10. Comme on se retrouve !

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- Deux cités d'or... deux cités d'or liées, peut-être même jumelles... souffla l'alchimiste, les pupilles dilatées, incrédule.

- En France, lâcha Laguerra, les bras croisés. La cinquième et la sixième cité se trouvent en France. C'est surprenant...

- C'est le moins qu'on puisse dire, Isa, siffla Diego, installé confortablement sur la grande table d'Ambroise de Sarle.

Le beau brun esquissa un sourire en coin, ayant remarqué la gêne apparente qui avait empreint le visage du Français l'espace d'une nanoseconde.

Fronçant les sourcils, Zarès rapprocha sa main de la carte scintillante. Les quatre pierres précieuses délimitaient un gigantesque rectangle de lumière dorée, sur lequel apparaissait un monde caractérisé par sa richesse, ses vestiges et son Histoire. Deux cercles colorés de vert, de rouge, de blanc et de bleu foncé attiraient naturellement les regards des trois adultes. Ils se croisaient en deux points distincts.

- C'est formidable ! Ce sera encore plus rapide, plus simple, plus aisé de mettre la main sur les trésors que renferment...

Marquant une pause, il attrapa son carnet personnel et parcourut quelques pages avant de continuer, souriant largement pour lui-même :

- Arnalia et Ariella. Ariella, mais oui ! C'est donc de ça que parlaient les dernières inscriptions que tu as traduites, Laguerra... prodigieux ! Deux cités d'or complémentaires et situées au même endroit ! Bravo, ma chère. Je ne peux que te féliciter.

Le visage éclairé par la satisfaction et la béatitude, le vieux scientifique posa les yeux sur son bras droit, sourire aux lèvres. La concernée se contenta de répondre, prenant un air désinvolte, tout en décollant son dos du mur :

- À votre service, Ambrosius. Il ne nous reste plus qu'à finir les derniers réglages sur votre machine, et nous pourrons quitter le Nouveau Monde. Nous avons beaucoup à faire en Angleterre, pour l'heure.

- Tout juste, ma chère ! sourit-il en griffonnant quelques mots sur son mémorandum. Dis-moi, tu es sûre d'avoir tout traduit, tout reporté et analysé ?

- Affirmatif, dit Isabella en empoignant son propre carnet. Nous avons toutes les informations qu'il nous faut.

- Excellent ! Bien, ne perdons pas de temps inutilement, dit-il en arrachant l'objet à son ancienne nièce avant de se mettre à arpenter la pièce, parcourant les lignes griffonnées pour la sixième fois de la journée.

Sourcils haussés, légèrement incrédule, Diego considérait le scientifique avec dédain et mépris. Soufflant bruyamment, il secoua la tête et se rapprocha de Laguerra, qui papillonnait des paupières, sonnée, avant de serrer les poings. Elle était agacée. La main chaude et rassurante de son ami d'enfance lui arracha un mince mais authentique sourire. Isabella se pinça les lèvres. Elle savait pertinemment bien que le jeune homme devait déployer toute sa volonté et son courage face au savant - Diego avait passé les trois derniers jours en leur compagnie, prenant violemment sur lui pour ne pas exploser, lui apportant à elle soutien et bonnes ondes distrayantes. Elle lui en était éternellement reconnaissante et lui avait même intimé de ne plus venir la voir à bord du bateau volant, sans grand succès. Ambrosius ne le provoquait pas directement et frontalement, mais ses sombres rictus et son aura à elle seule faisaient bouillir le sang déjà chaud de Diego Àlvarez.

Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant