3. 1. Diego et les quatre gemmes

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Partie 1

Les yeux plissés, Isabella continuait d'étudier les mystérieuses inscriptions qu'elle avait eu l'occasion d'apercevoir en Égypte. L'alchimiste n'avait pas manqué de les reporter sur son carnet personnel, conscient que leur signification allait s'avérer indispensable pour la suite de leur quête. La chance semblait, selon Ambrosius, être de leur côté. Comme l'avait constaté Laguerra à l'intérieur de la pyramide, qu'ils avaient antérieurement visitée, ces écritures regroupaient diverses langues. Langues qu'elle maîtrisait à la perfection.

Ayant traduit et déchiffré la majorité d'entre elles, la belle Espagnole entreprit de s'accorder une modeste pause afin de faire le lien entre toutes les phrases qui ornaient, désormais, son carnet. D'un geste fluide, elle déposa le mémorandum de son soi-disant oncle sur la table et s'empara du sien avant de se dresser sur ses longues et fines jambes. Les pupilles rivées sur les notes qu'elle avait prises, elle se mit à arpenter la pièce.

- Rubis. Rubis. Et pierres précieuses. Souvenez-vous que les apparences sont souvent trompeuses. Émeraude. Émeraude. Et bijoux anciens. Faites très attention à vos mains. Saphir. Saphir. Et objets de valeur. Il faut apprendre à surmonter vos peurs. Diamant. Diamant. Et vestiges de Mu. Les gemmes sont d'autant plus belles la nuit.

Un froncement de sourcils vint déformer le front d'Isabella. De toute évidence, ces inscriptions faisaient référence aux quatre gemmes ancestrales. Elles indiquaient l'ordre dans lequel les pierres devaient être trouvées et utilisées. Mais que signifiaient donc ces mystérieuses phrases ?

Exhalant un léger souffle, Laguerra referma son carnet et s'empressa de le ranger dans sa sacoche. Ceci étant fait, elle se munit de son fidèle acolyte - autrement dit, son fouet - et gagna l'étage supérieur de la nef par le biais de l'échelle qui menait vers le haut de l'étrange machine. Arrivée sur place, elle sentit l'air frais américain caresser chacun des traits qui composaient son beau visage. Ils y étaient enfin.

Elle était en Amérique.

Ce rappel eut le don de consoler son organe pompeux. Pour la première fois depuis quelques temps, elle se sentait apaisée. Véritablement apaisée.

Son regard brillant se posa alors sur l'ancien meilleur ami de son père. Il avait revêtu son armure, elle-même dissimulée sous sa grande tunique rouge. Isabella savait d'emblée qu'il comptait faire affaire - ou corrompre ? - avec un individu. L'intimidation, si ce n'est la peur, qu'il inspirait lorsqu'il se transformait en Zarès lui était d'une grande aide dans ce genre de situation. La belle brune se rapprocha alors de lui, les traits dépourvus d'émotions.

- Ah, te voilà enfin, Laguerra ! fit-il d'un ton étrangement enjoué. Alors ? As-tu réussi à décrypter ces étranges écritures ?

- Bien sûr que oui. En doutiez-vous ?

Pour toute réponse, l'alchimiste secoua fermement la tête.

- Non, bien sûr que non ! Je sais que tu réussis toujours tout ce que tu entreprends, déclara-t-il en posant une main sur l'épaule de son interlocutrice. Alors ? Que disent-elles ?

- Elles parlent des quatre gemmes, mais je n'ai pas encore fini de toutes les traduire, concéda Laguerra.

- Excellent ! Une chose est sûre dorénavant, nous devons absolument trouver ces pierres - du moins, les trois qu'il nous manque.

Isabella se contenta d'acquiescer. Une interrogation vint alors titiller son esprit.

- Où est Gaspard ? questionna-t-elle en balayant la nef du regard.

- Il est parti se promener, enfin je crois. Tu sais, je n'accorde pas beaucoup d'importance à des choses aussi futiles, répondit Ambrosius d'un ton on ne peut plus détaché.

Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant