Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4

22. Suis-moi, je te fuis

N'hésitez pas à prendre un casse-croûte et de quoi boire, ce chapitre fait 6000 mots (deux fois plus long qu'un chapitre habituel) !

***

- C'est une bonne chose que Gaspard et Laguerra soient ici finalement. Si on garde un œil sur eux, ils pourraient nous conduire jusqu'à Ambrosius et Tao.

- Et qu'est-ce qui nous dit qu'ils ne vont pas tout raconter à Zarès ? Qui sait ce qui se passera s'il nous retrouve encore une fois...

- Je ne pense pas qu'on fasse partie des priorités, Pedro. Il a eu Tao et la pyramide. À ses yeux, on est juste une bande d'insectes qu'il n'hésitera pas à écraser s'ils se mettent en travers de son chemin, mais qui - pour le moment - ne lui sont d'aucune utilité, expliqua l'élu.

- Je suis d'accord avec Esteban, dit Zia en caressant la tête du chat blanc d'Avice.

Les marins du navigateur acquiescèrent, moyennement convaincus.

- Il faut qu'on se répartisse les tâches : Sancho, Pedro et Mendoza s'occupent de Laguerra ; toi et moi, on se charge de couver Gaspard de quatre yeux grands ouverts, décréta le jeune Atlante en fixant son amie, qui fuyait son regard comme la peste.

Sancho blêmit, manquant de renverser sa soupe sur le matelas.

- Et-et pour-pourquoi ce se-serait à nous-nous d'espionner la-la seño-señorita ?

- Bah ouais, pourquoi ce serait à nous de nous coltiner cette...

Pedro frissonna.

- Sur... La-Laguerra, la reine des glaces... Cette... cette...

- Cette sor-sorcière ! Cette si-sirène machiavélique !

- Oui, voilà, c'est cela, Sancho ! On risque vraiment d'y laisser toutes nos plumes, cette fois...

Le fils du Prophète Voyageur roula des yeux avant de s'adosser au mur, jouant avec sa nouvelle dague - il l'avait trouvée près de la fenêtre en se réveillant et supposait qu'il s'agissait d'un cadeau du señor Diego. Non, il savait qu'il s'agissait d'un cadeau du jeune homme.

- Vous n'avez pas besoin de l'espionner. Il vous suffit de garder un œil sur elle et de surveiller ses agissements, de la suivre...

- Cela revient au même, Esteban, l'interrompit Mendoza.

Toutes les têtes se tournèrent vers lui. Le dos collé au mur, les bras croisés, il rouvrit les yeux et releva un visage dénotant une profonde réflexion vers eux.

- Laguerra est une femme extrêmement intelligente. Elle se montre vigilante en toutes circonstances, elle ne se laissera pas tromper. Gaspard et elle savent que nous recherchons Ambrosius, de surcroît. Et si le premier ne constitue pas un obstacle en soi, Laguerra, elle, va sûrement s'évertuer à nous mettre des bâtons dans les roues afin de protéger son maître et ce qu'il détient.

Ses lieutenants approuvèrent ses paroles de vifs hochements de tête, les interprétant comme un refus.

- Votre optimisme fait plaisir, murmura le petit brun pour lui-même.

- Mais nous n'avons pas d'autres options et le temps presse : ils ne vont pas s'éterniser ici. Esteban, Zia, je compte sur vous pour m'avertir des sorties de Gaspard.

L'Inca fredonna un "d'accord", ses doigts glissant habilement derrière les oreilles de la jolie boule de poils. Les animaux avaient le don de la détendre.

- Ça ne devrait pas être bien compliqué de surveiller Gaspard, il a tendance à être... enfin, il lui arrive souvent de... il est assez...

- Empoté, stupide et rustre, lâcha Esteban qui, contrairement à Zia, n'avait aucun mal à formuler ses pensées concernant le barbu en termes clairs.