Chapitre 2 - la reine des imbéciles

376 44 49
                                    

— On est arrivés !

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

— On est arrivés !

Garés sur le bord de la route, je sors de la voiture au même moment que ma passagère. Passagère qui n'a pas décroché un mot depuis qu'elle a clôt la discussion, il y a trente minutes. Heureusement, la musique a su rendre l'habitacle un peu moins austère.

Je sors tous les sacs de Jane présents à l'arrière de la voiture. Évidemment, elle ne propose pas d'en prendre un. Elle garde seulement celui avec lequel elle a voyagé bien précieusement contre elle.

— Je n'arriverai pas à tous les prendre seul.

— La gonflette ne fonctionne pas pour porter des sacs ?

Je prends un air outré. Elle se fout de moi ?

— C'est tout, sauf de la gonflette.

Ce serait minable d'avoir aussi peu de muscles si c'était de la gonflette.

— Bien sûr... Tout le monde sait que tu n'as jamais été sportif.

— Faux ! je m'exclame. J'ai pratiqué de la danse de salon pendant cinq ans !

— La danse de salon n'a jamais été un sport.

Pourquoi tout le monde est aussi borné sur ce sujet ? La danse a toujours été un sport. Sa mère serait forcément d'accord avec moi, elle qui en a fait son métier. Je ne vois même pas comment Jane peut se méprendre sur ce sujet alors que sa mère elle-même a dû lui en parler une centaine de fois.

— Tu dis ça parce que tu n'as jamais essayé d'en faire, j'ajoute.

— Je dis ça car c'est la pure vérité.

— C'est ta vérité. Pas la vérité.

Elle hausse des épaules d'un air désinvolte.

— Ça revient au même, elle conclut.

— Pas vraiment, non.

Comme si un éclair de génie venait de lui traverser l'esprit, elle tend son dos et soutiens fermement mon regard. Un sourire narquois étire le coin de ses lèvres. Le premier que j'obtiens de sa part depuis trois ans. Autant dire, un miracle. D'accord, il n'est pas si sincère que cela. Mais ça compte quand même.

— Alors, si t'es si fort que ça, tu peux porter les sacs ?

— Et si t'es si maligne que ça, tu verras bien que je n'ai pas trente-six bras pour tes trente-six sacs.

— Il n'y en a même pas trente-six !

— Trente-cinq ? je tente.

Elle croise les bras contre elle. Rien qu'à son regard, je comprends qu'elle s'est braquée. Ses expressions n'ont pas changé d'un soupçon. C'est dingue de voir à quel point je la connais toujours aussi bien.

The spell of timeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant