Gueule de bois

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CASSIOPÉE

C'est un bruit absolument infernal qui me réveille. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Ma tête résonne comme la cloche d'une église et j'ai la bouche pâteuse.

- Pour l'amour du ciel, est-ce que quelqu'un peut arrêter ce bruit ?!

Evidemment, personne ne fait rien. Je n'ai même pas la moindre idée de l'endroit où je peux bien me trouver. Mais, malgré mon mal de dos, mon mal de crâne, et j'en passe, je me redresse. Eh bah... Je suis chez moi. Qu'est-ce que je fous ici...?

Ignorant mes questionnements, je parviens à atteindre le réveil qui sonnait depuis au moins deux bonnes minutes. Quand suis-je rentrée ? La temporalité de la soirée d'hier est très floue. Je sais juste que j'ai beaucoup trop bu pour ma propre santé.

- Oh bordel de merde... je grommelle.

Heureusement, je ne suis pas en retard. Apparement, j'ai eu l'intelligence d'aller jusqu'à mon canapé, mais pas de retirer cette foutue robe. Seules mes chaussures traînent au sol, à côté d'une veste. Celle de l'inconnu qui m'a raccompagné.

Mais, je n'ai clairement pas le temps de m'attarder sur cela. Je dois me doucher, me laver les dents, et surtout boire un café. Pas nécessairement dans cet ordre... Je file donc immédiatement sous la douche. L'eau chaude est agréable, mais je n'ai ni le temps, ni l'envie de m'attarder sous l'eau. Il faut absolument que j'aille au bureau ce matin, je dois vérifier la commande d'un gros client. Évidemment, il a fallu que je boive à outrance hier soir...

C'est donc en courant que je ressors que la salle de bain et que je lance ma cafetière alors que je m'habille. En regardant l'heure, je me rends compte que je ne suis pas tant en retard que cela. Mais je ne veux pas traîner. Je prends tout de même le temps de boire ma tasse en lisant la Gazette du Sorcier qui vient d'arriver. Cependant, alors que je suis calmement accoudée contre le plan de travail, les yeux rivés sur le journal, les yeux se posent indéniablement sur un vêtement lancé allègrement sur le canapé. Et un détail me saute au yeux, à tel point que je manque de recracher mon café. Je laisse tout ce que j'avais dans les mains pour m'approcher de cette veste noire qui semble si luxueuse qu'il me faudrait deux mois de salaire pour me l'offrir.

- Non, non, non, non, non...! je marmonne en me penchant. Me dites pas que c'est vrai... me dites pas que c'est réellement arrivé...

Ce qui me saute le plus au yeux, ce sont mes boutons de manchettes. Ce sont de petites plaques en argent (ou en or blanc, cela ne m'étonnerait même pas) avec deux lettres gravées dessus... Un 'D' et un 'M'. Comme dans Drago Malefoy. Ce qui collerait parfaitement avec la personnalité et l'apparence du blond possessif d'hier soir.

- Oh mon dieu...

Consternée par cette constatation, je me laisse tomber par terre, les yeux dans le vide. Si Malefoy m'a ramené, alors il sait où j'habite. Il pourrait débarquer. Non, il ne va pas faire cela. Il va me laisser tranquille, même si hier soir, il n'en avait pas envie. Si je me souviens bien, il aurait facilement pu casser le gueule d'un mec avec qui j'ai dansé, alors qu'il n'avait rien demandé. C'est moi, dans mon délire d'enlèvement, qui voulait seulement déconnecter et qui suit aller me coller à lui. Je devais être d'un ridicule... Ce pauvre homme, dont aucun détail ne me reviens actuellement, n'était même pas venu à ma rencontre par lui même. S'il l'avait fait... je n'imagine pas l'état dans lequel il aurait été.

En me perdant dans mes réflexions, j'en oublie mon travail. Alors, lorsque je reconnecte avec la réalité, j'attrape la veste et mon sac à main, ferme la porte de l'appartement et transplane directement à la boutique.

Au cœur du brasierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant