13. The dark maze

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À Julia,
Et à toutes les merveilles de ce monde.

"Une gemme n'aura jamais conscience de sa valeur, de sa beauté, de son éclat. C'est le même chose avec les personnes formidables." - Sarah.

Dédié à InsoLya.

*

- Seigneur... souffla Àlvarez, le cœur battant à tout rompre.

- Esteban, Zia ! lança Mendoza en essayant de se redresser, stoppé dans son élan par une flèche de chaleur douloureuse. Reprenez les commandes du Condor ! Vite !

Les élus, toujours sonnés, se précipitèrent vers le petit levier en forme de serpent. Pedro et Sancho, tétanisés et pris de vertiges, demeuraient immobiles. Le vaisseau doré sillonnait le ciel dont la couleur - plus foncée dorénavant - était cachée par un épais masque cotonneux. La nef, située à une altitude bien plus basse que le Condor, était toujours visible et son image se faisait de plus en plus nette. Grande. Proche.

Dangereuse.

Les passagers du grand oiseau arboraient tous, et sans exception, des expressions figées.

Le choc n'étant toujours pas passé, le fils du Soleil posa les mains sur le serpent et tenta de le tirer vers lui, avec force, sans grand succès. Zia le regardait faire, le souffle court, l'estomac retourné. Esteban réitéra son geste en serrant les dents, submergé par la panique. Il respirait bruyamment, essayant de faire bouger les commandes bloquées, encore et encore.

L'élue, les mains sur la vitre, observait le bateau volant et l'océan avec une frayeur apparente.

- Esteban, fais quelque chose ! s'égosilla Pedro en se relevant, mimé par Sancho. On va finir par s'écraser !

- Se noyer, tu veux dire, intervint sombrement Mendoza.

Les lieutenants tournèrent la tête vers leur capitaine, qui venait de se dresser sur ses jambes. Les côtes bien amochées et le torse endolori, Mendoza décida de fuir le regard des marins pour laisser le sien examiner Diego. Ce dernier peinait également à rester debout. Sa mâchoire sensible, rougeâtre, semblait vouloir esquisser une grimace et sa jambe tremblait, répercussion du coup de pied brutal du mercenaire. L'un comme l'autre étaient tenaillés par l'épuisement et les blessures fraîches dues à leur affrontement. Les pupilles du señor Àlvarez se plantèrent l'espace d'un instant dans celles de Juan-Carlos ; s'abandonner à un pareil duel avait été stupide. Par leur faute, ils étaient tous en très mauvaise position, la situation était critique et délicate. Les secousses violentes déclenchées par la chute inquiétante du Condor firent rouler les deux marins enlacés.

- Este-Esteban, lâcha Sancho, le teint blême.

- Ça fait mal ! gémit Pedro.

- Bon sang, on va percuter la nef dans moins de trois minutes, à cette allure là ! fit remarquer Diego en se rapprochant de la vitre, ses billes détaillant ce qui les attendait.

L'Inca empoigna le levier à son tour, réitérant la même manœuvre que le petit brun. Les élus tentèrent alors d'exercer une nouvelle pression sur le serpent, les dents serrées, avant de souffler.

- Les commandes sont bloquées, Zia a dû les lâcher de façon trop brusque et maintenant, on ne contrôle plus rien ! lança Esteban.

Alors que le stratège apportait son aide et sa force au fils d'Athanaos, l'élue, elle, ferma les yeux avant de presser deux doigts contre sa tempe gauche. Allez, allez, bouge... Tout à coup, elle perdit l'équilibre et manqua de s'écraser aux côtés des marins, dont les cris rebondissaient contre les parois de l'oiseau en chute libre.

Les Mystérieuses Cités d'Or - Saison 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant