Ce ne fût que quand la porte fut complètement ouverte que les têtes d'Hange et de l'aubergiste se tournèrent vers Levi. Ce dernier s'essuyait mollement les pieds sur le vieux morceau de tissus troué qui servait de tapis d'entrée.
" Toi ? Qu'est-ce que tu fais ici ?"
L'homme concerné déglutit difficilement. Un mélange de honte, de gêne et de curiosité en rapport avec la conversation entendue quelques minutes auparavant, s'animait au fond de lui.
"- Je te cherchais, Hange. Je voulais savoir comment tu allais vraiment.
- Bah ça va assez bien, répondit la concerné en souriant."
Son sourire était encore plus faux que d'habitude; il enfonça encore plus l'épine de crainte et de peur dans le cœur de son petit-ami. Un regard peiné naquit sur son visage avant que celui-ci ne détourne les talons. Elle ne lui faisait définitivement pas confiance. Ses yeux et son nez commençait à le piquer, il ne fallait pas qu'il reste là: il allait pleurer. Cette femme avait donc fini par fragiliser sa carapace. Sa main agrippa la poignée de la porte. Elle ne devait en aucun cas le voir dans un état comme ça.
" Levi, attends. Reste. En vrai ça ne va pas génial. Je suis perdue, je ne sais plus où j'en suis. Je viens de m'engueuler avec Geoffrey tout à l'heure, il a appris en écoutant aux portes qu'il était malade, qu'on étaient tous malades. Il m'en veut à mort. Je m'en veux de lui avoir caché, de leur avoir caché. Est-ce que c'était une bonne chose de ne pas leur avoir dit pour les préserver ? Hein ?"
Le caporal chef se retourna, surprit par ce soudain changement de discours. Voyant que sa compagne était sur le point de craquer, il quitta à nouveau le seuil pour s'assoir à côté d'elle sur une chaise.
" Je ne pense pas Hange. Je pense que tu t'es trompé sur ce coup là. Je pense qu'il va lui falloir du temps pour te pardonner. "
A l'entente de ses mots, la femme réprima un sanglot. Levi, se sentant coupable d'avoir causé ça, entoura de ses bras le buste de sa compagne et l'invita d'une simple pression à s'installer sur ses genoux. Cette dernière obtempéra sous le regard attendri de l'aubergiste.
"- Bon, je vais nous rechercher du thé. Levi, je t'amène une tasse aussi.
- Merci beaucoup... monsieur.
- John, appelle moi John.
- Merci John."
Suite à cette discussion, l'homme qui devait avoir un peu plus de 45 ans retourna derrière son comptoir où il disparut par la trappe au sol.
Une heure passa sans qu'il y remonte. Hange, aidée par Levi, avait eu le temps de calmer ses sanglots et lui parlait maintenant avec une voix cassée par le chagrin.
"- Il y a autre chose, Levi, dont j'ai besoin de te parler.
- Alors vas-y, four-eyes.
- Il se peut que j'ai omis de te raconter certaines choses la dernière fois... Après la mort de Daniel, j'ai eu une idée. Il me fallait des sujets d'expériences, je me suis donc mis à la recherche d'un animal avec lequel le virus serait compatible. Malgré le fait que je ne sache rien sur la façon dont il se transmet, j'ai tout essayé. Chien, chat, cochon, rats..."
Son interlocuteur déglutit soudain difficilement, il avait déjà un mauvais pressentiment pour la suite.
"- N'ayant plus aucune autre solution pour me trouver une espèce compatible, je me suis dirigé vers la dernière qu'il me restait. J'ai franchit une limite morale. Mes sujets de test sont humains, Levi, mes sujets de tests sont humains..."
Sa voix s'était brisée, laissant sont petit amis pantois devant l'information.
"- Tu as fait quoi !?
- J'ai rendue d'autre humains malades pour les étudier.
- Pourquoi ? Si ça se trouve, d'autres avancées technologiques vont bientôt apparaitre ! Pourquoi mets-tu en danger tout ces gens ?
- Puisque j'ai besoin de savoir ! Je n'en peux plus, toute cette histoire me ronge de l'intérieur ! J'ai juste peur pour Geoffrey ! Pour Lydia ! Pour Ingo ! Pour Nora ! Pour toi ! Pour moi ! J'ai juste peur de mourir, je ne sais pas quand ça va se passer ! Plus je mets de temps de mon côté, plus je peux espérer vous garder et rester en vie ! Plus je peux espérer trouver, peut-être, un putain de remède!"
Les barrières d'Hange s'était à nouveau effondré à une vitesse plus qu'étonnante. Cette dernière, encore sur les genoux de Levi, s'était à nouveau mise à crier et à pleurer. L'homme avait alors passé une main dans ses cheveux pour la ramener contre lui. Au fond de son cœur, une pensée obsédante gonfla petit à petit.
" Chaque humain perd ses proches avant de courir se perdre lui aussi. On as tous quelque chose qui nous ronge. Isabel, Furlan, Boris, Fré... On s'en fout; il faut, à un moment, essayer de se tourner vers l'avant sans oublier le passé."
La scientifique ne répondit pas. Le silence de l'auberge était encore rompu de temps en temps par un reniflement. Elle s'était à nouveau calmé.
"- Je sais. Mais moi, je ne peux pas avancer car ce putain de virus, qui empoisonne ma chaire et mon sang, me retiens dans ce passé là. Si tu savais comme ça me fait mal. Je n'en peux plus, je suis fatiguée par tout ça.
- Je sais.
- Si un jour tu commence à me voir malade, ne me laisse pas mourir à petit feu, tue moi de suite."
Un silence calme et douloureux s'était à nouveau abattu dans la grande salle de l'établissement. C'est à ce moment là que John émergea de son sous-sol.
" Désolé les tourtereaux, il y avait du grabuge à la fumerie. Un addict venu consommer qui n'avait plus de quoi payer. Si seulement j'avais des addicts riches... Ceux-là sont toujours en galère de fric..."
Ces mots furent prononcer en regardant Hange qui n'avait toujours pas changé de position. Cette dernière grommela quelques-peu suite aux insinuations de son ami avant qu'une idée soudaine lui traverse la tête. Soudain surexcitée, elle se leva avant d'empoigner le poignet de Levi pour le trainer vers la sortie.
" Passe-moi ta bourse je vais te les présenter."
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Nuit tombée
FanfictionChaque soir, une fois la nuit tombée, une ombre se ballade dans le quartier général du bataillon d'exploration.