16. Alliances rompues

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Je n'aime pas ce chapitre, je n'aime pas ce chapitre, je n'aime pas... euh, je veux dire : bonne lecture !

*

Laguerra se releva prestement. Il n'était pas question de faiblir. Surtout pas. Jamais.

Fermant les yeux un bref instant afin de se concentrer sur les sifflements menaçants qui se rapprochaient d'elle, la gardienne des gemmes serra les poings. Plongée dans le noir, habitée d'un sang-froid olympien, elle roula sur le sol jusqu'à pouvoir attraper sa sacoche blanche. Sa main gantée empoigna sa lampe de secours, qu'elle alluma aussitôt. Isabella plissa alors les yeux pour laisser à ses rétines le temps de s'habituer à la puissante lumière.

Encore un sifflement. La brune tourna la tête vers la gauche. Le premier serpent - le plus long et le plus proche - avait une ligne noire qui s'étendait sur tout le long de sa colonne vertébrale ; son dos était marron et parsemé de jolies petites taches noires. Le second, qui ne s'était pas mis en boule - contrairement à son homologue - et qui était sûrement un serpent des blés, avait une peau orangée saupoudrée de touches de rouge. Une petite couleuvre et un python royal, deux reptiles fascinants et non venimeux. Beaux, aussi.

La fille de Diana songea que, décidément, ce labyrinthe regorgeait de trésors et d'animaux en tout genre. Les pythons vivent la nuit, pourtant... Elle afficha une moue, pensive. Mais il est vrai que l'obscurité de cet endroit n'a d'égal que ses dangers.

La duelliste s'approcha de la bête orange et, après avoir retiré ses gants, tendit sa main droite vers elle. Son expression s'adoucit quand le petit serpent rampa jusqu'au milieu de sa paume. Une délicieuse sensation. La couleuvre avait un corps très fin, de belles écailles froides et lisses.

- Ravissante, tu es ravissante, chuchota l'aventurière pour ne brusquer aucun des deux reptiles.

Reportant son attention sur le python craintif, la jeune femme souffla sur la mèche qui valsait devant ses yeux et caressa de son index libre l'animal. Ce dernier leva la tête vers elle, et Isabella plongea ses perles d'ambre dans ses prunelles apeurées. Patiente. Déterminée. Immobile. Sans jamais ciller, elle continuait de le fixer, et il finit par se détendre au bout de deux minutes. Bien que toujours un peu timide, il se rapprocha d'elle, ouvrant légèrement la bouche, laissant son long corps glisser sur le sol.

Il est en confiance, constata Laguerra, non sans une pointe de fierté, avant de pincer ses lèvres sèches qui menaçaient de former un petit sourire triomphal.

Elle se pencha en avant pour lui caresser le haut de la tête et y déposer un chaste baiser, prudente.

- Tout doux, mon beau... mais oui, tu es magnifique, fit-elle d'une voix de velours. Détends-toi, voilà, laisse-toi donc aller...

Son incantation magique eut l'effet escompté. Son mouvement avait, cependant, causé la chute de son peigne en or qu'elle rattrapa de justesse, saisie d'une brève panique. La perte de sa boucle d'oreille et de son bracelet bleu lui valait déjà bien assez de chagrin. La petite couleuvre glissait gracieusement sur sa peau nacrée, s'enroulant autour de son poignet, légère et froide. Les flots de sa chevelure se déversèrent sur ses épaules et dans son dos, comme une marée chaude. Après quelques instants de tranquillité, la voix masculine qui lui avait déjà parlé tonna à nouveau, plus distincte.

Isabella... écoute-moi... m'entends-tu ? Il faut que je te parle, vite...

La concernée se raidit. La bouche entrouverte, elle examina la pièce de ses yeux plissés. Se séparant à regret des deux reptiles qu'elle envoya dans la chambre inférieure à l'aide du mécanisme qui les avait menés jusqu'ici, Isabella lâcha :

Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant