Chapitre 42

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La mort de Fré avait été suivie de près par celle de Daniel. Hange avait analysé tout les échantillons qu'elle avait pu récupérer et était parvenu au même résultats que ceux de Boris. Les défenses immunitaires de ses deux amis semblaient inexistante, pourtant, elle ne trouvait rien qui pouvait justifier cela.

Assise à son bureau dans son laboratoire, Hange s'arrachait les cheveux. Elle avait tout tenté pour trouver l'origine de leur mal. Son petit carnet ouvert sur une double page noircie d'encre témoignait de cette acharnement. La femme leva des yeux fatigués sur l'horloge qui tiquetait sur le mur en face d'elle. Trois heure du matin. Elle se leva lentement et commença à ranger les différentes fioles qui trainaient ça et là sur le meuble. Ce faisant, elle heurta de son coude les deux autres petites carnets qu'elle avait posé sur le coin. Ils tombèrent sur le sol dans un bruit infernal. Paniquée, la scientifique se figea, tout les sens en alerte. Aucun bruit ne vint du couloir durant les minutes suivantes et elle laissa retomber lentement ses épaules crispés.

Quelques semaines après la mort de son ami, Hange était entrée dans le bureau richement décoré d'Erwin. Attristée et voulant découvrir ce qu'il se passait, elle avait alors demandé du temps et des financements afin d'entamer des recherches sur l'origine de ces morts suspecte. Cependant, sa requête n'avait pas aboutit. Le major, prétextant le manque de rentrée d'argent pour le bataillon et l'absence de rapport avec la mission principale de ce dernier, avait interdit ses recherches. Cette décision hasardeuse avait contraint la femme à passer la grande partie de ces nuits réveillé dans son laboratoire. Epuisé et stressé, elle avait fini par se rapprocher à nouveau de ses petits cachets blancs.

Hange soupira, elle termina de cacher son matériel et se rendit dans sa chambre où elle s'endormit comme une masse sur son lit puant et défait. Le lendemain se passa avec la lenteur habituelle, quand le soir arriva enfin, elle s'enferma dans son laboratoire pour essayer d'avancer dans ses recherches qui ne donnaient jamais rien. A un moment, las de chercher, elle attrapa son microscope et le fourra dans un vieux sac qui trainait dans un coin de la pièce. Cela fait, la femme enfila une longue cape et sortit du bataillon par une fenêtre qui donnait sur la rue. Elle se dirigea en direction de l'auberge du père de Boris. Une fois attablé autour d'un thé ( la femme avait déjà essayé de lui faire comprendre à mainte reprise que cette boisson la laissait indifférente, mais cela ne semblait pas s'imprimer dans la tête du géant), elle expliqua une énième fois son problème au propriétaire des lieux:

"- Je n'arrive pas à voir ce que je voudrait voir, il me faut un grossissement plus important.

- On a déjà essayer, tu as bien vu que ça ne marchait pas.

- On a peut-être pas essayé de la bonne façon, on peut refaire un essai ?

- Non. Hange, non. Ca fait dix fois qu'on essaye, je suis fatigué. Il faut que tu arrêtes de t'obstiner. Je suis d'accord sur le fait que leurs morts ne sont pas normales mais ils sont morts et tes recherches ne vont rien y changer. S'il te plaît, arrête, fais une pause. Tu es en train de te tuer."

La femme baissa la tête, cela faisait déjà plusieurs fois que son ami lui faisait ces remontrances.

"- Je pense pas que ton microscope permette d'avoir une réponse sur tout, chaque appareil a ses limites. Regarde, on sait que l'on respire du dioxygène mais on ne le voit pas quand on regarde à travers les lentilles. Je pense qu'il faut que tu explore de ce côté quand tu auras fait une pause."

Le visage de l'intéressée s'éclaira, et bondissant presque, elle s'élança vers la porte en criant:

" Merci ! Je vais aller faire des essais de ce pas !"

Son geste fut cependant interrompu par la poigne du géant qui s'était enroulée autour de son poignet.

"- Tu reste là ! J'ai dit quand tu auras fait une pause.

- Lâche moi! Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Tu me donne une piste mais tu m'interdit de l'explorer !

- Je t'ai pas interdit de l'explorer, j'ai dit que tu devais décrocher une ou deux semaines pour ton bien. Il y a une nuance là dedans. Grogna le géant alors qu'il faisait assoir à nouveau la binoclarde. Profite de ce temps pour réduire ta consommation.

- Quel consommation ?

- Ne me prends pas pour un con , fit le père de Boris qui commençait à s'agacer du comportement de la femme. Tout les mecs du quartier viennent se bourrer la gueule chez moi. Je connais quasiment tout ce qu'il se passe ici, je sais même chez qui tu te fournis ! Au passage, si tu ne le sait pas, le mec a le béguin pour toi, c'est pour ça que tu as le droit à tellement de réduc!

- Ah, je me disais bien que c'était bizarre aussi..."

Cette dernière phrase détendit immédiatement l'homme qui commença à rire. Soudain, des coups à la porte se firent entendre, faisant sursauter les deux acolytes. Le père de Boris ouvrit la porte sur un jeune employé de l'auberge qui, s'excusant du dérangement, demanda la présence du maître des lieux dans une autre pièce de la cave. Ce dernier se retourna vers Hange avec un sourire désolé et prononça quelques mots de sa voix grave avant de partir:

"- Je sais que tu es une tête de mule, mais écoute moi pour une fois. Fais une pause."

Etonnement, elle l'écouta. Ce ne fut donc que quelques mois après que la scientifique fit une première découverte. Suivant la théorie du père de Boris, selon laquelle quelque chose pourrait se trouver dans le sang des trois victimes mais ne serait pas assez gros pour être observé, et à l'aide des deux gros volumes noirs reliés traitant d'immunologie qu'elle avait acheté à un vieux médecin sénile, elle avait tenté de trouver un réactif. Elle réussit à le trouver . Cependant, cette découverte ne fut pas aussi joyeuse qu'elle se l'était imaginé. En effet, après avoir trouvé une substance qui semblait marcher, elle avait voulu testé la fiabilité de son test sur le sang des différents membres du bataillon. Tous furent négatifs...tous sauf elle.

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Je reviens d'entre les morts pour vous délivrer de ce chapitre et on sort ENFIN du flashback !!!! (Je ne sais pas si ça se sentait et si c'était partagé mais perso je n'en pouvais plus ). 

J'aimerais beaucoup avoir vos avis et vos théories sur l'histoire et la façon dont elle est menée si ça ne vous gêne pas...

Je risque de sortir un one shot illustré dans les prochains jours (peut-être même ce soir) et j'ai véritablement trop hâte !

Voili voilou. Merdez pour ceux qui, comme moi, passent la philo jeudi et à vendredi si j'arrive à écrire d'ici là.

Nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant