. Rien n'arriva, elle resta seul avec les mots si amer qu'elle se retrouvait incapable de prononcer. Malheureusement pour elle, Levi ne semblait pas enclin à la laisser prendre son temps et ses yeux se firent de plus en plus colérique. Pressée par les secondes qui défilaient, la langue de la femme se délia quelques peu:
"- Elles étaient consentantes, ce sont elles qui ont accepté après que je leur ai proposé le projet.
- Quel projet ?
- Les sujets de tests humains, elles en l'occurrence. Elles ont tout accepté en ayant connaissance de tout ce qui allait se passer."
L'homme tiqua à la suite de ces mots. Comment un être humain sain d'esprit et normalement constitué pouvait-il autant vouloir se condamner à une mort certaine ? Soudain, son cerveau fit le rapprochement avec son cas et celui de tout les soldats du bataillon. Peut-être était-ce plus facile de donner sa vie quand on as une cause qui nous tient à cœur?
" J'appelle ça un suicide collectif."
Quelque chose dans le cœur d'Hange se brisa. Les mots de Levi lui semblaient si douloureux qu'ils se répétaient encore et encore en écho sous son crâne. Il ne croyait ni en elle, ni en ses qualités de scientifique, pire, il ne pensait pas qu'elle allait survivre. Des larmes commencèrent à lui piquer les yeux mais elle ne les laissa pas couler, sa fierté l'en empêchait. Un peu durement elle lui répondit:
"- Elles n'ont jamais eu envie de mourir si c'est ce que tu te demandes. Elles ont une confiance aveugle en moi et j'ai une confiance aveugle en elles. Elles ne doutent pas de mes recherches, elles.
- Je n'ai jamais dit que j'en doutais.
- Tu l'as sous-entendu.
- S'il te plaît, je me suis mal exprimé. Même si j'ai de très mauvaises connaissances en la matière, je sais qu'il faut parfois des dizaines d'années de recherches pour arriver à un résultat. Je ne sais pas combien de temps il leur reste mais je ne suis pas sûr que tu arrives à des résultats avant de pouvoir les sauver... sa voix se brisa alors qu'il semblait se rendre compte d'une chose.
- Je suis malade aussi Levi, je l'était sûrement déjà avant elles, commença t-elle, la voix presque brisée par l'émotion trop importante en elle. Je veux survivre à ça et mon temps est compté, je ne peux pas me permettre de le gaspiller en attendant la bonne occasion. Cela peut paraître tellement égoïste mais j'ai fait ce choix et je l'assume."
Hange, sur les derniers mots, s'était redressé dans une posture presque guerrière. Son nez froncé et ses yeux qui semblais lancer des éclaires, décourageait son homologue d'omettre ne serait-ce qu'un commentaire vis-à-vis de ce qu'elle venait de dire. Pour une des premières fois de sa vie, Levi se sentit intimidé face à la soudaine aura écrasante de la scientifique en face de lui. Cependant, cela ne dura que quelques instants avant que l'ambiance pesante qui s'était installée, vole en éclat: la porte de la cuisine venait d'être ouverte, un peu trop brusquement, envoyant le battant s'écraser contre le mur qui la tenait. Les trois occupantes de l'appartement sortirent de la pièce dans une bonne humeur qui tranchait fortement avec ce qui venait de se passer dans le dortoir. La plus âgée s'excusa auprès de ses deux cadettes et se dirigea instantanément vers une des armoires du dortoir.
" Ah Hange, comme cela faisait longtemps que tu n'est pas venu chercher ton argent pour en acheter, on t'en a pris. "
Quelques secondes passèrent, le cobaye continuait de chercher sous le regard étonné de Levi qui n'avait pas encore compris, et sous celui apeuré et envieux de la scientifique qui savais ce qui allait arriver. Enfin victorieuse, la femme aux cheveux blonds s'extirpa de l'armoire avec un petit sac en cuir brun que le couple connaissait bien.
La scientifique en eût le souffle coupé, elle avait eût raison. Cela n'effaça cependant pas le choc de se retrouver devant cet objet, sujet de la plupart de ses envies depuis trop longtemps à son goût. Toutes les parties de son esprits s'opposaient maintenant dans une lutte sans merci, sa raison contre ses passions1 . Tout s'entremêlaient et se tordaient dans un combat infernal. Tel la bataille acharnée de l'aigle du serpent alimenté par Ratatosk2, l'oiseau de lumière et la bête des ténèbres3 s'agitait en elle dans une lutte pour la vie, une lutte pour le bien ou le mal. Lentement l'un d'eux reculait, perdant petit à petit le combat: de ses deux mains tendues, Hange avait attrapée le petit sac en cuir.
De l'autre côté de la pièce, Levi regardait la scène avec un air renfrogné. Il ne savait pas comment intervenir sans s'attirer les foudres de toutes les femmes présentes dans le dortoir. Bien qu'elles n'aient pas l'air si dangereuses que ça, son instinct lui dictait de se méfier de la blonde, la plus âgée. Serrant les dents, il continuait donc d'observer sans faire aucun commentaire, grognant à peine quand il vit sa compagne ouvrir le sac et avaler un cachet sans même chercher à le cacher.
1: "Ses passion" est à prendre au sens philosophique du terme (Kant : "L'inclination que la raison du sujet ne peut pas maîtriser ou n'y parvient qu'avec peine est passion" ). Je trouvais ce mot plus intéressant et significatif qu'un autre.
2 : Référence à la mythologie Nordique: sur l'arbre monde, Yggdrasil se trouve à la cime un aigle, et protégeant une des fontaines entre les racine se trouve un serpent
3 : "l'oiseau de lumière et la bête des ténèbres": Ces mots ne sont pas à moi mais provienne du livre légendes de la mythologie Nordique par Jean Mabire. C'est un livre que je conseille vivement bien qu'il soit devenu horriblement cher ( environ 50 euros pour l'édition de poche en occasion)
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Non, je n'étais pas morte, juste trop prise par la fac, c'est tellement intéressant que je ne sens plus les heures à bosser. Je crois que j'ai vraiment bien choisit ma licence. Est-ce qu'à cause de toutes ces pauses, vous commencez à décrocher ?
Bon je retourne bosser j'ai un commentaire à rendre cette après-midi. Bisous à vous
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Nuit tombée
FanficChaque soir, une fois la nuit tombée, une ombre se ballade dans le quartier général du bataillon d'exploration.