CASSIOPÉE
Cette randonnée était difficile. Physiquement, déjà. Et mentalement. J'aimerais que mon rétablissement soit plus rapide. J'aimerais avoir déjà retrouvé mon autonomie. Je tente, tant bien que mal, de laisser tous mes démons de côté. Mes peurs. Ma pudeur. Ma culpabilité. Mes doutes. Mon amour. Je ne me concentre que sur le plus important : marcher. Parfois, lorsque je suis sûre d'être seule, je me force à rester debout le plus longtemps possible. Pendant des heures parfois. Généralement jusqu'à ce que Léonard ou Drago ne m'interrompent.
C'est ce que je fais actuellement.
Malgré la randonnée, je lutte pour reste debout. Je fais quelques pas, je balance mon poids d'un pied à l'autre, je me regarde dans le miroir puis je me tourne de nouveau, car affronter mon reflet est l'une des épreuves que je refuse pour le moment.
Néanmoins, Drago n'a toujours pas pointé le bout de son nez. Habituellement, nous dinons vers 20 heures. Nous sommes rentrés suffisamment tôt de la randonnée pour avoir le temps d'aller nous doucher, mais je ne l'ai pas vu depuis.
A la fois inquiète et intriguée, je me dirige vers son bureau pour le voir. Malheureusement, je ne le trouve nulle part. Ni dans son bureau, ni dans la cuisine : nulle part. Une douleur familière d'angoisse me tord le ventre. Il ne part jamais de l'appartement sans me le dire. Où est-il ?
Je tente de garder mon calmer mais c'est assez difficile. J'ai peur.
Par instinct, je me dirige vers sa chambre. Je n'y suis jamais entrée. Je frappe à la porte, plusieurs fois, et décide d'entrer au bout de quelques minutes. Sa chambre est à l'image que je me fais du nouveau lui. Froide. Distante. Impersonnelle. Sur la gauche, une porte donnant sur la salle de bain est ouverte, mais il ne se trouve pas à l'intérieur. Je continue jusqu'au centre de la pièce. Le lit est parfaitement fait, les draps de soie noire sont repassés. Il n'y a qu'une seule table de nuit. Pas de télévision, pas de tapis, pas de miroir. En face du lit, je trouve une autre porte, derrière laquelle se trouve un dressing. Il n'y a que des costumes et de manteaux chics. Des cravates parfaitement pliées et rangées par coloris. Des ceinture qui semblent neuves. Des chaussures cirées.
- Drago ? je demande, mais seul le silence me répond.
A part la légère humidité de la salle de bain, m'indiquant de sa présence dans l'heure, il n'y a aucune trace de son passage.
Je me dirige finalement vers le fond de la chambre. Le mur est en fait recouvert d'une grande baie vitrée, dont la porte est très légèrement entrouverte. Cela donne accès à un balcon de quelques mètres carrés. Sur la droite, je repère un escalier très raide, qui mène vers le toit, de toutes évidences.
- Drago ? je murmure à nouveau, mais encore une fois, personne ne me répond.
Le froid me mord violemment les joues et je tire sur les manches de mon col roulé pour couvrir mes poignets. Malgré la difficulté et le doute, je m'applique de toutes mes forces pour gravir les escaliers en béton. 14 marches. C'est le nombre que j'ai compté. Léonard ne voulait pas que j'utilise des escaliers pour le moment, alors il ne m'avait pas fait travaillé dessus. Et je comprends pourquoi ! L'exercice est tellement différent de la marche classique !
Je parviens finalement à me hisser jusqu'en haut, et tombe enfin sur Drago. Il est tendu, assis sur un chaise, tout près d'un télescope. L'appareil gris est tourné vers le ciel.
- Tu es là.
Drago sursaute légèrement et tourne les yeux vers moi. Je dois faire peine à voir, avachie contre la rampe d'escalier.
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Au cœur du brasier
FanfictionLes années ont passé. À Londres, tout est d'une normalité presque ennuyeuse. Les sorciers, comme les moldus, vivent en paix. Mais, malgré cela, deux âmes sont toujours brisées, et se cherchent désespérément, même si elles ne veulent pas l'accepter...