Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4

21. Grisaille

• Oui, les macarons existaient déjà au XVIe siècle.

• Je suis tombée sur ça en faisant des recherches, j'ai ri comme une dinde fuchsia (si les liens ne marchent pas, je peux les mettre en commentaire) : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ducs_d%27Albe_de_Tormes

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_Alvare_de_Tol%C3%A8de

• Oui, je me permets de taquiner William Shakespeare - ou du moins, ce qu'il reste de ses cendres. Et la petite chanson est vraiment bizarre sans la musique qui va avec, mea-culpa.

***

Diego s'étira longuement avant de poser les mains sur ses hanches. Un faible sourire prit possession de ses lèvres tandis qu'il scrutait les magnifiques instruments qu'il venait de nettoyer. Cela faisait une petite éternité qu'aucun Àlvarez n'avait mis les pieds dans cette imposante propriété, que personne n'avait touché à ces pauvres joyaux. Cette jolie vue apaisa l'âme du bel Espagnol.

Il regarda brièvement son torse emperlé de sueur et renifla son aisselle gauche avant de grimacer.

- Ils sont plus propres que moi...

Un léger bâillement lui échappa. Sa nuit avait été plus blanche que la sclérotique d'un œil. Plus blanche que la dentition de son chaton sauvage.

Isa. Un sourire idiot incurva aussitôt sa bouche, alors que son éternel amour sans condition faisait vibrer son cœur, qui transmettait le tempo à son ventre. Et puis les paroles d'Esteban, suivies de cette jalousie qui lui avait fortement pincé la poitrine, elle-même suivie de leur dispute. Ses lèvres s'affaissèrent. Sa pomme d'Adam dodelinait circulairement dans sa gorge ambrée, une soupe froide de colère léchant ses veines. Une colère dirigée vers lui. Vers sa bêtise, sa lâcheté, son erreur monumentale.

Le fils d'Alejandro s'adossa à la fenêtre, les yeux fermés, et se pinça l'arête du nez. Il soupira. Le mal avait été fait, il était donc inutile de persécuter les rouages de son cerveau pour se ressasser des événements passés. Imaginer qu'un autre eût pu prendre sa place le tuait.

Mais cela contribuait également à renforcer sa détermination. Il allait reconquérir Isabella et la traiter comme une déesse. Il était hors de question de perdre une seconde de plus.

Il pivota et découvrit un soleil resplendissant. Contrairement à la fille du Doc', il aimait l'énergie de cette boule lumineuse. Magnifique. Le jeune homme eut une tendre pensée pour l'élu, mais celle-ci fut vite balayée par une autre pensée nettement moins agréable. Nom d'un macaron à trois pattes, mais en quoi mérite-t-il son intérêt ?

Diego ne doutait pas que le capitaine avait des qualités, sinon sa meilleure amie ne lui aurait jamais adressé un regard. Mais cet air supérieur qui errait sur son visage l'insupportait. Il l'avait tout de suite pris de haut sans raison valable. S'occuper de trois orphelins ne lui donnait nullement le droit de traiter ses homologues de la sorte.

Mendoza s'était permis de le juger à sa tenue et au luxe de sa demeure, se forgeant une opinion toute faite sur sa personne - ce qui l'avait mené à lui manquer de respect chez lui. Et il s'était sûrement chargé de laver les neurones des enfants pour la tatouer dans leurs cerveaux.

La routine.

Les muscles douloureux, il déposa un baiser plume sur le luth et se dirigea vers la porte.

- Papa revient vite, champion.

L'athlète esquissa une grimace quand il sentit ses articulations craquer. Il dévala vigoureusement les escaliers et s'immobilisa devant un tableau. L'aura étincelante de son père n'avait pas disparu. Elle était toujours là, palpable, étourdissante, présente dans toutes les choses qu'il lui avait officiellement léguées. Présente dans la bouche de tous ceux qui l'avaient connu, côtoyé ou admiré. Présente dans l'Histoire de son pays natal. Présente dans son cœur que le manque et l'amertume enserraient, remontant vers sa gorge et jusqu'à ses yeux humides.