19. Blanche-Neige et le Docteur

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Le début du conte

Royaume de Castille, 1509.

- Sublime.

Plantée devant son immense miroir orné de pierres précieuses, Diana sourit. Pleinement satisfaite, elle passa une main aux ongles parfaits dans la soie noir corbeau de sa longue chevelure, la recoiffant une dernière fois. Elle lissa sa robe moulante en se félicitant mentalement pour ce choix vestimentaire. Cette merveille au rouge aussi intense que celui de ses lèvres soulignait la finesse de sa taille. Épousant ses hanches généreuses, elle dévoilait une poitrine ferme et plantureuse. Enfin, l'échancrure du vêtement au prix exorbitant laissait entrevoir ses longues jambes satinées.

Elle admira son reflet pendant quelques secondes supplémentaires, ses prunelles vert d'eau examinant le résultat de sa toilette matinale. Ses sourcils de jais étaient nettoyés et coiffés. Ils structuraient l'architecture d'un visage ovale à la pureté inégalable, décuplant la beauté de ses yeux translucides agrémentés de longs cils bombés.

Un demi-sourire éclairant ses traits, Diana pencha la tête sur le côté avant de se détourner. Oui, elle était absolument parfaite. Sa beauté naturelle faisait déjà des ravages, de toute façon.

La jeune femme finit par quitter sa noble demeure pour s'engager dans les rues animées de Barcelone. Le menton légèrement relevé, un sourire enjôleur fendant ses lèvres charnues, elle avançait gracieusement, se sachant observée de toutes parts. Hypnotisés, garçons, jeunes hommes et vieillards la dévoraient du regard. Les femmes, quant à elles, la détaillaient tantôt avec haine, tantôt avec envie. Certaines d'entre elles la dévisageaient intensément, se questionnant sur leurs préférences amoureuses.

Diana Laguardia-Castillo.

Muse des muses, déesse de volupté, surnommée Blanche-Neige dans toutes les régions d'Espagne pour sa peau laiteuse à l'éclat incomparable et sa froideur légendaire.

Le genre de femme à rendre les hommes complètement fous et à en avoir parfaitement conscience. En excellente séductrice invétérée, elle collectionnait les amants depuis l'âge de quatorze ans.

Car après tout, pourquoi se contenter d'un seul homme quand elle pouvait tous les avoir ?

Diana était jeune, belle et libre. Elle adorait plaire ; les jeux de séduction avaient toujours constitué une source de divertissement exaltante ; elle enchaînait les aventures sans attaches et ce mode de vie la comblait de satisfaction. La jeune femme se lassait rapidement de ses galants, et si elle n'était pas excessivement et inutilement cruelle, elle ne se gênait pas pour se défaire d'eux une fois son intérêt envolé.

La señorita Laguardia-Castillo s'arrêta devant la porte d'une grande taverne. Les paupières plissées, elle examina les lieux de ses yeux en amande.

Un large sourire naquit sur son visage. Il était là.

Alejandro Àlvarez.

Blanche-Neige avait eu l'occasion de le croiser ici à maintes reprises. Ses dents se plantèrent dans la chair tendre de sa lèvre. Dieu qu'il était beau.

Le teint hâlé, une épaisse crinière brun cacao et des yeux vert émeraude profonds. Il avait la chance de posséder un regard capable de transcender n'importe quelle créature, et ce, en un seul coup d'œil. En outre, ses muscles saillants et bien découpés étaient visibles à travers sa fine chemise blanche, témoignant d'un corps d'athlète. Il était magnifique. La cible parfaite.

Diana s'humecta les lèvres. Cela faisait un mois qu'elle n'avait séduit aucun homme - un véritable record - et cet homme avait définitivement retenu toute son attention. Elle le voulait et n'allait pas tarder à l'avoir. En moins d'une semaine, ce beau brun serait à elle.

Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant