Chapitre 22

247 17 4
                                    

" - Vois les choses du bon côté. Grâce à moi tu peux t'adonner à ton passe temps favori.

- Ta gueule four-eyes.

- Mais je disait juste ça comme ça."

Hange se tu quand l'homme lui lança un regard meurtrier. Chacun était penché au-dessus d'une latrine, une brosse de la taille d'une brosse à dent en main. Ils continuèrent pendant une dizaines de minutes avant que la femme ne tente à nouveau de parler:

"- Mais tu ...

- Hange ! Tais toi et frotte, bordel !

- Mais ...

- Tu crois que j'ai rien d'autre à faire ? Il nous reste trois jours avant cette putain d'expédition ! Alors grouille toi et frotte !

- Quatre non ?

- Hange !"

Le caporal chef fulminait intérieurement. Comment pouvait-elle rester si paisible alors que la date approchait à grand pas ? N'avait-elle donc aucun instinct de survie ? Il termina sa tache le plus rapidement possible avant de partir sans un mot pour la femme qui ne l'avait pas défendu devant le Major. Cette dernière resta à nettoyer les latrines, un poids sur la poitrine. Elle avait de nouveau tout gâché et l'homme s'éloignait d'elle.

La  mort dans l'âme, elle déposa sa brosse avant de quitter la pièce. Elle se rendit à l'entrainement. Ne voulant pas attirer les questions, elle joua la femme joyeuse et sans soucis. Même, Rashad, Nifa, Moblit, lauda et Keiji, les membres de son escouade qui la connaissait si bien se laissèrent duper. Ils suivirent le commandement d'Hange sans se poser de questions, révisant les formations en vue de leur expédition prochaine.

" Vous avez super bien bossé ! Keiji détend toi la prochaine fois et ça ira mieux. Bon ! Je vais vous laisser, j'ai des recherches à faire ! s'exclama t'elle à la fin de l'exercice avant de tourner les talons.

- Attendez cheffe d'escouade Hange ! Je viens vous aider ! 

- Non Moblit c'est bon. Profite de ton après-midi, je te la laisse libre ! "

La binoclarde se rendit à son laboratoire, épuisé par la comédie qu'elle avait du jouer toute la matinée. Quand elle se retrouva enfin seule dans la pièce encombré, toutes les émotions qu'elle avait mise à distance lui revinrent et elle fut obligé de s'assoir pour résister à la tempêtes de sentiments qui s'agitait en elle. L'angoisse et la tristesse la ravageait de l'intérieur la laissant impuissante sous le flot trop important d'émotions. Il fallait qu'elle reste assise, la chaise et la table était maintenant ses seuls point d'encrage pour ne pas céder à ce qu'il se passait en elle. Sa tête s'était transformé en mer agité, noir et insondable. Régulièrement, les vagues d'angoisse la frappait douloureusement, menaçant de la faire couler, et elle était obligée de retenir son souffle devant la brutalité de l'impact. Des éclairs d'une tristesse infini bariolait le ciel d'une lumière si intense qu'elle remplissait tout son être. La femme se trouvait là, balloté à l'intérieur d'elle même, alors que le laboratoire autour d'elle était vide de tout mouvement. Lutant pour ne pas couler et garder ce qu'il lui restait de contrôle, elle tentait de calmer toutes ces émotions qui la torturait. Lentement et au prix d'efforts surhumain, Hange fit redescendre la marée qui la submergeait, la laissant sans force accroché au bureau se trouvant devant elle. Ses yeux se fermèrent et elle s'endormit jusqu'à ce que l'horloge de la pièce sonne l'heure du déjeuner. Elle fut alors contrainte de remettre son masque de fausse joie pour rejoindre ses camarades au réfectoire.

Ses éclats de rire emplirent bientôt la grande salle bondée, irritant fortement le caporal chef qui se trouvait à sa table. Ce dernier quitta rapidement la pièce après avoir engloutit ses pommes de terre plus vite que jamais. Il se mit à arpenter les couloirs du bataillon, marchant pour faire passer sa colère envers la femme. Ses pas le conduisirent aux écuries et il décida de s'occuper de son cheval pour se calmer. Après lui avoir mis un licol, l'homme fit sortir son animal de son box avant de nouer sa longe au point d'attache se trouvant devant. Il commença à le brosser avec une étrille.

"Tu y comprends quelque choses toi ? Comment peut-elle être encore plus joyeuse que d'habitude alors que cette putain d'expédition approche ? commença t'il en bouchonnant sa monture, J'ai l'impression de passer pour un con. J'ai horreur qu'elle s'éloigne de moi comme ça. Ça me fait mal alors que j'ai l'impression que ça ne lui fait rien... Je crois qu'elle ne tient pas à moi alors que moi... j'ai juste peur de la perdre dans trois jours. Tu peux pas savoir comme ça m'énerve de la voir si insouciante, j'ai l'impression qu'elle le fait exprès pour me faire chier. Je crois que j'ai fini par apprécier cette folle."

Levi posa sa brosse et en attrapa une autre.

" Tch. Je sais pas pourquoi je t'ai dit ça. T'es un putain de cheval, c'est pas comme si tu allait me répondre."

Pendant ce temps, Hange quittait le réfectoire pour aller se réfugier de nouveau dans la petite pièce encombrée. Sans envie, elle se dirigea vers la bibliothèque qui trônait dans un coin de la pièce. Elle sortit un rayon de gros volumes reliés avant de les poser sur la table. Une fois cela fait, elle défit la planche qui faisait le fond du meuble, révélant le mur. Une pierre manquait et dans la cavité se trouvait un petit carnet, celui même qu'elle avait demandé à avoir quand elle se trouvait chez Levi et une boite remplit d'échantillons. Elle en attrapa le plus récent avant de préparer des lames et diluer le liquide. Cela fait, elle déposa une goutte de la solution sur une première lame puis en plaça une seconde de façon à répandre uniformément l'échantillon sur les deux bout de verre. La scientifique laissa sécher ses lames avant de les observer au microscope. De temps en temps,elle levait la tête et noircissait de chiffres les pages du carnet qu'elle avait avec elle.

________

Désolé j'ai ( à nouveau ) du retard. Mon rythme de parution risque de changer durant les vacances. Soit je vais avoir beaucoup d'inspiration et écrire beaucoup donc publier beaucoup, soit je ne vais plus avoir d'inspiration donc ne rien poster.

Je m'excuse d'avance si je ne poste pas.

Nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant