18. Tensions et trahisons

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Ambrosius esquissa un sourire. Les modifications qu'il avait apportées à sa dernière invention portaient admirablement leurs fruits. La poudre et la pâte d'orichalque étaient parfaites. Il jeta un coup d'œil à la pyramide dorée d'Atlantide, positionnée sur une étagère de sa bibliothèque personnelle. Les coins de sa bouche s'élèvèrent davantage. Tout allait pour le mieux.

Sa machine était enfin disposée à achever la troupe du bonheur ou n'importe quel autre individu assez sot pour essayer de se mettre en travers de son chemin. Adieu Mendoza.

Les derniers vestiges atlantes étaient en sa possession. À moi tout le savoir des deux civilisations fondatrices...

Dans moins de soixante-douze heures, il serait en France, aurait accès aux cités jumelles et pourrait s'emparer de Miraculosa. Au plaisir de ne plus jamais vous revoir, François Ier.

Rangeant les documents qu'il venait de relire - des recherches que la señorita avait faites en Inde et qui portaient sur les médaillons du Soleil -, le scientifique laissa son regard errer quelques instants avant de se figer, se momifiant sur place. Zarès s'approcha de sa collection d'ouvrages pour caresser des yeux les trois journaux qui venaient d'accaparer son attention. Mais que font-ils ici ?

Des vents lointains vinrent alors bousculer le cheminement de ses pensées disciplinées...

- Donc si je résume bien... ce machin doit aller dans l'espèce de tube vert et celui-ci sera ensuite versé dans le truc contenant le drôle de liquide rose... c'est bien ça ?

- Décidément, Diego, j'admire la richesse de ton vocabulaire ! rit le roux en secouant la tête. Tu as... bizarrement très bien compris le principe et retenu les principales étapes du protocole ! Bon, dis-moi, mon jeune ami... euh... Diego, où est passé le grand bocal qui se trouvait juste ici ?

- Héhé... tu vas rire, Ambrosius... alors... j'étais tranquillement en train de l'observer quand tout à coup... Oh, bon, désolé ?

L'air penaud, l'adolescent de seize ans lui offrit son sourire numéro cinq, le faisant soupirer lourdement. Nonchalamment assise sur la table en bois clair, Olga pouffa de rire.

- C'était un cadeau d'Isabella !

- Eh bah... je savais qu'elle n'était pas douée pour les cadeaux d'anniversaire, mais j'étais loin de m'imaginer que c'était aussi grave. Bon, avec tout le respect que je te dois, Ambrosius, je t'avoue qu'à ta place... j'aurais déjà commencé à remettre toute ma vie en question. Si ma nièce de quatorze ans se mettait à m'offrir des bocaux pour mes anniversaires, tu peux être sûr que je serais - en ce moment même - roulé en boule sous ma couverture, en pleine crise existentielle.

Cette fois ci, la Française s'esclaffa franchement, aussi rouge que sa chevelure atypique.

- Tu ne te reposes donc jamais ? fit l'alchimiste, la mine renfrognée, boudeur. Et puis... je trouve que c'est un très beau cadeau, original à l'image d'Isabella.

- Ah ça ! Pour être beau, il l'est ! On l'a volé ensemble.

Le savant écarquilla les yeux.

- Volé ?! Isabella t'aide à voler maintenant ? Et toi, Diego ! Par tous les saints, ton père est l'homme le plus riche d'Espagne... pourquoi diable voler les autres quand tu peux déjà avoir tout ce que tu désires ?

Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant