Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4

17. Once upon a time

- Bon, si je résume bien... Il nous faut impérativement élaborer un plan pour sauver Tao des griffes acérées de cette pourriture sans nom d'Ambrosius, récupérer ce qu'il a volé dans le labyrinthe et... poursuivre nos recherches afin d'obtenir un soupçon d'information concernant la localisation des cités !

- En effet, c'est cela, acquiesça Zia qui était installée sur son petit lit, murée dans une réflexion intense. Mais ça ne sert à rien de se mettre dans un tel état, Esteban. Tu sais bien qu'on ne peut rien faire pour le moment.

- Je le sais, oui, soupira-t-il en arpentant l'espace restreint que constituait leur chambre. Et c'est justement ça qui me donne envie de hurler ! Mille écus, ça m'énerve. Ça m'énerve !

- Pedro est souffrant, Esteban. Il est blessé. Sancho est éreinté et fiévreux. Et je ne te parle même pas de Mendoza et du señor Àlvarez, c'est eux qui ont pris le plus cher... Et puis, nous aussi, on a besoin de repos, c'est important. On ne doit pas négliger notre santé. En outre, quelques jours de répit ne pourront que nous être bénéfiques et ainsi, on aura tout le temps de réfléchir à la meilleure stratégie à adopter pour régler nos problèmes. Mendoza est d'accord avec ça, alors je pense qu'on devrait - pour l'heure - laisser nos neurones tranquille et songer à nous détendre le temps de quelques heures.

Les jambes énergétiques de l'élu s'interrompirent dans leurs mouvements. Le visage lisse de toute forme d'expression aisément interprétable, il sonda sa meilleure amie du regard avant de se détourner pour embrasser des yeux la chambre qui leur avait été attribuée la veille. L'auberge Once upon a time était assez spacieuse. Elle n'arborait, toutefois, rien d'intimidant ou de fastueux, et c'était tant mieux. Juan-Carlos et ses lieutenants avaient de quoi payer pour trois nuits consécutives passées dans les trois chambres que le gérant des lieux, Arthur Windsor, leur avait proposées à leur arrivée. De son côté, Diego avait déclaré vouloir être seul et aucun des cinq aventuriers ne l'avait revu depuis. Il s'était manifestement trouvé un autre refuge et cette absence commençait à titiller la magicienne et l'Atlante. Contrairement à eux, le capitaine, lui, était comme soulagé d'un lourd fardeau oppressant et espérait avec ardeur que ce jeune diable ne croiserait plus leur chemin.

- Tu sais, Zia, j'aimerais tant être aussi patient et réfléchi que toi mais... ça serait moins drôle et on s'ennuierait bien vite.

Ils rirent de bon cœur. Les iris chocolatés du fils du Soleil s'éclaircirent et il vint s'accroupir devant Zia. Pour une raison obscure, cette simple proximité - pourtant familière - valut à la jeune fille une envolée de papillons excités.

- Mais tu as raison. Pour le moment, il faut songer à manger, dormir et discuter, on passera à l'action plus tard et quand on sera enfin prêt à reprendre ce qui nous revient de droit à cet espèce de rat en tunique... ce sera avec Tao à nos cotés !

Elle hocha la tête d'un air mi-enthousiaste mi-amusé. Mais le manque et la préoccupation tordaient douloureusement les traits de l'Inca, qui bondit sur ses pieds.

- Viens, on devrait aller prendre un petit goûter avec Mendoza. Il n'a rien mangé depuis notre arrivée ici, le pauvre, lui proposa-t-elle, soucieuse.

- Bonne idée, ma Zia, sourit largement Esteban.

L'ombre d'une moue semblait se former sur ses lèvres, mais il secoua la tête dans un mouvement si vif que l'élue se demanda si elle ne l'avait pas inventée. Le fils d'Athanaos fit courir sa main sur le bras frissonnant de la jolie brune avant de lui caresser les cheveux, passant par sa joue, descendant jusqu'à son menton. Le cœur de Zia se mit à galoper dans sa poitrine et elle sentit son souffle heurté se couper, bloqué dans sa gorge sèche. La température antérieurement assez basse de la pièce rectangulaire monta en flèche. Les grands orbes scintillants de son ami n'avaient jamais été aussi beaux, ses taches de rousseur étaient devenues sublimes, sa bouche si désirable...