Chapitre 39

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Je suis vraiment désolée pour le retard... C'était un chapitre particulièrement éprouvant à écrire, j'avais besoin de prendre mon temps. Je vais essayer de poster un chapitre en plus bientôt pour rattraper ce retard.

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Le lendemain matin, Hange se réveilla avec un étau de fer qui lui comprimait les tempes. Les yeux plissés à cause de la lumière qui s'échappait des volets cassés, elle tenta de se lever mais fut arrêté par une masse humaine qui semblait endormie sur elle. Pendant de longues minutes, elle tenta de repousser le corps chaud et étrangement dénudé qui était étendu sur son dos. Quand elle y arriva enfin, elle remarqua une autre présence sur le petit matelas qu'ils occupaient. Irrité, elle grommela pour elle-même:

"Bordel , qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? On est combien dans ce putain de lit ?"

Hange se dégagea rapidement de l'étreinte du deuxième inconnu avant de se lever. Enfin debout, elle remarqua que les deux étrangers n'était finalement pas inconnus du tout. En effet, Geoffrey et Daniel se partageait maintenant le petit matelas. La couverture avait été jeté au sol laissant apparente la nudité des deux dormeurs. N'ayant aucun souvenir de la soirée de la veille et perturbée par ce détail pas si anodin, la femme s'empressa de vérifier s'il lui restait quelques vêtements. A l'instar des deux hommes, elle était totalement nue elle aussi. Prise de panique à l'idée de ce qui avait pu se passer dans la nuit, elle tenta de retrouver ses affaires parmi les différents tissus disséminés à travers la pièce. Une fois sa culote et sa chemise passée, elle se dirigea immédiatement vers la sortie de la chambre et se retrouva dans un des couloirs de l'auberge. Elle se traina jusqu'à une des chambres occupés par ses amis en espérant que les évènements de la veille qu'on lui décrirait soit différents du déroulé qu'elle s'imaginait. Arrivée devant une des porte, elle poussa directement la poignée, sans frapper. Le spectacle qu'elle vit dans la petite chambre la laissa tellement surprise qu'elle oublia pendant quelques instant la douleur qui lui vrillait le crâne. Un petit glapissement s'échappa de sa bouche alors que ses mains filait vers cette dernière dans l'espoir de retenir le bruit. Fré et Nora se trouvaient dans la pièce. Couchées toutes les deux sur un des lits simple de la chambre, les deux femmes s'embrassaient langoureusement.

" Putain de bordel de merde ! Mais il se passe quoi dans cette auberge !"

Les amantes sursautèrent. Rapidement leurs visages devinrent rouge de gêne et alors que l'intruse allait recommencer à crier, Nora lui chuchota d'un ton pressant :

- Hange, fait moins fort. On veut pas que ça se sache.

- Quoi ? demanda la binoclarde dont son cerveau en bouilli peinait déjà avec sa propre situation.

- Bah pour nous deux."

Fré se leva sans un mot, elle attrapa ensuite le bras de la femme qui était resté sur le pas de la porte, ferma cette dernière et fit assoir Hange sur le bord du lit pour qu'elles puissent continuer leur conversation à l'abris des oreilles indiscrètes.

" Donc ? Vous êtes ensemble, c'est ça ?

- Ben dis donc ! Elle a enfin comprit ! S'exclama Nora avant de reprendre un ton plus calme qui contrastait avec son petit sourire amusé. Je suppose que ce n'est pas pour rien que tu nous as interrompu aussi brutalement.

- Vous deux ? En couple ?

- Oui Hange, nous deux. Maintenant passe à autre chose, pose ta question et débarrasse le plancher. J'aimerais bien terminer ce que j'ai commencé.

 - Ah. Il s'est passé quoi hier ? Je n'aurais quand même pas...

- Si si. Enfin on a pas toute l'histoire, on s'est barrée au milieu de la soirée, mais on revenait jeter un coup d'œil de temps en temps pour vérifier si vous alliez bien.

- Avec Geoffrey et Daniel ? 

- Oui. Vous avez eu de la chance, trente minutes avant on avait emmené Lydia et Ingo dans leurs lits car ils s'étaient endormis sur le tapis. Vous avez pu faire ça en toute intimité !"

Hange manqua de s'étouffer à la suite des paroles de la femme aux cheveux noirs. D'un coup une idée la frappa et elle réalisa avec horreur la gravité de la situation.

"- Nora, qu'est-ce que je vais faire si je me retrouve avec un marmot sur les bras ? Tu te rends compte ?

- Un grande majorité des soldats utilisent leur vessie de mouton à chaque rapport pour éviter ce genre de soucis. Ne t'inquiète pas. Connaissant les deux spécimens, ça m'étonnerai qu'ils n'aient pas prit de précaution.

- Mais Nora ! Ils étaient totalement bourré ! On étaient totalement bourré !"

La femme au cheveux noirs ouvrit la bouche pour rajouter quelques chose mais saisit tout ce qu'impliquait les dernières paroles de la binoclarde. Elle baissa les yeux, dans sa poitrine naissait une culpabilité dévorante: elle aurait dû penser à ça, c'était elle qui avait été quasiment sobre et qui aurait dû s'assurer qu'il n'arriverait rien de fâcheux à ses compagnons. Fré qui était resté debout de l'autre côté de la pièce quitta son air habituel impassible et nonchalant pour s'installer sur le lit au milieu des deux femmes. Sa main main droite trouva celle de sa compagne et pour la rassurer un peu, ses doigts firent des petits mouvements dans la paume de la femme qu'elle aimait ce qui apaisa légèrement ses remords. Après quelques instants d'hésitation, la deuxième main de la grande blonde se posa sur l'épaule d'Hange et l'attira à elle. La plus petite se laissa faire et finit par poser sa tête contre le corps de son amie.

" C'était ma première fois."

Cette phrase sonna comme un coup de glas. Une larme esseulé commença à courir sur la joue de la femme.

" J'ai tellement attendu, je vous ai vu défiler dans le lit de Boris, toi Nora puis Daniel puis Ingo. Moi ? J'attendais mon tour, comme une cruche, en espérant qu'il me remarque un jour. J'ai gardé ce moment pour le partager avec lui et ça se retourne contre moi. Pire, ma vie risque d'être fichu à cause de ça."

Les deux autres ne répondirent rien. Peinée par leur manque de réaction, Hange décida de sortir de la chambre. Son mal de crâne et ses pensées trop lourdes pour être supportable ne disparurent pas pour autant. Les muscles crispés, elle se rendit aussi rapidement que possible dans sa chambre qu'elle entrepris de retourner entièrement. Elle cherchait quelque chose. Elle avait désespérément besoin de se calmer.

Nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant