Chapitre 16

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Au cours du repas, le regard d'Hange croisa celui du major. Le blond fronça les sourcils puis articula lentement la phrase:

" Après diner, dans mon bureau"

Aucun son n'était sortit de la bouche de l'homme cependant, la binoclarde n'eut aucun problème à comprendre ce qu'il voulait dire et l'angoisse commença à lui comprimer les entrailles. Son excuse allait-elle tenir ? Le reste de sa purée passa difficilement la barrière de sa gorge, comme si son corps lui même refusait de rejoindre l'homme.

Quand elle eut terminé son assiette, elle se résolut à se lever et à l'attendre devant l'endroit du rendez-vous, la boule au ventre. Il la rejoignit quelques minutes après et la laissa s'installer sur le siège en face de lui, à l'endroit même où c'était tenu Levi quelques jours plus tôt. Les doigts de la femme pianotait nerveusement sur l'accoudoir et sa gorge lui semblais aussi sèche que du parchemin. Elle décida de lancer le sujet d'elle même:

"- Désolé, j'ai du partir en urgence. J'ai même pas eut le temps de venir pour t'en parler avant d'y aller.

- C'était un cousin éloigné c'est ça ?

- Ouais. Comme c'était le dernier membre de la famille encore vivant, il fallait que j'y aille.

- J'y crois pas trop à ton histoire. Je sais qu'il se passe un truc avec Levi, mais je n'arrive pas à savoir quoi.

- Mais il n'y a rien ! Je lui ai filé la lettre en le croisant dans un couloir, c'est tout.

- Mouais.

L'homme se pencha, ouvrit un des tiroirs de son bureau et en sortit un paquet de feuille d'une vingtaine de centimètre d'épaisseur. Avant de déclarer, amusé:

"- Tiens je t'ai gardé les papiers que tu devais remplir pendant ces deux semaines. Au pire tu loupera un ou deux entrainements pour me remplir ça pour dans trois jours.

- Rhaaaa ! Tu as fait exprès de me garder tout ces papiers pour me punir ? Hein ?

- Oui, répondit Erwin calmement, Bonne chance."

Le silence retomba lourdement. Hange tentait de retenir la colère qui lui brûlait la gorge, elle attrapa le paquet de feuilles et se rua vers la sortie. Cependant, elle fut stoppé à un mètre de la porte par la voix grave de l'homme qui résonna dans la pièce.

"Je ne t'ai pas dit de partir. Reviens t'assoir et raconte moi ce que tu as fait ces deux dernières semaines. Si ta réponse me plait, je t'aiderais pour la paperasse."

Elle s'exécuta.

"- J'ai reçu la lettre qui m'annonçait son état une heure et demi avant que les cochers finissent leurs journée et rentrent chez eux. Le temps de la lire, de ramasser une ou deux affaires et d'écrire le petit papier pour t'informer de mon départ, il était temps de partir du QG. J'ai failli reverser Levi au coin d'un couloir et comme il était là je lui ai demandé de te donner le papier. Je

suis alors sortie et je me...

- A quelle heure ?

- Quoi ?

- Tu es sortie à quelle heure.

- Je ... Je sais pl...plus, bafouilla la femme. "

Merde. Elle avait oublié de réfléchir à ce détail.

" - Ok, passons. La suite.

- Je n'ai pas trouvé de coche publique mais heureusement, j'ai trouvé un homme pour m'emmener, le voyage à duré un bon bout de temps pour arriver à Nedlay. On s'est arrêté dormir dans une auberge quand les chevaux étaient trop fatigué puis on est repartis au petit matin. Je suis arrivé en fin d'après midi et je suis immédiatement allé chez mon cousin éloigné. Il est mort quelques jours plus tard. On a du s'occuper des papiers et de son enterrement avec sa femme puis j'ai réussit à me trouver un autre coche, public cette fois, qui revenait ici avant-hier

en début de soirée.

- Mouais. C'est pauvre en détails.

- Tu veux que je te raconte quoi ? Comment il a agonisé ?

- Tu as oublié le respect envers ton supérieur pendant tes deux semaines de congé ?

- Désolé.

- Raconte.

- Mais il n'y a rien à raconter.

- Ok. Et ils t'ont pas nourrit là bas ?

- Quoi ?

- Laisse tomber. Tu peux y aller. Je ne voudrait pas te retarder dans ta paperasse. Conclut le blond, un sourire aux lèvres"

La femme ravala la rage que la dernière phrase du blond avait produit en elle. Elle sera son paquet de feuille sous son bras puis se dirigea à grands pas vers la sortie. Une fois à sa chambre, elle jeta les dossiers sur sa table en hurlant. Ses mains une fois libérés de leurs fardeaux rencontrèrent violemment le mur, inlassablement, jusqu'à ce que la douleur chasse les autres émotions qui la torturait. Elle se laissa alors tomber sur sa chaise et regarda ses mains, gonflées par la violence des chocs, puis comme un automate, attrapa sa plume dans une grimace de douleur.

L'esprit annihilé par les feuilles blanches qui défilait devant ses yeux au rythme de sa plume, la femme ne pensa ni à Levi, ni à Erwin, ni aux heures qui passaient. Ce ne fut que lorsque son horloge annonça l'heure de se rendre au réfectoire pour le premier repas de la journée, qu'elle sortit de sa transe. La réalité la heurta de plein fouet, les sensations de son cœur serré par les paroles de Levi, le manque, ses mains douloureuses se rappelèrent à son esprit. Hange se leva, se traina jusqu'à la salle de bain où elle se passa de l'eau sur le visage. Ses pas résonnèrent dans les couloirs du QG puis se fondirent dans le brouhaha du réfectoire. Elle mangea sans envie en tentant de ne pas croiser le regard de l'homme aux cheveux noirs puis partit enfiler son équipement pour l'entrainement du matin. Malheureusement pour elle, ce dernier se faisait  en binôme et le seul soldat qui restait était Levi. Il s'échauffèrent en silence et sans un regard, puis, passèrent aux exercices. Au bout d'une quinzaine de minutes, Levi n'en pouvant plus lança d'une voix glaciale:

" Tu aurais au moins pu dire merci pour les deux semaines où je t'ai accueillit , au lieu de te barrer sans dire au revoir."

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Voilà. Comme je suis sadique je m'arrête ici pour ce chapitre.

On est bientôt à la fin de la première partie. Je prendrait deux semaines de pause avant de démarrer la deuxième. Mais ne vous inquiétez pas... Je publierai des bonus.

Nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant