Chapitre 40

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Avant que j'oublie, dans le dernier chapitre je me suis trompée et j'ai écrit: " Toi Nora" au lieu de "Toi Fré" quand Hange liste les conquête de Boris. C'est un petit détail qui a son importance.

La fin de ce chapitre n'a pas beaucoup d'importance dans la suite de l'histoire, si vous ne le sentez pas, passez la ou demandez moi un résumé ( le résumé vaut pour le reste de l'histoire, je ne sais pas quels sont vos sujets sensibles donc bon...)

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Cela faisait quelques jours qu'Hange avait quitté l'auberge pour réintégrer sa place dans son dortoir du bataillon. Le mal de crâne qu'elle avait eu ne l'avait jamais quittée et s'associait maintenant à un forte fièvre qui avait convaincu son caporal chef de lui accorder quelques jours de plus.

Couchée dans son lit, la couette remontée jusqu'au front dans l'espoir d'avoir moins froid, la femme ne pouvait pas empêcher son cerveau de passer et repasser en boucle les derniers évènements. Le fait d'être malade renforçait son stress par rapport à la peur d'avoir un enfant. Comme à chaque fois, la tension monta jusqu'à ce que, les mains tremblantes, elle se décide à attraper le petit sac en cuir qu'elle cachait maintenant sous son matelas. Elle défit rapidement les liens et les bords du tissus retombèrent mollement dans sa main. Elle avisa rapidement la quantité de petits cachets blancs qu'il lui restait et fut, comme à chaque fois, prise d'un sentiment d'angoisse encore plus fort. Sa consommation augmentait, l'immobilité lié au stress de la mort de son ami et à la peur de ruiner sa carrière de soldate lui pesait et se faisait grandement ressentir sur le contenu de petit sac en cuir. Hange attrapa rapidement deux cachets, les avalât avant de cacher le reste sous son lit, comme un enfant qui savait avoir fait un connerie et tentait désespérément de terrer les preuves de son méfait. Quelques heures plus tard alors que la femme avait sombré dans un sommeil profond et sans rêves, un bruit de clés se fit entendre. Ses camardes de chambre rentraient bruyamment dans la pièce, euphoriques à l'idée d'avoir terminé leur journée. Une d'elle se dirigea immédiatement vers la binoclarde qu'elle secoua sans ménagement. Une fois que cette dernière eut ouvert les yeux, elle posa sa main sur son front ruisselant de sueur avec une moue déçue.

" Le major Keith a dit que si ta fièvre continuait, il dépêcherait un médecin."

Une peur irrationnelle prit Hange au tripes. Tous ses poils se hérissèrent alors que la pensée obsédante que l'homme se rendrait compte si elle était enceinte.

"- Non ! pas de médecin !

- Hange, fais pas l'enfant. Ça fait 4 jours que tu te traine ce truc, il va bien falloir te soigner si ça ne passe pas naturellement !"

L'intéressée baissa la tête. Elle allait répliquer quelque chose quand l'autre femme la coupa:

" De toute façon ça ne sers à rien de discuter ça sera comme ça. Ah et puis j'oubliais, on m'a dit de te donner ça."

Elle sortit de sa poche une enveloppe qu'elle fourra rapidement dans les mains d'Hange avant de se relever. Elle rejoignit ses amies de l'autre côté de la chambre, laissant seule la binoclarde. Cette dernière en profita pour étudier l'objet au papier jaunit. Un petit cachet de cire rouge scellait le billet, de l'autre coté, son nom était écrit d'une écriture parfaitement reconnaissable qui la fit sourire. Hange détacha le seau et ouvrit l'enveloppe avec avidité. Dedans se trouvait deux morceaux de papier. Le plus petit était plié à l'intérieur d'une grand feuille parcheminée. Feuille sur laquelle était marqué avec l'écriture patte de mouche quasiment illisible de Nora: ouvre ça quand tu sera seule. Elle jeta un œil sur ses compagnonnes de dortoir qui gloussaient assises en cercle sur le lit d'en face. Avec un soupir de frustration, elle plia en deux son courrier et le fourra dans sa poche. Cette nuit là, elle ne dormit pas, trop perturbée par ce qui pouvait bien se trouver sur le deuxième papier. Ce fut la plus longue insomnie de sa vie, son mal de tête et sa fièvre continuait de la tourmenter alors que sont impatience lui donnait envie de virer ses camarades de chambre à coup de pieds dans le derrière.

Quand le matin arriva enfin et que les trois autres fille furent sorties, elle sortit enfin l'enveloppe de sa poche et l'ouvrit brutalement, déchirant presque le papier. Elle attrapa ensuite la petite feuille et la déplia doucement, soudain prise d'une certaine appréhension à l'idée de ce qui pouvais bien se trouver dedans. Elle fut déçu de ne trouver que quelques lignes:

Si tes peurs s'avèrent vraies:

5 ruelle du fou, 2ème étage porte de droite.

toque 3 coups à la porte attends une seconde puis 2 coups.

En espérant que tu n'ai jamais besoin d'y aller.

Nora.

A la lecture de ses lignes, la respiration de la femme se fit plus saccadée. Un vertige la pris et elle du se rasseoir sur son lit pour ne pas tomber. Les quelques mots de son amie avait rendu la menace encore plus présente, l'angoisse lui noua les entrailles à tel point que son estomac se contracta. Elle vomit un peu de bile sur le vieux parquet sale de la chambre. L'adresse était sûrement celle d'une faiseuse d'ange. La profession avait été rendu illégale une dizaine d'année auparavant. Le gouvernement avait pris peur suite à la hausse du nombre femmes mortes sous les traitements de ces dames non qualifiées et, ne voulant pas s'attirer les foudres de la population, avait purement et simplement prohibé la profession.

Hange commença à trembler alors que ses mains se serraient de plus en plus le petit bout de papier qu'elle tenait. Sa respiration fit de plus en plus sifflante à mesure que l'angoisse prenait le contrôle de son corps et de son cerveau.  Instinctivement ses mains se portèrent à sa gorge, elle avait l'impression que l'air ne parvenait plus à ses poumons. Dans son esprit ne flottait que quelques bribes de pensées rendue incohérentes par la crise. Le corps de la femme s'était petit à petit affaissé et elle était maintenant couché en chien de fusil sur son lit. Les draps s'étaient froissés, défait par les tremblements qui l'agitait. Sa respiration continuait de devenir de plus en plus régulière et difficile, la sensation d'étouffer augmenta encore. La pensée qu'elle allait mourir s'insinua dans le cerveau d'Hange, qui paniquée, tenta de se relever pour chercher de l'aide. Elle fit quelques pas sur ses jambes faibles et tremblotantes avant de s'effondrer sur le sol sale et froid de la chambre.

Nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant