Étudiant en mathématiques à la prestigieuse université de Columbia, John Anderson a tout pour réussir. Même si rares sont les personnes qui réussissent à être amis avec lui, il profite malgré tout des joies des fêtes universitaires, ainsi que du cal...
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Les paupières collées entre elle, j'ai bien dû mal à les ouvrir. Pourtant, j'essaie de m'y forcer en entendant un réveil sonner à toute allure. Je cherche mon téléphone en tapotant dans le lit, et finit par le trouver tant bien que mal pour l'éteindre. Je soupire lourdement. J'ai un mal de crâne atroce à cause de toute la tequila que j'ai ingurgité hier. Pourquoi est-ce que j'ai suivi Katya dans ses délires au juste ?
Je me retourne dans le lit, avant de me rendre compte que John n'y ait plus. Le soleil inonde la pièce.
Merde ! Son examen !
Et moi, j'ai passé toute la soirée à l'emmerder alors qu'il avait un examen ce matin. Je suis vraiment trop stupide. J'aurais préféré ne pas l'appeler. Et je préférerais ne pas me souvenir de tout ce que j'ai dit hier soir... Malheureusement pour moi, mon cerveau a absolument tout imprimé. Je n'ai pas oublié une seule minute de la soirée, pas même le moment où j'ai vomis devant John. Super comme plan pour draguer.
Je me maudis de tout ce que j'ai laissé mon cerveau balancer à tout va. Comment j'ai pu le laisser faire ça ? Au moins, je sais que mon ami ne me trouve pas si moche que ça, bien qu'il soit totalement contre le fait de m'embrasser ou de me toucher. Enfin, c'est ce qu'il a dit, avant de me faire comprendre qu'il regrettait presque de ne pas m'avoir embrassé il y a trois ans, et m'avoir serré dans ses bras une bonne partie de la nuit. Je sais même qu'il avait très envie de moi, même dans un état d'ébriété très augmenté.
Je crois que je préférerais avoir oublié tout ça.
— Merde... !
Je me redresse d'un seul coup dans le lit. Est-ce que je lui ai vraiment avoué que j'adorais qu'il se montre aussi autoritaire envers moi ? C'est la honte. Je me sens honteuse, et minable, et complètement ridicule. Espèce de petit cerveau nul et désolant. Je suis affligeante.
Coeur : 21, Cerveau : 15.
De rage et de honte, je balance l'oreiller à travers la pièce. Lorsque j'entends un couinement, je mets une minute avant de réaliser que je viens d'assomer Zip avec mon coussin. Ce n'est pas vrai ! Je fais réellement tout de travers.
Me levant rapidement, je récupère l'oreiller en m'excusant un millier de fois auprès du chat, qui ne semble heureusement pas rancunier. Cette journée ne me parait pas mieux que celle d'hier. Je n'aurais jamais dû accepter une soirée après la journée désastreuse que je venais de passer. Entre le stress des cours, ceux des examens qui approchent, les entraînements, Monsieur Scar, et John, j'avais besoin de décompresser. Super idée ! Maintenant, je me retrouve incapable de regarder de nouveau mon ami dans les yeux après ce qu'il s'est dit hier, et en plus, je dois animer un cours de danse avec lui. Si ce n'est pas la poisse, je ne sais pas ce que c'est.
Qu'est-ce que j'ai fait pour que mon karma m'en veuille autant ?
Je m'approche de la cuisine, prête à me servir un grand thé pour oublier les catastrophes enchaînées ces derniers jours, lorsque je tombe sur des petits mots. Sur le sachet d'une boulangerie, je trouve inscris "mangez-moi", tandis que sur le mug il est écrit "buvez-moi". Je ne mets pas longtemps à comprendre la référence à Alice aux pays des merveilles. L'attention me fait sourire. John et moi avons toujours adorés les Disney, et encore plus les découvrir ensemble.
