Contrôle et domination

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DRAGO

- Pas de Malefoy, de Drago, sauf si je change d'avis.

Je n'avais pas entendu mon prénom dans sa bouche depuis si longtemps que j'aimerais la forcer à m'appeler ainsi. Mais, je dois tenir bon.

- J'accepte ça, dit-elle.

Elle avait l'air plus triste depuis qu'elle a mentionné mon père. Je n'en reviens pas, ce connard la forçait à l'appeler Maître ? Cela ne m'étonne même pas, au fond, vu le putain de malade qu'il était... mais tout de même ! Cela me donnerait des frissons si je me l'autorisais.

- Lorsque la séance débute, je n'accepte pas que l'on me coupe la parole. Tu resteras silencieuse sauf si je te dis le contraire. Évidement, puisque c'est notre première scène, je te demanderais et te préviendrais de chaque nouvelle pratique.

Elle hoche doucement la tête, les yeux rivés vers moi. Ces yeux verts... Putain ce qu'elle m'a manqué ! Sa robe noire moulante épouse magnifiquement ses hanches, et s'évase à ce niveau là pour laisser place à l'imagination. Mais je n'ai rien besoin d'inventer. Je me souviens parfaitement de chacune de ses courbes, comme si je les avais vues hier. Ses cheveux bruns maintenant longs tombent le long de son dos. Ses boucles larges ondulent, et elle a maintenant les pointes décolorées, presque blanches. Elle n'a pas tant changé que cela. Ses traits semblent toujours aussi détendus, bien que je la sais inquiète.

- Je t'appellerais par ton vrai prénom ici. Et c'est non négociable.

Il était hors de question que je fasse cela en l'appelant autrement. Je ne vais pas baiser quelqu'un d'autre. C'est elle. Seulement elle.

La vérité c'est que j'ai envie d'elle, terriblement. C'est une pulsion qui n'est pas la plus facile à contrôler. Et pour ne pas craquer, je vais la soumettre. Ainsi, je vais contrôler mon désir débordant, brûlant, et le maîtriser. Mais ce genre de relation... ce n'est jamais ce que j'aurais voulu avec elle. J'ai changé maintenant. Je ne fais plus l'amour. Je domine. Alors je la dominerais aussi.

- Personne ne peut nous entendre ? interroge-t-elle.

- Non, ma salle est privée. Et parfaitement t insonorisée.

Elle hoche de nouveau la tête, ses yeux vagabondant dans la pièce. Comme pour se rassurer. Mais s'il y a une chose dont je suis certain, c'est qu'elle n'est pas prête à voir à quel point j'ai changé.

- Je verrouillerais la porte, je reprends. Je tiens à ma tranquillité. Mais le verrou est sur la poignée, et tu pourras quitter la pièce à tout instant.

Je sais qu'elle déteste être enfermée, et je le comprends parfaitement. 

- De même, tu auras des mots d'alerte que tu pourras utiliser à tout moment. Tu peux les choisir. Généralement, j'utilise des couleurs. Vert si tout va bien, orange si je suis proche des limites, rouge si je les atteins. Ce code te convient-il ?

- Oui.

- Bien.

Je la fixais, et tout ce que je voulais, c'était la garder près de moi. Mais je ne sais plus comment faire. J'ai désappris à aimer, à faire l'amour. Tout ce que je peux faire, c'est la dominer. Et même si j'ai beau me répéter que j'en meure d'envie, ce n'est pas tout à fait exact.

- Tu dois également me dire la vérité si je te pose une question.

Je la vois déglutir et ramener son regard sur moi.

- Et tu ne parleras que si je te le demande.

Je donnerais mon âme pour savoir ce qu'elle pense maintenant. Ce qu'elle pense de moi, de ce que je fais ici...

Au cœur du brasierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant