Étudiant en mathématiques à la prestigieuse université de Columbia, John Anderson a tout pour réussir. Même si rares sont les personnes qui réussissent à être amis avec lui, il profite malgré tout des joies des fêtes universitaires, ainsi que du cal...
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— Tu as une serviette ? Apparemment ça tâche les vêtements.
— Euh, regarde dans le sac noir au fond.
Je m'exécute et fouille dans son sac. Lorsque je déniche la perle rare, je me redresse et reviens vers Jane. Assise sur une chaise, elle lit attentivement les consignes d'utilisation du produit. Je n'aurais jamais cru en arriver à cet instant un jour dans ma vie.
Me plaçant derrière elle, je lis par-dessus son épaule les précautions d'emploi.
— Tiens, tu vas en avoir besoin.
J'attrape ce qu'elle me tend, ce qui n'est autre que des gants en plastique pourris.
— Je dois vraiment mettre ça ?
— Sauf si tu veux avoir les doigts colorés.
Je soupire, avant de les poser sur le bureau derrière moi, à côté du mélange de coloration qui est déjà prêt. Heureusement, je n'ai pas eu grand-chose à faire. En fait, ça m'a tout l'air d'être relativement simple de faire une coloration à la maison.
Délicatement, je prends ses cheveux entre mes mains et les relève pour faire glisser la serviette en-dessous.
— Ils disent qu'il faut tester le produit sur une petite partie invisible vingt-quatre à quarante-huit heures avant, pour vérifier le risque de réaction allergique.
— Tu n'as jamais fait d'allergie.
— Ça pourrait commencer aujourd'hui, elle ajoute, tournant sa tête vers moi.
— Tu veux que je parle à ton cuir chevelu pour lui dire de ne pas faire d'allergie ?
Elle éclate de rire, me faisant sourire à mon tour. Ce rire me fait bien plus plaisir que je ne l'aurais voulu. Je crois bien que c'est le premier qu'elle daigne m'accorder depuis nos retrouvailles. La première fois que j'entends ce son si léger transpercer mes oreilles. Mon cœur semble soudain soulagé d'un poids.
— Vas-y, je n'ai pas peur. Au pire, on fera un petit détour aux urgences.
J'acquiesce avant de mettre les gants fournis. Ils sont beaucoup trop grands, j'ai l'impression de revenir à mes TP d'il y a quelques années. L'angoisse.
Enfin, j'angoisse surtout de déposer ce mélange sur ses cheveux. Si je me rate, elle va m'en vouloir pendant un bon bout de temps. Déjà qu'elle m'en veut d'avoir accepté la proposition de ses parents, je ne voudrais pas aggraver mon cas. En plus, comme elle a accepté de me faire confiance pour ses cheveux, cela veut dire qu'elle commence à me pardonner. Ce serait dommage de foirer mes efforts de toute la semaine pour une couleur de cheveux.
— Ma voiture connait déjà le chemin, j'ajoute pour détendre l'atmosphère.
